Quand on nous somme : Consomme !

«Il faut que nos concitoyens achètent davantage de véhicules et en particulier de véhicules propres, pas dans deux, cinq ou dix dans. Maintenant». C’est Macronious qui énonce cet hymne à la belle bagnole qui sent le neuf… juste 15.000, 25.000, 30.000 euros à sortir : pas la mer à boire, et un bon geste !

… sauf que lesdites bagnoles se font prendre en coupe réglée partout, sont honnies des élus – tous plus verts les uns que les autres dès qu’il s’agit de construire de nouveaux ronds-points laids, inutiles et ruineux, d’installer des ralentisseurs, chicanes, « contrôles radar fréquents », zones 30, et j’en oublie. Bref on nous punit d’avoir des voitures, mais il faut qu’elles soient neuves ! Quant à la voiture électrique ? mais les infrastructures de charge sont lamentablement insuffisantes, et les batteries – dont on ne saura pas quoi foutre, une fois usées – viennent de Chine, comme à peu près tout ce qui se fabrique, sauf les kebabs à emporter.

On nous somme donc de consommer, par patriotisme : madame Pénicaud nous y exhorte. Allez-y donc, nous dit-elle en substance, n’hésitez plus, payez-vous enfin la crêpière électrique tant rêvée (fabriquée en Chine), l’aspirateur cyclonique vachement efficace vu à la télé (fabriqué en Chine), un nouveau couvercle de WC (même refrain). Français : consommez ! c’est fabriqué ailleurs, mais c’est pas grave.

Par la porte ou par la fenêtre, il nous faut donc, gogos acheteurs (*), retourner nos poches indûment remplies « grâce » au Covid. C’est simple : soit, bons citoyens, nous claquons, achetons, consommons, soit nos Grands Manitous devront, la mort dans l’âme, et pour sauver nos belles entreprises, nos emplois, nous ponctionner plus sévèrement.

Ou les deux…

Tibert

PS – Les citadins – à la cambrousse seule la bagnole est viable – le savent : rouler à VAE (vélo électrique) c’est la bonne solution quand il ne pleut pas et qu’on peut être serein avec son engin (1 – rouler sur des pistes dignes de ce nom ; 2 – le garer commodément et au sec ; 3 – pouvoir le recharger ; 4 – être sûr de le retrouver). Quand les quatre conditions ci-dessus seront remplies, on y réfléchira. Et Macronious pourra nous exhorter à acheter des VAE flambant neufs… et fabriqués chez nous !

(*) Tenez, une belle occasion de consommer en cette fin de Mai : les « French days » (en rosbif, c’est Tttellement mieux !), ou comment se retrouver connement avec un superbe robot-cuiseur et sa documentation « ne pas mettre au micro-onde, toujours débrancher l’appareil gnagnagna  » en serbo-croate traduit du chinois, et qui finira à la poubelle, au fond d’un placard ou sur une page Houèbe du Conboin dans trois semaines-un mois.

Méchante lassitude (Grosse fatigue, quoi…)

J’en ai marre de devoir systématiquement sortir ma calculette pour multiplier les nombres des articles techniques par 2,54. On sait que seuls les Etats-Uniens, eux seuls au monde, utilisent encore leurs pieds, leurs pouces et autres longueurs corporelles (*) pour mesurer les longueurs (les poids, les volumes, c’est pire, c’est selon les origines géographiques). Et… on leur baise les mains ! on embrasse leurs godasses ! Enfin, « on », disons … 1) les constructeurs nippons, chinois… bref tous les asiatiques qui fabriquent pour les Etats-Uniens et pour nous par la même occasion ; 2) tous nos journaleux, soucieux d’économiser leurs neurones. Tenez, un nouvel ordiphone (mobile, cellulaire…) testé par une revue genre High-Tech… « poids : 205 grammes » (tiens ? des mesures normales ? en états-unien, on dit 205 / 28,349 = environ 7. 1/4 oz… vachement simple) ; et puis diagonale d’écran : 6,44 pouces !! traduisez : 6,44 x 2,54 = 16,36 cm. On vous fait grâce des 1/100 de cm; ça donne 163 mm. Cent-soixante-trois millimètres, environ seize centimètres, ça me parle, c’est trop grand ; encore un mobile-drap-de-lit, et qui va me provoquer une scoliose.

