Conversions et convergences

( Ouest-France pointe du doigt monsieur Retailleau, sénateur de l’Ouest (l’article est hélas payant, si l’on veut voir le doigt en entier). Et pourquoi ? parce qu’il n’a pas voté comme ses copains l’interdiction des « thérapies de conversion » : il s’agit de punir ceux qui tentent de « guérir » les tendances homosexuelles, transgenre, etc… : le message, c’est qu’il n’y a rien à guérir, c’est tout à fait normal ! alors, monsieur Retailleau, on est réac ? on ne suit pas le mouvement du « progrès » ? J’oserai apporter moi aussi ma petite objection à ce bel élan progressiste : les conversions, ça fonctionne dans les deux sens ! Eh oui : sanctionner les entreprises de « guérison » , ça peut se concevoir si l’on postule qu’il n’y a rien à guérir ; mais aussi les entreprises de manipulation ! on a vu des mères pousser leur gosse, physiologiquement mâle, pour qu’il se vive fille, en arrive à désirer changer de genre, de sexe : c’est clairement condamnable, ça aussi. Peut-être monsieur Retailleau voulait-il lui aussi exprimer ce bémol ? )

Et puis madame Hidalgo, qui sent venir la Bérézina électorale, s’est avisée que les candidatures « à gauche » (*) sont émiettées. Elle propose donc une primaire, histoire de trouver UN candidat un seul si possible, pour tenter de faire un résultat décent. Fi donc ! lui répond-on de partout. Certainement pas ! Je vais vous dire : elle porte la poisse, madame Hidalgo. le PS ne fait pas rêver grand-monde ; de démission sur la laïcité en complaisance envers les religions conquérantes, de risettes aux féministes radicales en courbettes au Woke, au séparatisme racisé, à l’écriture inclusive, au décolonialisme sans nuance… le PS ne sait pas quel train de la « modernité » prendre : il les prend tous ! ça finira bien par arriver quelque part, non ?

Tibert

(*) C’est très global et vague, « à gauche » . Il y aura les inévitables trotskistes s’ils ont leurs 500 signatures : 2 chapelles au moins, pour infliger l’immuable prêchi-prêcha inauguré par Arlette il y a maintenant 47 ans, « le grand capital gnagnagna » ; les écolos qui sont « de gauche » certes – quoi de plus polluant qu’un patron ? – mais tellement ailleurs ! anti-foie gras et cordon-bleu, anti-SUV, anti-caméras dans les lieux publics, anti-maison individuelle, pour le 30 km/h partout en ville, et j’en oublie ; le PCF qui a viré groupuscule gauchiste et immigrationniste ; les Insoumis, rangés, résignés, derrière leur Lider Maximo, qui veut et va livrer sa dernière bataille ; on parle même de madame Taubira, qui se verrait bien faire un petit tour de piste ; et puis bien entendu le PS, incarné dans la présente maire de Paris. J’oublie quelqu’un ?

Meetingues et îles grecques

( D’aucuns – et d’aucunes, si si, il y avait des femmes, donc écrivons-le explicitement, bien épais, lourdingue et inclusif – sont venus hier hurler contre le racisme en plein milieu du grand raôut Zemmour à Villepinte : oh surprise, ça n’a pas plu ! ça alors !… on peut même pas s’exprimer librement ? c’est un scandale ! et violents, avec ça ! Mais imaginez symétriquement, durant la performance Mélenchonienne de ce houiquinde, quelques Zemmouriens agités et bruyants beuglant en plein mitan de la salle « à mort le totalitarisme marxisto-trotskiste » : leur aurait-on fait bonne figure ? poliment laissé aller au bout de leurs slogans ? on peut difficilement s’immiscer dans une mêlée de rugby en prétendant l’avoir prise pour un club de tricot troisième âge ! )

