Des qui n’en ont rien à foot

« Ici finit la France, ici commence l’Auvergne !  » . J’en ai peut-être déjà traité, de ce libellé rebelle et  surprenant : une pancarte bien visible qui accompagne l’annonce du sommet au col de Saint-Thomas (938 m.), entre Saint-Just-en-Chevalet (42) et Chabreloche (63). Il paraît même, ça se dit dans les chaumières par là-bas, que Mon-Général, dans les années 60, en visite officielle dans le coin, refusa de passer le col et ordonna à son chauffeur de prendre un itinéraire-bis. Mais on dit tant de choses…

Tout ça pour vous indiquer un truc : à ma connaissance, le SEUL canard-sur-Toile qui ne titre pas, ce matin, sur le fiasco-foot de l’Euro, la Bérézina des Bleus en 8 ème de finale face aux Petits Suisses, c’est La Montagne ; on y traite de foot, oui, mais de l’équipe de foot de Clermont-Ferrand (*) : nettement plus important. Je l’ai vu, je vous jure. Si ça se trouve, la page de titres de 7 h du mat’ y est encore.

Deux mots pour traiter du sujet du jour, tout de même : je n’y connais rien, je sais ! mais quand on est menés 1-0, qu’on est capables de bloquer un penalty, de remonter à la marque, puis de compter deux buts d’avance à 10 minutes de la fin… on ferme la porte ! donc onze gars à défendre bec et ongles devant leurs buts pendant dix minutes, à se passer lentement, posément la baballe entre eux, regarder de temps en temps l’horloge, envoyer en touche très loin, c’est ennuyeux et peu exaltant, certes, mais ça gagne ! Qu’est-ce qu’ils voulaient, les Tricolores ? en marquer trois autres ? humilier ceux d’en face ? la beauté du geste ? la démonstration des surdoués ? quel orgueil mal placé ! quel manque de réalisme, de lucidité ! Défaut typiquement français : faire sa diva, quand il faut prosaïquement, froidement gérer. Les gars de Platini, Giresse & Co ont pu amèrement se dire a posteriori – trop tard ! – face à l’équipe teutonne à Séville, qu’il aurait été judicieux de se barricader, à 3-1 en leur faveur. A quoi ça sert que les footeux de 1982 y se soit décarcassés (à perdre) ?

Tibert

(*) Cette équipe est « montée » et va jouer en 1 ère division pro, cette année : les premiers pas d’Armstrong sur la Lune, à côté, c’est du fifrelin. L’équipe locale ? Il doit y avoir là-dedans, en cherchant bien, 2-3 Auvergnats authentiques ; tout le reste, ce sont des mercenaires, au plus offrant.

Rentrez votre commune

( Le Tour de France ! ouaaiiis ! Un canard de l’aube (de l’Aube également, pourquoi pas ? un canard de l’aube de l’Aube) confie la joie d’un spectateur : « On revit !  » . C’est sûr que de voir à nouveau défiler des bagnoles-Mutella, des Girls-Choko-Popses sur le plateau d’un pick-up, des brocs  jaune vif « Ric’art » sur roues, c’est revigorant, ça fait oublier ces mois de confinement, ces plus de cent-mille morts. Et des vélos, avec des types dessus, au milieu, et qui pédalent. Au fait, une grosse chute collective s’est produite au cours du trajet : c’était une spectatrice qui s’était trop avancée, croyant à une corrida, et munie de sa pancarte en carton « Vas-y Poupou ! » (ou « Allez les Bleus ! » si elle a confondu avec l’Euro de foot)*. Eh oui, les bleus, les gnons… aux cuisses et aux épaules. C’est très con, n’est-ce pas ? c’est très con, c’est ça le Tour de France. Des vélos, oui, avec des galériens dessus, mais de la pâte à tartiner aux noisettes, de l’apéritif anisé, et des gens hystériques en bob siglé « Pastiche 52 », short, espadrilles et marcel, plantés au bord des routes, ou même carrément sur le bitume. )

Mais, le titre… il ne sort pas de mon imagination enflammée, mais de la page d’accueil du Figaro, ce matin : c’est élégamment formulé… Rentrez votre commune, qu’ils disaient. Lumineux libellé centré dans son cadre cliquable. Vous pourrez y « rentrer », comme suggéré, le nom de votre ville, si les résultats des élections vous intéressent. Les écoles de web-masters n’enseignent pas le français, mais les scripts, les balises et les hyperliens. La clarté, la concision et la précision ? bof… Le français ? whesh… on maîtrise ! on a le bac, minimum.