Mais je m’énerve, là, ça ne mérite pas. Tant pis, je ne vivrai pas assez vieux pour voir l’adhésion des USA, seul pays récalcitrant au monde, au système métrique. D’autres navettes spatiales, d’autres avions s’écraseront à cause d’un oubli de conversion d’unités.

Tenez, je suis las, très las. J’envisage de raccrocher. Pour me changer les idées, j’ai composé un petit Aïe-cul de ma façon. Je n’y respecte pas les règles du mini-poème japonais, ça se veut aussi léger, mais c’est autre chose. Prenez ça comme… disons, un moment de grâce, comme en éprouvait paraît-il madame Kosciusko-Morizet dans le métro.

J’avais en main un flan à la vanille, acquis à la boulangerie du coin…
J’ai rencontré une amie, lectrice et critique chez Gal-y-Mar ;
elle avait faim… avisant mon gâteau,
elle m’en a gentiment demandé un p’tit bout.
Pour plaisanter, ah ah, j’ai répondu
être disposé à le lui prêter !
Moralité : j’ai prêté le flan à la critique.

Tibert

(*) Et pourquoi pas leurs dicks (**), tant qu’ils y sont ?

(**) Voir ce mot.

Vaccin au centre

Question stupide : si le tant espéré vaccin anti-Covid-19 – jackpot pour le labo qui le crée  ! – arrive enfin, vous ferez-vous vacciner ? a) Ben oui, évidemment, ça va de soie (*), fini de se masquer la glotte et les amygdales, de se tenir à plus d’un mètre, de se laver les mains toutes les dix minutes, de fuir l’éternuement à venir du type en face, etc.  Pouvoir s’accouder sans méfiance ni mètre-ruban au zinc du rade… renifler les fleurs… revendre son stock d’eau de javel sur le GoodCorner… bref : revivre. b) Ben non, car 26 % des Français disent que non, soit un bon quart. Voyez cette étude assez décoiffante.

C’est assez dingue, non ? obscurantisme, jem’enfoutisme, sectarisme, crédulité, méfiance paranoïaque, les qualificatifs abondent. Certes il y a cellzéceux (**) qui, ayant déjà chopé, approché, cotoyé le virus, pensent à tort ou à raison être dès lors et naturellement à l’abri… mais ça fait très loin de 26 % ! Et ce qui me questionne, m’interpelle, me donne à songer, c’est cet extrait de l’article sus-souligné, qui pointe la typologie politique des opposants au vaccin : « Ceux ayant voté pour un candidat d’extrême gauche ou d’extrême droite lors du premier tour de la dernière élection présidentielle étaient ainsi beaucoup plus susceptibles de déclarer qu’ils refuseraient le vaccin, ainsi que ceux s’étant abstenus de voter« . En somme, résumons-nous, cet espéré vaccin est d’inspiration Macron-Fillon ! au vu des nombreuses casseroles accrochées aux basques de Fillon, et connaissant la détestation, voire la haine quasi viscérale et irraisonnée que professent d’assez nombreux citoyens pour notre actuel président, admettez que 26 % c’est vraiment pas cher payé.

Tibert

(*) locution typiquement lyonnaise, notamment sur les pentes de la Croix-Rousse.

(**) locution typiquement politicarde, pour caresser les électrices dans le sens du poil.

Lectures de circonstances

( … circonstances, au pluriel, car étant donné les circonstances… )

Macronious nous a informé il y a peu qu’on n’avait pas été en rupture de stock sur les masques. Des tensions, certes, mais de rupture de stock, point. Ah bon… je ne suis qu’un pauvre clampin fort modeste et lambda, et n’entends que pouic à la gestion des stocks, mais quand au tout début du confinement je me suis rendu dans les magasins pour me ravitailler, que dalle ! ah si, des ventouses à déboucher les lavabos, des épingles à linge, des stylos-feutre… de pâtes, patates, riz, huile, PQ, biscuits, beurre… de tout ce qui est utile tous les jours, le vide ! et, notamment, les masques : zéro, les gels hydro-alcooliques, zéro. Bon, je veux bien que quelque part (*) des masques soient restés planqués en bas de gondole, assurant courageusement et subrepticement la non-rupture de stock toute théorique, mais cessons de jouer sur les mots, halte aux contorsions sémantiques : des masques, il n’y en avait pas. Pas même pour les soignants !

