Je vais pinailler un peu, aujourd’hui, pointer des trucs pas francs du collier. D’abord, les très récentes restrictions de Paris sur les visas accordés aux pays du Maghreb : Macronious, au bout de quatre ans et plus, s’avise, « mais je rêve ! c’est pas dieu possible ! » , que Maroc, Algérie, Tunisie traînent terriblement les pieds pour récupérer leurs concitoyens devenus indésirables chez nous. Des chiffres comme ça : 7.000 OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) émises, 22 suivies d’effet ! Ces pays rechignent à fournir les papiers nécessaires… On apprécie la grande efficacité de nos lois et de nos décisions judiciaires, ridiculisées. Bref, comment se fait-ce qu’on ne l’ait pas alerté, le Grand Chef, en temps et en heure ? Ah mais, ça va pas se passer comme ça ! Si vous, à huit mois des élections, vous y voyez une mise en scène, une possible manoeuvre sur ce sujet très chaud, c’est que vous avez vraiment mauvais esprit.
Mais Le Monde titre sur la condamnation de la revue Valeurs Actuelles (VA) à la suite de la publication, à l’été 2020, d’une saga « humoristique » mettant en scène la députée mélenchonesque Danièle Obono : elle était représentée en esclave. Le jugement considère qu’il s’agissait là d’une injure raciste (elle est Noire, madame Obono). Dont acte ; personnellement je ne lis pas VA, et n’ai pu me faire mon opinion sur ce sujet controversé. Et Le Monde de dérouler son article : « Les condamnations politiques avaient été unanimes après la représentation de la députée… » . Objection votre honneur : les condamnations furent unanimes… à condamner, c’est là enfoncer des portes ouvertes. En revanche, et contrairement à ce qu’affirme Le Monde, il n’y a pas eu unanimité dans la condamnation ! la preuve dans l’article, plus loin : « ... Plusieurs témoins, tels que l’ancien directeur de publication de Charlie Hebdo Philippe Val, cité par la défense... » . J’ai eu l’occasion de voir et entendre Philippe Val à la télé sur ce sujet ; il considérait, lui, que la fiction parodique de VA était certes critiquable, mais de l’ordre de la caricature, pas de l’injure raciste. Il est expert en la matière, cet homme, il a pas mal bourlingué avec Charlie, et je doute qu’il soit seul de son avis.
Bref, l’unanimité n’est pas unanime ! Et rappelons-nous que le droit à la caricature fut, il n’y a pas si longtemps – suite à l’assassinat de Samuel Paty – défendu courageusement par le Grand Chef lui-même, ce qui suscita d’ailleurs des manifs anti-France violentes et unanimes, au Pakistan et ailleurs. L’unanimité façon « pas une voix discordante » est rarement le reflet d’une expression libre et vraie de la démocratie.
Tibert
PS – Savoureux titre, ce matin dans le Parigot, sur une affaire par ailleurs vraiment ignoble : « Il droguait sa femme (…) : neuf interpellés devraient être déferrés ce jeudi » . Déférés plutôt, sans doute ; pour les déferrer, il faudrait qu’on les eût préalablement ferrés. Bof, c’est pas grave, on comprend quand même…