Tibert

PS – Après mûre enquête, cette nana est germanophone : sa pancarte largement trop large était dédiée à papa et maman ( «  Allez – opi, omi  » ), qui devaient sans doute, placés en face et munis de leur handy – leur téléphone cellulaire – immortaliser cette conn… ânerie. Ce n’est même pas pour une équipe de cyclistes qu’elle a envoyé 40 coureurs au tapis !

 

Non-H simplificateur

J’ai été quelque peu déçu, lisant ce matin les canards-sur-Toile, du déséquilibre informationnel des articles traitant (tenez, ici sur France-Info) des remous autour d’une nouvelle loi hongroise… je cite la totalité de ce qui nous en est dit, « interdisant la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs » . Treize pays de l’UE, dont la France, ont aussi sec protesté contre cette loi (donc quatorze autres ne l’ont pas fait, 13 + 14 = 27) arguant de leur profonde inquiétudearguments discriminatoires… etc. Bon, alors : soit on nous explique clairement comment, où, pourquoi cette loi est néfaste, avec si possible plus de huit mots – il doit bien y avoir des prémisses condamnables, non ? – soit on avoue qu’on a des a-priori contre l’actuel gouvernement hongrois. Moi je ne vois pas où ces huit mots pèchent : promouvoir l’homosexualité auprès des mineurs, que je sache, c’est condamnable. Aussi condamnable que de faire la promotion de la zoophilie, du triolisme, du cunnilingus, de  la levrette, etc. Informer objectivement, clarifier, dédramatiser, oui. Faire de la pub, non.

A ce sujet, puisqu’il est question de foot, l’UEFA (voir ce mot) se fait critiquer pour refuser d’illuminer un stade aux couleurs arc-en-ciel. C’est bien joli, un arc-en-ciel, bon, mais là c’est en soutien aux mouvements LGBT+++. Quel rapport avec le foot ? il y a des footeux homos ? mais il y en a, eux aussi minoritaires sans doute, qui sont gauchers, végétariens, philatélistes, etc. Qu’on arbore les couleurs arc-en-ciel contre les discriminations, oui ! contre les discours de haine, bien entendu ! Mais là c’est de la pub, et c’est injustifié. A ce propos, on a commencé avec LGBT, puis Q, puis I, puis A… oh, il n’y a que 26 lettres à l’alphabet. Je propose de simplifier : puisque la référence a contrario c’est l’hétéro, le H (le S, Straight en anglais), allons-y pour le Non-H ; Van Vogt utilisait déjà le Non-A, le non-aristotélicien. C’est bigrement plus synthétique, plus ouvert, et plus court – et on voit qui est l’ennemi.

Tibert

Cacophonie et fouzitout

( Il se dit que la musique adoucit les moeurs ? la Fête de la Musique 2021, sûrement pas ! d’ailleurs c’est devenu, c’est désormais, mauvais jeu de mots laids, le Rendez-Vous des Casseurs. )

Mais bon… passons. Gloire de notre gastronomie, le fouzitout, que le monde entier nous envie, s’est trouvé une extension politique. Non qu’on aille fouiller là au fond des clayettes du frigo politique (*) pour y dénicher des composants oubliés voire moisis, mais on prend ce qui se trouve là sous la main – un écolo « pastèque » (vert dehors, rouge dedans), une indigéniste qui préfère qu’on parle chacune son tour – et surtout que les mâles, blancs, hétéros se la ferment, ils ont triplement tort – et la lieutenante en chef des Insoumis, par exemple. On touille le tout, et ça donne un trio accorte (**) : une machine spéciale, un exemplaire unique et numéroté pour tenter de battre madame Pécresse. Une fois passée l’échéance, si par hasard ça a marché ( » on verra ça dimanch’ prochain, dimanch’ prochain, dimanch’ prochain » ) et le but étant atteint, chacun des trois partis retournera à son frichti personnel, sa tambouille à tirer la couverture de son côté… jusqu’aux Présidentielles, oeuf corse !