Mais passons… je voulais juste terminer sur une note littéraire. Je relisais il y a quelques jours le célébrissime « La Peste » de Camus : c’était tout indiqué, par ces temps de pandémie. Cette histoire, elle, ne concernait que la ville d’Oran, c’était juste une épidémie. Mais bref, tournant une page, en tête de chapitre, j’ai pu lire : « Peu après le prêche, les chaleurs commencèrent« . Je vous assure, la teneur dudit prêche – développée au chapitre précédent : la peste comme punef’ collective et avertissement divin – était pourtant, on le voit, tout sauf égrillarde. Les Oranais des années 40 avaient sans doute la tête ailleurs…

Tibert

(*) Et vu qu’on était confinés, comment aller les quérir, ces précieux objets ? encore aurait-il fallu un traceur GPS pour les localiser…

 

Des brevetés SGDG

Montcornet, dans l’Aisne… petit bled de la Thiérache, où l’on fabrique du cidre et du fromage, un Maroilles, notamment. Au passage regrettons que l’AOP de cette spécialité réputée odorante et goûteuse accepte les laits pasteurisés / thermisés : c’est tout simplement du sabotage, et comme c’est plus facile, la plupart des Maroilles qui circulent sont faits de lait pasteurisé ! Tant pis pour nous et pour le goût. Les Camembert, Beaufort et autres Comté sont plus vertueux…

Mais je ne voulais pas causer de ça : c’est que Macronious est allé célébrer une des défaites de l’armée française en mai 40 – sauf que cette « défaite » cachait une belle percée, autour de Montcornet justement, d’une division cuirassée constituée en hâte et avec des bouts de ficelles, et commandée en intérim par le colonel De Gaulle. Ouhlala ! Qu’a-t-il fait là ! Que n’a-t-on pas entendu ! On s’est étranglé, chez les Authentiques Gaullistes de la Vraie De Gaullerie. Monsieur Dupont-Aignan, debout-la-France, vitupérait Manu l’usurpateur ; chez Les Républicains c’était la levée de boucliers : Macronibus tirait outrageusement la couverture à lui, indécent, etc.

Bref, les authentiques estampillés SGDG, Saint-Général-De-Gaulle, se récriaient tous, indignés : Manu-les-Rouflaquettes rejouerait « Un héros très discret« , où Albert Dehousse-Mathieu Kassovitz se fait passer, la guerre finie, pour un ex-cador de la Résistance. Laissez moi ricaner : certes cette célébration à Montcornet n’a rien de très opportun par les temps qui courent ; certes Macron n’a ni l’âge ni les états de service lui permettant de se parer des dépouilles gaulliennes ; mais lequel de ces messieurs les rouspéteurs et contempteurs peut s’en réclamer ? ils ont tous un Morceau de la Vraie Croix (de Lorraine, what else ?), qu’ils disent, mais ils l’ont hérité d’un lointain ancêtre politique, acheté aux puces, piqué sur un cadavre… innombrables sont les héritiers du Grand Charles, tous plus insignifiants les uns que les autres.

Tibert

La Dent Bleue te regarde

Vous connaissez la blague du gars super-branché, qui a une oreillette greffée au lobe de l’oreille droite, un micro vissé dans une dent, le processeur téléphonique implanté sous la peau du ventre ? il s’en vante auprès d’un ami, qui, lâchant alors un pet sonore, lui explique : attends, je viens de recevoir un fax… c’est juste un peu poussé ! car vous avez, forcément, un mobile, un cellulaire, un ordiphone, un « portable« , non ? évidemment que oui, sauf quelques vieux schnoques indécrottables – dont Covid devrait rapidement débarrasser la surface de cette Planète. Un mobile d’ailleurs de plus en plus lourd, encombrant, vous n’avez pas le choix : en dessous de 16 cm de diagonale  on ne trouve plus rien, les fabricants se sont donné le mot, c’est pour votre bien, soyez-en sûrs.

Eh bien, on va vous surveiller « covidement » grâce à votre mobile, et ceux des gens qui passent à côté ! eh oui. D’ailleurs les Gougueule, Fesse-bouc, Appeul et autres GAFAM sont prêts à s’y coller, par pure bonté  😉  . L’idée est belle : si un gus a le virus, son ordiphone, qui est évidemment au courant (*), rayonne grâce à sa dent-bleue, son bluetooth, prévenant ainsi le voisinage, qui peut tilter, teinter, sonner, bref prévenir !  c’est la version 2020 de la crécelle du lépreux, qui faisait fuir les passants. Quel bond technologique !