Mais je voulais vous causer du Papam François : il est allé à Lesbos côtoyer un temps les « migrants » coincés là, gronder très sévèrement l’Europe, l’Europe qui refuse ces pauvres gens, se barricade, pas charitable, naufrage de la civilisation, gnagnagna… Il en a de belles, François ! c’est au Vatican qu’on assassine à coups de camion des dizaines de passants, ou qu’on flingue des consommateurs paisibles aux terrasses des bistrots, ou venus écouter un groupe de rock ? c’est au Vatican qu’une femme ne peut plus passer seule dans la rue en plein jour sans se faire emmerder ? c’est au Vatican que… bon, je ne vais pas poursuivre cette anaphore plus loin. On ne peut pas – « ils » n’y arrivent pas, ou ils laissent faire, ou ils sont complices – trier entre vrais demandeurs d’asile, menacés chez eux – ceux-là il faut si possible les accueillir – et tous ceux qui déboulent simplement parce que dans leur pays c’est moche, et qu’on leur a dit que par chez nous c’est cocagne, et pas si loin que ça. La France ne peut pas accueillir etc etc… comme disait Rocard, vous connaissez la citation ; c’est encore plus vrai aujourd’hui. L’overdose est un concept déplaisant, mais hélas ça existe aussi en termes de population, même si c’est de l’anglais.

Et, cher papam François, « la paille dans l’oeil du voisin, et la poutre... » ça devrait vous parler ; parce que, en matière de naufrage, causons d’un entêtement débile, d’une incroyable stupidité à refuser mordicus aux femmes leur vraie place dans la communauté des catholiques ; causons d’une variante du christianisme qui persiste dans l’enflure, le décorum, l’imagerie hideuse – sulpicienne ! Jésus en bellâtre chevelu, yeux bleus, exhibant son coeur en flammes dans l’ouverture de sa tunique ! – , des chapeaux pointus brodés de fils d’or… le tout dans une crispation de mâles rétrogrades. Personnellement je devrais m’en désintéresser, je ne suis pas de cette obédience ; mais quelle bande de vieux machos !

Tibert

Tête(u) à claques

( On peut maintenant imaginer la manoeuvre tordue, la manip qui a déclenché les « révélations » sur les supposés écarts sexuels de monsieur Hulot, déjà jugés et prescrits : c’est du billard à trois bandes. Il faut, pour une raison que j’ignore – c’est la soupe des écolos, ça, pas forcément de première pression à froid ! – mettre de côté un gêneur, en l’occurrence monsieur Matthieu Orphelin. Il s’avère que c’est un ex-collaborateur de Hulot, et qu’il lui est resté lié : on flingue donc Hulot ! Puis on écarte Orphelin, avec une excellente raison, dans cette campagne présidentielle exigeante et pour la clarté de nos positions gnagnagna… il peut protester, flûter, Orphelin, « j’y suis pour rien, moi » , il l’a dans le baba, largué sur le quai. Et tant pis pour monsieur Hulot. )

Mais autre chose : cet article sur la Une du canard Têtu (*) , qui met en scène le chanteur Bilal Hassani (un nom qui sonne comme une marque d’eau « purifiée » (hors de prix pour de l’eau aqua simplex ) fabriquée par une énorme multinationale alimentaire suisse dont le nom en 6 lettres commence par N). Je ne fais certes pas partie des groupies de ce chanteur, et je me contrefiche de son devenir dans le chaud-bise français ; il n’aura pas un kopeck de moi, tout comme un tas de pousseurs de chansonnettes superflues. Mais voyez l’imagerie qu’en a faite Têtu : c’est { la Vierge Marie + Jésus } fusionnés, rassemblés Ad Majorem Gloriam Hassanii, pour la plus grande gloire d’ Hassani.

La SNCF et la RATP, via la boîte chargée de leurs espaces de pub, Mediatransports, ont refusé de diffuser les panneaux de Têtu sur leurs stations, quais, lieux de passage… je cite , « Dans nos contrats (…), il nous est impossible d’afficher des visuels où sont présentes des références religieuses ». Ah, on avait bien vu, c’est du religieux catho-sulpicien « détourné ». Personnellement je trouve ce « visuel » hideux et de très mauvais goût – tout comme le style sulpicien – mais je ne suis pas l’arbitre des élégances. Mon propos n’est pas là ; certains aiment la morue aux fraises avec du KoKa-Laïte, grand bien leur fasse, du moment qu’ils ne m’obligent pas à en bouffer. Non, plutôt, je proposerais à Têtu de faire le même genre de montage, mais en foutant la paix aux Cathos, ces braves bêtes qu’on peut rudoyer sans aucun risque, et en remplaçant Jésus-Marie par un prophète barbu, coiffé d’un turban, avec quelques versets en arabe en dessous pour souligner. Mais c’est juste une idée sotte et grenue, et ils ne le feront pas ! Pas fous !… ne leur resterait plus alors, à la rédaction de Têtu, qu’à solliciter une escouade de flics en protection, sans oublier de surveiller étroitement les jeunes Tchétchènes demandeurs d’asile de fraîche date.

