A Tou-loûseu, les automobilistes se garent comme partout : comme ça peut et en payant, forcément ; et comme partout ils font ça avec leur inséparable appendice, leur smartphone – bientôt obligatoire, vous verrez – grâce à l’appli ParkNow. ParkNow, et pas Onz’Gare, SchnellParkieren, FissaParc ou PoseTonChar. Du Rosbif, sinon rien ! des fois que des Britanniques auraient besoin de se garer à Toulouse… dans la même veine, j’ai fini par découvrir ce qu’était en principe une story, sur YouYout’entube ou autre indispensable machine à tuer le temps, avaler de la pub et se fatiguer la vue. Mais, savez-vous qu’il existe un mot français pour ce genre de scénette éphémère de quelques dizaines de secondes ? une capsule. J’ai trouvé ça dans un roman, et ma foi ça vaut nettement mieux que le vague et creux story. Mais gageons que story l’emportera sans coup férir : c’est anglais.
Mais à Tou-loûseu, on croise en se baladant à pied dans la ville un kiosque ombragé sous de superbes platanes ; une sono portative déroule les notes argentines d’un bandonéon : du tango ! Des couples plutôt chenus s’y adonnent, là, à danser le tango, sérieux, concentrés, habités. Nulle violence, nulle atteinte à l’ordre public ; ça change des rodéos. Et je me disais, tiens donc, si notre juvénile Macronious, après avoir fait des selfies avec de beaux jeunes gens bronzés et torse nu, après avoir caressé dans le sens du poil les influençeurs du Houèbe à coups d’anecdotes juteuses et décontractées (les élections ne sont pas si loin, semble-t-il), si donc notre très communicatif président venait se dandiner sur la Cumparsita ou Como Te Quiero (*) avec la vieille classe ? hein ? Y a pas que les fauteuils roulants et les EHPADs pour rameuter des votes… « Vous venez souvent danser ici ? »
Tibert
(*) ça change agréablement de l’anglais.