Le souci, c’est que nous n’avons jamais été foutus de nous entendre sur des standards : les prises de courant… le sens de roulage… les normes de télé… et ça continue. L’Europe est infoutue de définir un modèle homogène, vertueux, indépendant des marchands de soupe. Voyez, les Allemands se jettent dans les bras de Gougueul-Appeul. C’est affreux… mais à, réfléchir deux secondes, les dés sont fichtrement pipés : qui est-ce qui « anime » nos mobiles ? Gougueul-Appeul, à 98 %.  Restent 2 %, « quelques vieux schnoques indécrottables etc etc… » – voir ce que j’en écris plus haut. Autant dire qu’on est sacrément coincés…

… Mais il est vous est encore possible de décocher la case « Bluetooth » sur votre mobile. Savoir si ce n’est pas un bouton factice ?

Tibert

(*) Une bonne idée : s’en vanter auprès de ses innombrables « amis », connaissances, suiveurs et autres fêlés des « réseaux sociaux », ces caniveaux.

Vrais faux-culs

( Oyez braves gens ! On déconfine !  vous pouvez donc aller au Carrouf du coin en couple et sans document administratif. Aaaah ! on revit ! le caddie à pousser à deux dans les allées… quel bonheur. )

Mais autre chose : ce montage-photo où les têtes du Chef-Chef du Medef et celle du Grand Manitou de la CFDT ont été rapportées sur une photo de couple sazo-mado, le MEDEFeux en cuir dominateur, le CFDTiste heureux d’en baver avec son collier de chien. Et le titre, pour les non-comprenants : Sado et Maso, une production Medefdt. Bon, on peut comprendre que la CGT réprouve et fustige la faiblesse coupable – selon elle – de l’autre syndicat vis à vis des Patrons et de leurs desiderata. Autre chose est de sortir des cochonneries pour ensuite jouer les innocents « ah bon ? c’est homophobe ? pas du tout ! on se sera mal compris…« .

Et, preuve à l’appui, de nous sortir un autre montage du même métal – postérieur, si je puis dire, au premier – où c’est une dominatrice aux nichons moulés dans le cuir qui s’y colle dans le rôle de la fouetteuse, avec la trombine de la Ministre du Travail… DONC ce n’est pas homophobe ! et toc ! y en a pour les masos de toutes nuances. Et de nous informer, à tout hasard (je cite) : « Nous rappelons que le Sadomasochisme est une perversion sexuelle (pratiquée par des hétérosexuels ou des homosexuels) [… gnagnagna… voir le Ralousse]. L’assimilation à un message homophobe est donc étranger [sic, NDLR]  à notre objectif ainsi qu’à nos valeurs ou la défense de tous les opprimés ou personnes discriminées« .

C’est beau comme du Louis Aragon mal réveillé qui aurait débranché son correcteur syntaxique-orthographique. Ces gens-là, allons, voyons… n’avaient pas du tout en tête, goupillant ce montage, que ça puisse être immédiatement perçu comme pointant les pratiques homos « cuir ». Qu’est-ce que les gens ont l’esprit mal tourné ! (*)

Tibert

(*) Ce qui me remémore cette blague : Un patient, examiné par un psy, répond au test dit du Rorschach… chaque image, ou presque, lui évoque des scènes explicites de sexe, qu’il commente complaisamment. Très inhabituel ! ils en discutent ensuite, et, pressé, sommé de donner des conclusions, un diagnostic explicite, le soignant, à bout d’arguments, lance finalement : Clairement, vous êtes ce qu’on appelle un obsédé sexuel.  – Mais dites-donc ! s’indigne l’autre, c’est vous, ou c’est moi, qui sort des images de cul ?

Virus politiquement douteux

Booonnn… si on parlait d’autre chose ? d’autre chose que du Covid, é(co)videmment. Tenez, à Paris, la nature revient, si si. Une poule d’eau couve au parc de Bercy, dont j’ignorais l’existence (du parc, mais aussi de la poule). Et, lisant l’article cité plus haut, j’ai appris qu’existe un Observatoire de la Biodiversité Parisienne ! incroyable, non ? j’aurai vécu si longtemps sans savoir ça… il a fallu une pandémie galopante et deux mois de confinement pour que ce discret organisme – pourtant essentiel, d’une utilité criante – révèle son existence, fasse en quelque sorte son coming-out ; sachez, chers lecteurs parigots et confinés pour quelque temps encore, que ledit Observatoire de la Biodiversité Parisienne veille, nonobstant le pernicieux Covid.