Tibert

(*) C’est lamentable, au 21 ème siècle on n’a toujours pas trouvé le moyen d’aller inspecter aisément ce qui traîne et moisit à l’arrière des clayettes du frigo. C’est pourtant simple : un frigo cylindrique, façon Colonne Morris, et des plateaux ronds et rotatifs autour d’un axe central, ou, mieux, sur un chemin de roulement circulaire. Il faudra, certes, prévoir des magnets galbés, et les notes pour les courses aussi. Mais, gros avantage, on pourra y coller les programmes des spectacles, comme à Paris. Allez, je vais faire déposer le brevet.

(**) Vous saisissez ? trio accorte… non ? allez, je vous aide… monsieur Bayou au violoncelle, madame Autain au violon… ça va sonner comme du Stockhausen !

Trop discret cousinage

Je cherchais un sujet… les Régionales ? bof. Aux Régionales on se lâche, et on va se lâcher, vous verrez – enfin, ceux qui iront voter – ce n’est pas l’impact sur un pays entier. Les Départementales (limitées à 80  😉  merci monsieur Philippe) ? re-bof et plus encore. On devait soi-disant, n’est-ce pas monsieur Valls, faire la peau aux départements devenus superflus, mais, cause toujours ! les raideurs administratives, le millefeuilles pas réformable, et puis ça meuble, ça occupe du monde… mais bon.
Mais j’ai reçu hier un courriel québecois ! des amis de là-bas. Qui nous apprennent un truc sur lequel personne en France, à ma connaissance, n’a réagi – est-ce qu’on le sait, seulement ? Bref, en voici un extrait significatif :
« Hier soir, on a pris l’apéro, avec d’excellentes huîtres  des Îles de la Madeleine,  à la santé du Québec qui va devenir sous peu officiellement de langue française.
C’est  à la fois normal et anormal qu’il n’y ait pas eu d’écho en France.
D’une part  la loi par laquelle le Québec va se déclarer de langue unilingue française  a déjà fait l’unanimité au Québec mais ne sera votée qu’à l’automne. Toutefois, la chambre des Communes du gouvernement fédéral a reconnu cette semaine à très forte majorité que le Québec avait ce droit et ce sera reconnu dans la Constitution du Canada, volet Québec.
Mais d’ autre part, la France n’a jamais vraiment beaucoup porté intérêt à nos luttes pour un Québec français et ne suit pas vraiment de près les développements à cet égard. Bien sûr elle accueille très très chaleureusement tous les Québécois mais je me dis que c’est un peu comme si la France considère le fait français du Québec comme une danse folklorique sympathique exécutée, de l’autre côté de l’océan, par les « petits cousins d’Amérique » .
Et c’est vrai, ce qui nous est dit là : un projet de loi a été déposé, voir ce site par exemple. Projet qui sera entériné à l’automne, et qui va changer la donne, desserrer l’étau anglophone autour de nos cousins de la Belle Province.
En contraste, nos journaux ici sont « le nez dans le guidon »… a) pour servir la soupe, ou cirer les pompes, comme vous voudrez, à la langue d’Outre-Manche, auto-proclamée universelle ; diffuser le maximum de mots anglais, en farcir leurs textes, ça sonne mieux selon eux – la mocheté de cranberry alors qu’on a la délicieuse canneberge ! et la (*) cluster quand le foyer est tout aussi infectant – ; et b) pour se / nous examiner minutieusement le nombril, évidemment. Alors, le devenir de la langue française au Québec, hein…
Eh bien non. Ici le danger est réel, mais pas criant – quoique… – ; là-bas c’est une question d’identité nationale : ça vous parle, l’identité nationale ? eux, ça leur parle, ils ont raison, et on peut admirer leur fierté, face aux groupies du rosbif.
Tibert
(*) Cluster est neutre en anglais, forcément, ils n’ont que du neutre ! Chez nous c’est genré, tout est genré : UN foyer, mais UNE grappe (je sais, je l’ai déjà écrit).

