Je l’ai lu, et j’espère que vous avez pu goûter vous aussi tout le sel de cette information. Sinon voyez par vous-mêmes, dilatez-vous un moment la rate, c’est gratuit. Sauf que c’est totalement sinistre, vu sous un autre angle.
Extinction-Rébellion, alias XR, ce groupuscule à multiples faux-nez, gaucho-écolo-rosbif importé d’Outre-Manche, estimant que les trottinettes électriques sont des briseuses de grèves, vu que ça aide les gens à dépasser les emmerdements des grèves RATP, en a neutralisé/ saboté tout un tas – des milliers, selon son communiqué – à l’occasion de la grève de jeudi dernier. Les trottinettes électriques, « ces jouets des capitalistes verts », je cite. C‘est nouveau, ça vient de sortir, le Capitalisme Vert !
Et les vélos, chers camarades d’XR, hein, les vélos ? volés tous les quatre matins et à la brèvissime durée de vie, surtout les plus beaux, évidemment… et les patins à roulettes, les planches du même métal, les monoroues, les godasses de jogging ? dévoreuses de kilomètres et de ressources de la Planète, les grolles de chez Mike, Adibas, Ribouck et consorts ! de courte durée de vie, briseuses de grèves, et, détail atroce, fabriquées par des esclaves du Capitalisme Sportif, autre avatar du Capitalisme Protéiforme… de grands chantiers de démolition attendent les justiciers d’XR. Espérons qu’ils épargneront les sabots de bois ; du moins ceux « issus de forêts gérées durablement ».
Tibert
Bon, OK : le ridicule n’a plus de limites. Pour peu qu’il en ait jamais eues ! Mais ce qui m’a surtout frappé dans la consultation du Monde à l’article que vous indiquiez, c’est la dérive d’un canard dont j’ai pratiqué le fondateur – il y a fort longtemps, du temps de mes débuts de pisse-copie jeunot et enthousiaste… -, le cher Hubert Beuve-Méry.
A l’époque, pas de photos qui agissent sur l’émotionnel au détriment de la réflexion et surtout pas de pub, une forme subreptice et pathologique d’asservissement à des « donneurs d’ordres » dont l’objectivité était vraiment le moindre souci : un quotidien d’information(s) digne de ce nom se devait de vivre exclusivement de ses abonnés. Un peu ce qu’avait souhaité Sartre un peu plus tard en fondant « Libé ».
On en est bien loin !!! Le Monde (du moins dans sa version électronique…) est désormais aussi « bling-bling » que Gala ou Jours-de-France (il existe encore, çui-là ?) ; quant à Libé, j’avoue que je ne le fréquente plus depuis belle lurette : je m’abstiendrai donc de tout commentaire. Mais il y a de quoi regretter (presque…) la Pravda ou les Izvestia, voire l’Huma de la Grande Époque !!!
Le pire dans la perversité de l’âme humaine, c’est qu’à partir des meilleures intentions – dont prétend-on l’enfer est pavé… -, on finit toujours par se vautrer dans l’abject. Au fond, est-ce que ça ne serait pas ça le « Péché Originel » ? Comme disait un de mes amis russe orthodoxe : « Nous attendions la Parousie (*)… et nous avons eu l’Eglise » !
Bref : De la crotinette considérée comme une immonde arme anti-prolétarienne et pro-capitaliste (vert ??).
Je ne sais pas où errent désormais tes mânes mon cher Hubert, mais j’augure qu’elles doivent bien se marrer si l’actualité terrestre les chatouille encore…
T.O.
(*) La « Parousie », dans la théologie orthodoxe, c’est le retour triomphal du Xst à la Fin des Temps. Mais je crois l’avoir déjà expliqué jadis…
Le Monde que dirigeait HBV se drape toujours dans les oripeaux de la grande époque, mais est devenu une officine de gôche et bien-pensante, avec pour Etoile Polaire le legs politique d’Edwy le Moustachu. Et, à ma connaissance, si Sartre a fondé Libé, c’est avec d’autres, je cite – et c’est historique : « En février 1973, Jean-Paul Sartre, Serge July, Philippe Gavi, Bernard Lallement et Jean-Claude Vernier fondent le journal Libération. » Voir cette rubrique wiki. Ce qui n’enlève rien au courage et à l’engagement de Jean-Sol Partre.