( ça y est, les « frigos vides le 15 du mois » reviennent, on les avait presque oubliés. Pffff… Les vitrines des Champs-Elysées n’ont qu’à bien se tenir, va y avoir des débris de verre sur le bitume, les samedis. Déjà, le virus dont on n’arrive pas à se dépêtrer – les jeunes ont décrété qu’ils s’en foutaient, donc ça galope, et tant pis pour les autres – et puis la bubonite jaune qui reprend à petit feu. On est mal barrés, ma pauvre dame. )
Mais causons d’autre chose, on va déprimer… vous savez, bien sûr, que les races humaines n’existent pas ? animales, oui, les Setter, les Aubrac, le baudet du Poitou, etc… mais humaines, non. On garde le mot « race », mais c’est juste pour le cheptel, sinon c’est au minimum inapproprié, sinon grôôssier. Ceci dit, on cause d’ethnies, c’est plus propre. Notez bien qu’on en cause, mais pour clamer haut et fort qu’on ne veut pas savoir. Savoir les chiffres, les proportions, la répartition, etc, c’est légitime et intéressant, mais ce n’est pas bien. Donc on se bouche les oreilles et on ferme les yeux.
Sauf que Le Monde nous pond un article « Querelle républicaine autour des statistiques ethniques ». Dans cet article (*) il n’est nullement question de statistiques ! ni trop de république, d’ailleurs. Confusion… car le sujet, c’est que des groupes ethniques contreviennent à l’universalisme républicain officiel et affiché. L’universalisme ? oui, qu’importent la couleur de la peau et l’origine. Vous cherchez un toubib ? qu’il soit Antillais, du Ch’nord, d’origine vietnamienne ou Corse, c’est un toubib, point ! Les atomes crochus, les compétences, oui, bon, mais le reste, on oublie – en principe et en bonne République.
Bref, nous dit Le Monde, d’aucuns se font des réseaux pour sélectionner des professionnels ou des services « racialisés ». Pas raciaux, non, ça n’existe pas ; racialisés. Traduisez : de la bonne couleur, celle du groupe d’accueil probablement, il faut deviner. De toutes façons, surtout pas Blancs ! Tandis que d’autres s’étranglent d’indignation à l’évocation d’une possible offense (**) à une personne « de couleur »… franchement, ça devient malsain.
Tibert
(*) Article réservé aux abonnés, dans sa version complète. Mais vous pouvez lire l’amorce, ça donne forcément envie d’acheter le truc pour voir 😉
(**) Dernièrement, monsieur Sarkozy s’est fait allumer par divers membres de LFI (la structure mélenchonienne) car il avait, dans le même propos, et dans un intervalle de temps jugé trop étroit, causé des « singes » puis des « nègres » ; il critiquait en fait les oukazes sur certains mots, décrétés caca par la doxa bien-pensante. DONC, clamaient les Mélenchons’ Boys, c’est qu’il associe ces deux concepts : DONC il est raciste, CQFD, Quod Erat Demonstrandum. Remarquons simplement que c’est surtout la lecture que font ces contempteurs des propos sarkoziens qui associe brutalement les deux termes : c’est çui qui l’dit qui y est !
… « Tandis que d’autres s’étranglent d’indignation à l’évocation d’une possible offense à une personne « de couleur »…
On voit bien que vous n’avez jamais souffert d’ost-racisme, Tibuche ! Je suis tout à fait pour la suppression de toutes discrimination raciale, et la récente « débaptisation » * de « Dix petits nègres » va tout à fait dans mon sens** !
J’en profite pour attire l’attention de l’honorable assistance sur un scandale très ancien et dont, selon toute apparence, personne n’a encore songé à dénoncer l’iniquité, pour ne pas dire la scélératesse : la notation musicale.
En effet, depuis des lustres (en Venise), en musique UNE BLANCHE vaut deux noires !
Je suis suffoqué d’indignation chaque fois que j’y songe. (Heureusement, j’y songe pas souvent. Sinon, ça serait le SAMU à chaque coup ; et avec le boulot qu’y-z-ont en ce moment, z’ont pas b’soin de ça !)
Blague à part, la stupidité générale atteint des niveaux insoupçonnés, sinon insoupçonnables ; depuis les « dix petits zhommes-de-couleu' » débaptisés jusqu’au maire EELV de Bordeaux, qui supprime le traditionnel sapin de Noël place des Quinconces parce qu’il ne supporte pas les arbres morts ! Du temps de la « Royale »***, y’avait pourtant sous ses fenêtres l’une des plus belles forêts d’arbres morts qu’on ait pu voir naviguer en France et ailleurs et dont Bordeaux a tiré l’essentiel de sa fortune ; et s’il y a encore aujourd’hui la forêt des Landes aux portes de sa conurbation (… Rrrrhhôôôô…), c’est bien parce que Colbert avait prévu de planter une provision de mâts pour la marine à venir. Sauf qu’il avait pas prévu la vapeur, mais personne n’est parfait !
Bon, je replonge dans « La psychologie de la connerie », de Jean-François Marmion (Poche 35670) ; je vous conseille : on en sort, sinon moins con, du moins persuadé que les cons, c’est les z’aut’
Bons baisers de partout !
T.O.
(*) Ca existe, ça, la « débaptisation » ? C’est aussi joli que « contagiosité », remarquez… faudra que je pense à breveter.
(**) unique.