Et puis une célèbre marque de spiritueux anisés, dont le nom commence par Ri et finit par ard (*) lance, intrépide, en pleine pandémie, des versions citron et amande de sa célèbre boisson qu’on allonge avec 5 volumes d’eau. Voilà qui adoucira la douloureuse période que nous vivons, surtout, comme le déclare la Manager Innovation (mazette !) de la marque, si l’on est dans le coeur de cible (**), je cite : « Ces pastis apportent de la modernité. Ils s’adressent en particulier à des gens de 25-30 ans à l’affût de nouveaux produits. Ils ont besoin d’être rassurés sur l’environnement et recherchent d’autres saveurs ». Voilà qui tombe bien : pour vous rassurer sur l’environnement, il y a donc ces nouveaux pastis, et puis l’Observatoire de la Biodiversité Parisienne. Enfin… si vous êtes parisien.

Je termine ce large tour d’horizon par une étude en rosbif… eh oui, la VF étant payante sur le site des Echos, je me suis remis aux langues vivantes. Je cite cette étude sur la mortalité liée au Covid, étude qui s’applique au Royaume-Uni, mais clairement pas à notre beau pays : et d’une, nous avons, nous, le camembert au lait cru moulé à la louche, et ça change tout  ; et de deux, nous ne faisons surtout pas de comptages ethniques. Et toc ! C’est donc le nez bouché et avec des pincettes que je cite cet article anglais plutôt shocking (je traduis pour vous, mais vous avez la VO) :  « Les gens d’origine Asiatique ou Noire ont un risque nettement accru de mort à l’hôpital du fait du COVID-19, et, contrairement à une hypothèse antérieure ce n’est que partiellement attribuable à des facteurs cliniques de risques pré-existants ou de carences ; des recherches plus poussées sur ces corrélations sont par conséquent urgentes. »

C’est dingue : c’est clairement politiquement pas correct du tout. Et en plus, ils s’obstinent !

Tibert

(*) Hai que beber con moderación ! (allez-y mollo !)

(**) Ce n’est pas mon cas. Je resterai donc, nolens volens, fidèle à la version standard, avec la casquette du Tour de France qui va z’avec. Et quand il fait chaud, en espadrilles et chemisette, la soirée s’annonçant douce et paisible, la terrasse accueillante, les fauteuils confortables, les olives de Lucques croquantes et fraîches, et les amis avenants.

Liberté et pluralité sont dans un bateau

Le SNJ, le syndicat des journaleux, este (je sais, c’est pédant – verbe intransitif, pour « aller en justice »), bref, plus lisible, agit en justice pour que le gouvernement supprime de son site la page « Désinfox » qu’il a mise en ligne, pour, évidemment, contrecarrer les tombereaux d’insanités émises sur le sujet du moment – devinez quoi – un peu partout, genre les huiles essentielles en suppositoire, le jus de salsepareille en cataplasme, des fumigations d’eau de javel dans les bronches, c’est encore un coup de Bill Gates, et j’en oublie.

Je n’oublie pas – j’ai la rancune tenace –  que, si je ne m’abuse, Sibeth N. la porte-parole de notre beau gouvernement a utilisé à ce propos le terme fake-news, adressant ainsi un signal de mépris aux petits gars qui se cassent le baigneur chez nous pour conserver un minimum de tenue à notre langue et un corpus suffisant de termes non-rosbif. Mais, passons… il s’agit officiellement d’infox, bref d’intox, de bobards, de désinformation !

Désinformation ? le SNJ semble considérer que seuls les journaleux-journalistes des journaux ont le droit de balancer les infos qui (leur) vont bien dans le sens qui leur plaît : il dénie donc au gouvernement le droit de s’exprimer, car, paraît-il, cela porte atteinte « aux principes de pluralisme dans l’expression des opinions et de neutralité des autorités publiques« . Tiens donc ! comme disait Gabin. De une, le pluralisme, quand il y a N+1 voix au lieu de N, c’est encore plus pluraliste, si je puis dire : tant mieux !  De deux, le site gouvernemental – vous pouvez vérifier – se contente de renvoyer – pas au hasard, bien entendu – à des articles de la presse « classique ».  Pas plus, pas moins que moi quand je cite tel ou tel canard, estimable revue ou lamentable feuille de chou.