… ça ose tout (air connu)

( Télérama… causons-en. On y tient une rubrique – signée d’un certain Samuel Gontier, disons SG, très prolixe – qui décode et commente les émissions, ici et là. On se demande, à lire ce truc, pour quelle ascèse masochiste cet SG s’astreint à visionner des heures de CNews, de BFM, de LCI, etc : c’est rien que pour apporter des commentaires acides et au second degré, systématiquement, genre  « Ils devraient aller sur LCI ou sur CNews, ça leur remettrait les idées en place » . Le second degré, c’est évidemment celui des gens intelligents, c’est l’entre-soi, la connivence, ce n’est pas pour les beaufs ; connaissant ou croyant connaître le lectorat de Télérama, on pense jouer sur le velours, là, on est entre gens du même bord, n’est-ce pas ? et l’on brocarde longuement, ouaf, ouaf, les mal-pensants. Le second degré à petite dose, oui, ça fonctionne. Mais là c’est une enclume de second degré : lourdingue et laborieux. )

Mais, mon titre ! c’est évidemment de l’Audiard, « …c’est même à ça qu’on les reconnaît ! » . Le gars qui, investi par Greenpeace d’une mission à la fois d’une grande bêtise et d’une grande imprudence, a voulu survoler – avec un engin électrique ? ce n’est pas précisé – un stade de foot allemand bien garni pour fustiger les énergies fossiles… a failli se faire flinguer par les tireurs d’élite des services de sécurité. Ce n’est qu’en identifiant clairement « Greenpeace » sur la voile de l’appareil qu’ils ont décidé de le laisser vivre… Comme quoi, plutôt que de se costumer en égoutiers ou en djihadistes pour leurs pieux massacres, les terroristes devraient cultiver la défroque et le look Greenpeace : ça passe sans problème !

Ceci étant, quel malhonnête argu-menteur pourra nous démontrer la supériorité « verte » des voitures électriques ? Le hic, c’est la batterie : un poids largement supérieur, des métaux rares et chers arrachés goulûment et salement partout où l’on en trouve, et une filière de recyclage très rustique, en devenir. Bref : la voiture électrique est plus silencieuse, c’est clair ! mais pour le reste, bernique : ce n’est pas la panacée écolo qu’on prétend chez ces allumés du coup de pub stupide façon commando. Ils se sont excusés, à Greenpeace, c’est la moindre des choses ; mais pas pour leur initiative débile ! Non, parce qu’elle a salement merdé. Ne vous fatiguez pas à argumenter : l’écologie a toujours raison ; d’ailleurs ils vous imposeront leur façon de voir, dès qu’ils en auront la possibilité.

Tibert

Cir-con-locutions

( Il paraît que Cnews est la chaîne télé de la Marine, claironne monsieur Dupont-Moretti. Ma foi, c’est vrai qu’elle « y a eu été » , à CNews, la Marine ; mais pas qu’elle, non ? sinon je plains les pauvres audito-spectateurs attachés à cette chaîne (remarquez, il y en a qui laissent M6, C8 ou Nrj12 en boucle comme toile de fond au salon, alors…) En revanche, quand je regarde la 2, la 3, France-Info… – je passe sur TF1 pour cause de saturation de pub – j’y entends en boucle l’antienne « Dormez braves gens, tout est calme, on a la situation bien en mains, on s’occupe de tout » .  C’est vrai que ça rassure, aaaah… on est bien gouvernés ! Et hop, vite notre « Plus grand soleil » , notre match de foot. )