(***) Non, pas la Ségolène, même sur l’Hermione, son rafiot tout simili-XVIIème (siècle, pas arrondissement)
Le dé-baptême, ou la débaptisation, oui ça existe. Je connais un gars qui l’a demandé, et obtenu (On n’enlève pas l’eau sur le front, versée X années auparavant, remarquez). Mais c’est utile en Allemagne, notamment, vu que là-bas on paye pour son Eglise.
Quant à renommer « 10 petits nègres », je persiste à dire que c’est une ânerie et une faute. On va supprimer toutes les occurrences d’ allumeur de réverbères (dans « Le petit prince », tenez) parce qu’il n’y en a plus ? c’est historique, monsieur, et à ré-écrire l’histoire on devient des barbares.
C’était du second degré, Cher Tibuche ! Tous les gens qui ont tenté – et parfois réussi ! – de/à réécrire l’Histoire l’ont toujours fait avec des arrières-pensées rarement… avouables, et là je ne puis que vous emboîter le pas ! Le problème (Vous souvenez-vous d’une discussion que nous avions eu ici même à propos de l’aspect « diabolique » du Net ? Le sport favori du « diviseur », c’est de semer la confusion.), c’est qu’avec Internet, n’importe quel « Aschloch »(*) dispose désormais de la possibilité – sinon du droit – d’exposer son micro-point de vue et de le voir instantanément diffusé dans « les restes » du monde, quelqu’en soit le degré de vacuité ou de connerie (passez-moi le terme, mais celui-là dit bien ce qu’il veut dire. « Les cons, ça ose tout… etc. etc. »)
D’où un invraisemblable foisonnement de bêtises, de stupidités et de tromperies comme on n’en avait jamais vu jusqu’ici… Pourquoi ? parce qu’Internet est l’outil rêvé du narcissisme, et donc de la connerie. Et comme disait ce cher Sh. Holmes : »Cherchez à qui profite le crime ? »
Si vous voulez en avoir une illustration, songez aux quelques 20.000 mensonges portés par la presse américaine au crédit de Trump depuis qu’il est président : le champion universel incontesté du narcissisme ! Le plus grave restant que certains lui en sachent gré et qu’ils voteront pour lui en novembre !!!
Mais on n’a pas encore trouvé comment changer la nature humaine.
A moins que le virus ne soit le précurseur du grand nettoyage final ?
Pour ce qui me concerne, de toute façon, j’ai fait mon temps, alors…
T.O.
(*) Si vous voulez la traduction en français, faites-moi signe…
(*) Selon moi et les humbles souvenirs de mes cours d’allemand, c’est arschloch. Asshole en anglais, si vous voulez. C’est tout une image : des tas d’arschloch ( arschlöcher ??) exposés fièrement comme « micro-points de vue » sur la Toile. Remarquez, ça fait comme une mosaïque de trous…
Mais pour revenir à mon propos, je constate l’indigénisation de notre belle société, avec interdiction de critiquer, c’est raciste. Le tout avec l’adhésion quasi aveugle de nos élites « de gauche », jamais à court de génuflexions expiatoires quant au passé a-bo-mi-na-ble ou supposé tel de ce pays.
Exact : j’ai sauté un « r » à la frappe. Mais vous ne me passez RIEN, cher Docteur Tibuche ..!
Je me suis taillé un succès sur FR3-Alsace comme ça un jour de 76… J’ai voulu expliquer en alsacien (que j’étudiais alors avec Elsa Laugel à la fac de lettres de Strasbourg) que la ferme que nous occupions ma compagne Anne-Marie Wimmer et moi comportait un fournil dans le dallage duquel, devant la gueule du four, il y avait un « arschloch »… et ce coup-là, j’ai mis un « R » de trop ! Les techniciens étaient écroulés de rire derrière leur carreau et le standard de FR3-Strasbourg a failli sauter… en fait, c’était un « aschloch », un « trou à cendres » où l’on mettait à cuire « à l’étouffée » le jambon braisé dans les cendres chaudes qu’on faisait tomber du four en sortant le pain après cuisson (ou le « baeckhoffe)…
Honte sur moi !
Pour le reste, vous avez raison de me corriger ; y’a que comme ça qu’on progresse.
N’empêche : je vais tout de même bien dormir…
T.O. (Juju est déjà parti chauffer le lit, ce qui avec encore 23° dehors à 22 heures reste parfaitement superfétatoire… mais ça lui fait tellement plaisir !)
« Certains coïncidences paraissent si stupéfiantes qu’on refuse de les imputer au hasard et qu’on leur cherche une signification. Mais le plus souvent, il s’agit d’un manque de perception du contexte… » (Nicolas Gauvry)
… C’est drôle : je vous parlais hier d’Elsa Laugel-Erny, femme adorable et ma prof de dialecte alsacien à la Fac de lettres de Strasbourg dans les années 70… Or, chose que j’ignorais tout à fait, c’est que c’était pile la date anniversaire de son décès… le 13 septembre 2015, à 103 ans (!!)…
Quoiqu’il en soit, une pensée affectueuse pour celle qui m’avait surnommé « Chérubin »… sans jamais m’expliquer clairement si c’était une référence aux Trônes, aux Dominations, aux Archanges etc. ou, plus matériellement, à Mozart. Mais maintenant, trop tard pour lui demander !
T.O.
Une piste ? Chérubin, chez Mozart, c’est un mâle joué par une femme, à la tessiture ad hoc. Mais bon, on est trèèès loin des prétentions à la racialisation, là, sauf si les Alsaciens confondaient dialecte local et race, ce qui ferait désordre.