Je résume : pour les gens du SNJ, on (on : eux, bien évidemment, mais aussi n’importe quel clampin, inculte ou malfaisant, sur son site Fesse-Bouc, pour ses suiveurs de Touïtteur…) a farpaitement le droit de balancer des conneries ; mais c’est à eux, au SNJ, et personne d’autre, de mettre les choses au point. Non mais !

Merci les journaleux ! sans vous qu’est-ce qu’on deviendrait ?

Tibert

Les bras aussi

« Les masques tombent« , titrent les fulminations des professionnels de santé : le titre allait de soi, s’agissant de cette ahurissante épopée des masques anti-Covid. Eh oui, tout d’abord ils ne servaient à rien, et d’ailleurs il n’y en avait pas (et réciproquement) ; les petits malfrats en piquaient des cartons par ci-par là, dévalisant les camions et les armoires des hôpitaux, pour les revendre à la sauvette 2 euros pièce, eux ou leurs pâles copies en papier mâché, fabriquées dans les caves des faubourgs ; les Etats-Uniens les détournaient par palettes entières en signant des traites ou en sortant des liasses de billets verts sur le tarmac des aéroports. Et puis zou, on change tout, si si, il faut les mettre. Sibeth-La-Voix-de-la-France changeait soudain d’antienne, oui mais non, d’inutiles ils devenaient hautement recommandables. Ah bon… mais quand même, y en avait pas ! On devait donc faire avec les moyens du bord, aux armes citoyens, le Système D, ressortir, confinés, nos machines à coudre – voire la Sinjair à pédalier de la mémé -, retrouver au grenier des coupons de tissu ou découper des rideaux, télécharger et imprimer des patrons… la veillée des chaumières. Au lieu de l’épluchage des cerneaux de noix, confection de masques !

Mais, les bras nous en tombent, ce n’est plus la peine. Des masques? pfff, il va y en avoir à ne plus savoir où les coller. Des centaines de millions, des montagnes de masques. On peut remballer nos machines à coudre, on perd notre temps, on s’emmerde pour rien… Carrouf, Leuclair, Hochant, Mamoutte, Superhu, bref ils vont tous avoir des masques en pagaille, conditionnés par petits lots tout de même, pour décourager les stockeurs fous. Où ils étaient, ces masques ? ah ça… si vous avez une idée…

Tout ceci me rappelle furieusement le Beaujolais Nouveau du 3 ème jeudi de novembre ; bien entendu il est sur place bien avant, le divin pinard, chez Métrot, chez les grossistes, dans les sous-sols des caboulots, prêt à bondir, attendant l’heure du déballage sur les zincs. Mais avant l’heure c’est pas l’heure ! il faut savoir l’attendre… Ou bien, plus crapuleusement, le film de Jacques Rouffio, « Le sucre ». Du jour au lendemain, Piccoli prononce « y a pus d’ sucre !« . Et… y en a plus ! en attendant qu’il refasse surface… c’est juste l’histoire d’une manip, qu’il faudra bien nous raconter un jour. Nous aimons qu’on nous raconte des histoires.

Tibert

PS – J’apprends, après la mise sous presse, que le Grand-Chef de la région PACA, monsieur Muselier, veut des preuves comme quoi la grande distribution n’a pas fait de la « rétention de masques » ; je comprends ses interrogations…

PS du PS – A la réflexion, je ne vois pas pourquoi la grande distribution aurait planqué des masques par millions pour créer la pénurie : les caissières, ces femmes-tronc héroïnes de l’ombre – saluons-les au passage, elles le méritent – qui bravent les postillons des acheteurs, en avaient, en ont toujours foutrement besoin, de ces masques. Disons que ça s’est très mal goupillé, nos gouvernants ayant tardé à changer leur masque d’épaule, eux qui juraient que ça ne servait à rien… c’est eux qu’il faut engueuler ! à vrai dire, comme on n’avait quasiment pas de masques, il fallait bien se justifier, nous raconter quelques salades…