Mais j’ai lu (c’était dans La Montagne, rustique canard auvergnat ) qu’Edouard Philippe, l’ex bien connu, qui se remue pas mal ces temps-ci, émettait l’avis suivant : « Il serait extrêmement déraisonnable d’imaginer que la victoire de Marine Le Pen puisse être inenvisageable ». C’est le genre de truc tortueux qu’on propose en test de Q.I. : reformuler sans contresens et sans aucune négation la phrase « Je ne nie pas qu’il soit interdit de ne pas apporter foi à la dénégation suivante… » . Reformulons donc, c’est utile : selon monsieur Philippe, la victoire de la Marine [à la Présidentielle de 2022, sans doute, NDLR] est-elle… a) – raisonnablement envisageable ? b) – pas à envisager, raisonnablement ? Je ramasse les copies : « On peut très raisonnablement imaginer que la victoire de la Marine soit envisageable » . Bon… au passage, on pourra se demander où monsieur Philippe a bien pu apprendre à tire-bouchonner ainsi sa pensée. Mais pourquoi en est-il, en est-on arrivé à ce constat (sombre / désespérant / désabusé, au choix) ? Eh bien, hélas, il semblerait que « là-haut » on continue à traiter avec une grande légèreté – voire avec mauvaise foi, « dormez braves gens » , air connu – les gros soucis des Français, qui se demandent, question essentielle autant qu’existentielle, s’ils reconnaîtront leur pays d’ici quelques années, au train où ça va et où on laisse aller.

Tibert

Exigence à gerber

Monsieur De Rugy, ex-un tas de postes importants, ministre, Assemblée Nationale… en campagne à Nantes pour les Régionales, s’est fait « enfariner » au cri de « Rends le homard ! » : voilà le débat politique de ces temps. De une, il l’a payé, le homard – lamentablement arrosé, façon nouveau riche, de Château-Yquem lors du dîner trop luxueux et controversé, quand un Riesling bien né, nettement moins onéreux, aurait mieux fait l’affaire. Il a déjà payé, et cher, viré rapidement de son poste. De deux, si la gent politicienne doit rendre au contribuable style « GJ » , jaloux et violent, tout ce qu’elle a ingurgité à nos frais, il y a du souci à se faire, les stations d’épuration de l’hexagone n’y suffiront pas. C’est une habitude bien ancrée que de se taper, sur les réserves des ministères, de superbes bourgognes blancs au petit-dèj’, voyez Michel Blanc et Didier Bezace dans « L’exercice de l’Etat » .

La gueule enfarinée, donc, monsieur De Rugy a porté plainte : il a raison. « Nantes Révoltée » n’est qu’un faux-nez pour des violents prêts à détruire lorsque les orientations de la démocratie ne leur conviennent pas. Le débat politique à coups de tartes, farine et incendies de poubelles, c’est nul. Ecrivant cela, je ne me fais pas groupie dudit De Rugy : je le trouve assez « petit » , et je lui souhaite une veste, là où il postule… mais sans farine.

Tibert

Quand les lois… (suite)

… quand les lois ne fonctionnent pas – ou ne fonctionnent plus, d’aucuns ayant trouvé les failles – eh bien on change les lois !  C’est ce que m’inspire cet article très fourni du Parigot sur la soudaine volonté de Macronious –  à 10 mois de la Présidentielle – d’essayer enfin de faire quelque peu fonctionner les expulsions d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire. Pensez, les chiffres sont tragiques, accablants, je cite : « le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30 % en Europe mais chute à 13, 14 % pour la France » (au début de son quinquennat, Emmanuel M. voulait 100 %, mais il a oublié le chiffre depuis). On est là devant un bilan minable, lamentable, un bras d’honneur à notre superbe Administration, à nos institutions si bien huilées (*), ça empire de jour en jour… et surtout le sujet est devenu explosif.

