Trop discret cousinage

Je cherchais un sujet… les Régionales ? bof. Aux Régionales on se lâche, et on va se lâcher, vous verrez – enfin, ceux qui iront voter – ce n’est pas l’impact sur un pays entier. Les Départementales (limitées à 80  😉  merci monsieur Philippe) ? re-bof et plus encore. On devait soi-disant, n’est-ce pas monsieur Valls, faire la peau aux départements devenus superflus, mais, cause toujours ! les raideurs administratives, le millefeuilles pas réformable, et puis ça meuble, ça occupe du monde… mais bon.
Mais j’ai reçu hier un courriel québecois ! des amis de là-bas. Qui nous apprennent un truc sur lequel personne en France, à ma connaissance, n’a réagi – est-ce qu’on le sait, seulement ? Bref, en voici un extrait significatif :
« Hier soir, on a pris l’apéro, avec d’excellentes huîtres  des Îles de la Madeleine,  à la santé du Québec qui va devenir sous peu officiellement de langue française.
C’est  à la fois normal et anormal qu’il n’y ait pas eu d’écho en France.
D’une part  la loi par laquelle le Québec va se déclarer de langue unilingue française  a déjà fait l’unanimité au Québec mais ne sera votée qu’à l’automne. Toutefois, la chambre des Communes du gouvernement fédéral a reconnu cette semaine à très forte majorité que le Québec avait ce droit et ce sera reconnu dans la Constitution du Canada, volet Québec.
Mais d’ autre part, la France n’a jamais vraiment beaucoup porté intérêt à nos luttes pour un Québec français et ne suit pas vraiment de près les développements à cet égard. Bien sûr elle accueille très très chaleureusement tous les Québécois mais je me dis que c’est un peu comme si la France considère le fait français du Québec comme une danse folklorique sympathique exécutée, de l’autre côté de l’océan, par les « petits cousins d’Amérique » .
Et c’est vrai, ce qui nous est dit là : un projet de loi a été déposé, voir ce site par exemple. Projet qui sera entériné à l’automne, et qui va changer la donne, desserrer l’étau anglophone autour de nos cousins de la Belle Province.
En contraste, nos journaux ici sont « le nez dans le guidon »… a) pour servir la soupe, ou cirer les pompes, comme vous voudrez, à la langue d’Outre-Manche, auto-proclamée universelle ; diffuser le maximum de mots anglais, en farcir leurs textes, ça sonne mieux selon eux – la mocheté de cranberry alors qu’on a la délicieuse canneberge ! et la (*) cluster quand le foyer est tout aussi infectant – ; et b) pour se / nous examiner minutieusement le nombril, évidemment. Alors, le devenir de la langue française au Québec, hein…
Eh bien non. Ici le danger est réel, mais pas criant – quoique… – ; là-bas c’est une question d’identité nationale : ça vous parle, l’identité nationale ? eux, ça leur parle, ils ont raison, et on peut admirer leur fierté, face aux groupies du rosbif.
Tibert
(*) Cluster est neutre en anglais, forcément, ils n’ont que du neutre ! Chez nous c’est genré, tout est genré : UN foyer, mais UNE grappe (je sais, je l’ai déjà écrit).

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