Bref « y faut faire quèqu’chose, scrogneugneu » , a déclaré le Chef en tapant du poing sur la table. C’est vrai que ça craint… mais on essaye là de colmater un trou béant avec un tournevis et une lime à ongles. Exemple du décalage de nos lois avec la réalité : le demandeur d’asile n’a plus de sens, ils demandent tous l’asile ! même ceux qui viennent de pays peinards. On est aussi en présence d’obstacles « droitsdelhommistes » ubuesques, avec, tenez, cette histoire de test PCR obligatoire avant l’expulsion : « On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ, et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test ». Simple et imparable ! notons, à l’inverse de la pitoyable impuissance de notre administration à expulser, la grande efficacité de « ceux qui soutiennent leur cause » ; et c’est comme ça, entre autres, qu’on est à un taux d’expulsions effectives de 13,14 % – admirons le virgule quatorze, qui doit représenter quelques fractions de migrant, puisque c’est désormais le terme propret et positif que la presse bienveillante a quasiment imposé en lieu et place de l’accusateur immigré clandestin

Tibert

(*) ça donne d’ailleurs une impression de sabotage : comment expliquer qu’on soit si inefficaces à appliquer les décisions d’expulsion, quand nos voisins sont mauvais, certes, mais loin d’être aussi nuls ?

Nettoyage de printemps

( Je sais, je me fais rare… mais pourquoi ajouter de la mousse à la mousse de l’actualité ? pour que ça mousse ? je ne vais pas me lancer sur l’exégèse des récentes déclarations mélenchonesques « … comme par hasard, une semaine avant l’élection, un incident dramatique… écrit d’avance… » , vous en savez autant que moi. Le spectaculaire, là-dedans, c’est l’arrivée des pompiers, la prompte rescousse des seconds rôles, « Il faut sauver le soldat Méluche » , dès le lendemain matin sur le pont médiatique. Il urgeait d’étayer, expliquer, expliciter, paraphraser, mettre en lumière, remettre en perspective, décrypter pour nous la Pensée-Mélenchon – la fulgurante pensée du lider maximo – qui parfois nous désarçonne, il est vrai. Dans le concert des assistants secourables, j’ai, faut-il l’avouer, préféré l’assistante, Clémentine Autain ; mais pas pour des raisons politiques.)

Ceci étant, madame Lebranchu, ex-Garde des Sceaux, s’interrogeait il y a quelques jours à propos des futurs « Etats Généraux de la Justice » annoncés par Macronibus.  C’est vrai qu’on sort des lois à la cadence d’un canon anti-aérien ; nombre de nos lois ne sont pas vraiment appliquées, respectées ; elles sont là « au cas où » et a posteriori, pour les litiges et pour border les débats s’il y a lieu. Et madame Lebranchu de se, de nous questionner : peut-être y a-t-il trop de lois ? Tenez, elle développe : « Je pense qu’il y a peut-être trop de lois qui s’empilent. On ne fait pas de bilan de la loi précédente et on ajoute une loi parce qu’il y a eu malheureusement un drame. (…) Il faudrait peut-être dire : on arrête de faire des lois, on fait le bilan de tout ce qui a été fait. On fait un vrai bilan, mais un bilan public ». C’est parler d’or. Je prolonge : qu’est-ce que ça signifie, faire le bilan d’une loi ? la loi parfaite, c’est celle que tout le monde respecte, et donc ne donne évidemment lieu à aucune sanction. On peut donc la supprimer !  A l’inverse, la loi nulle à ch…, c’est celle que personne ne respecte, sans qu’aucune sanction intervienne : on peut donc la supprimer, et revoir sa copie. Entre ces deux extrêmes, une bonne loi, c’est une qui ne redonde pas avec les voisines ; qui est connue et comprise, plutôt respectée mais pas totalement, donne lieu à des contrôles suffisamment fréquents et serrés – contrôles entraînant des sanctions significatives et réellement appliquées. Voilà, madame Lebranchu nous a mis au pied du mur : il faut passer notre gigantesque arsenal de lois au crible de la redondance, de l’obsolescence, de la pertinence, de l’utilité, de l’applicativité, de l’efficacité – et de la clarté ! Hercule ouvrant la porte des écuries d’Augias AVANT nettoyage devait faire la même trombine.

Tibert