Tibert

(*) Revue emblématique de la communauté homo, élargie aux LGBT++ ; il y a bien des « Moto-revue » , des « Bière magazine » et des « Le chasseur français » , il en faut pour tous les goûts.

Joint et cynisme

( La surprise – divine ? à vous de voir ! – du choix des adhérents LR au premier tour : Pécresse et Ciotti ! Qui l’eût cru ? eh bien c’est clairement une baffe aux espoirs de monsieur Bertrand, qui « S ‘ voyait déjà… / En haut de l’affi-cheuuuu… » . Evidemment, quitter le parti pour y ré-adhérer, juste à temps pour postuler à en devenir le héraut, ce n’était pas vraiment franc du collier comme manoeuvre ! Vous me direz, Pécresse aussi, alors… oui mais c’est une femme, ça ne vous aura pas échappé, et l’on réagit différemment, c’est évident. Bref : Ciotti versus Pécresse, second round. Je ne vous dirai pas pour qui je voterais si j’étais adhérent LR, mais de mon point de vue la chevelure – ou pas – n’est absolument pas le critère dominant ! Il faudra un jour, s’ils arrivent aux manettes, que les LR alignent enfin leurs actions sur leurs discours vigoureux : les promesses de nettoyage sous pression, les moulinets « vous allez voir ce que vous allez voir » , merci, on nous les a déjà servis ; ça ne suffira plus. En attendant, les Macronious boy’s brassent leurs fiches, savoir sur qui il va falloir concentrer les attaques, sortir des dossiers… )

Mais, je vais voir de temps en temps des canards régionaux : La Montagne me nâvre la plupart du temps – du Clermont-foot, du rugby, des chiens endommagés, de vieux articles tenus au chaud au coin du feu… mais ce jour ils ont sorti un bon article, fourni, détaillé, pertinent. Il pointe la politique singulière de notre pays concernant le cannabis « récréatif » : le shit, quoi ! En bref, on réprime ferme… sur le papier ! Nous sommes le pays le plus répressif ! En fait on est d’une hypocrisie confondante, Là-Haut. Tenez, dans plein de films – un exemple entre cent, le « Goût des autres » , de Jaoui – ça se roule des joints, complaisamment, on partage, on rigole, aucune culpabilité, pas de message défilant en bas de l’écran : « Fumer tue, fumer du shit alors là c’est épouvantable » . Ce pays entêté poursuit néanmoins bêtement, stupidement, une politique anti-drogue « en l’air » , totalement inefficace. Soit on interdit, et l’on RÉPRIME vraiment, du grossiste au guetteur en passant par le dealer et le client (*) ; soit on légalise et on organise judicieusement les circuits ; entre les deux, c’est du n’importe quoi, au minimum du foutage de gueule.

Au minimum, car derrière cette pseudo-répression laxiste, ou ce laxisme répressif, on se demande quel calcul tortueux peut justifier cette mascarade. Pour le profit de qui ? à se demander si l’on ne souhaite pas, en haut lieu, que l’économie souterraine du cannabis perdure et embellisse, dans un statu-quo malsain qui arrange plein de monde… mais, dites-moi que je me trompe !

Tibert

(*) Pouvez y aller, je ne fume pas, alors…

Mots fourre-tout

( Le désormais candidat Z., très clivant en effet, veut lancer sa campagne et son tout neuf parti rassemblant les ex-« Amis de Z. » : c’est dans le 15ème arrondissement – à Paris, forcément ! Et les élus de cet arrondissement, hypocrites, font état de dangereuses menaces sur la tranquillité de ce « paisible » arrondissement ; tenez, voyez cet entrefilet du Parigot. On y découvre que ce dont parle Z., eh bien, ce n’est pas du fantasme ! Je cite les élus alarmés : « Éric Zemmour va se rendre dans un quartier où sont installés des consommateurs de crack, où se trouvent des migrants à la rue… Tout ce qu’il dénonce » . Donc ça existe ?! Et puis il serait intéressant de se demander : Z. s’annonce-t-il avec une bande de casseurs ? d’émeutiers ? de Chemises Brunes ? eh non, ce sont les éventuels – et probables – antifas, LFI, NPA, chapelles de gauche diverses et variées qui vont venir mettre le souk pour tenter d’empêcher Z. de répandre sa néfaste parole, ses idées délétères… idées un tantinet rances et fermées, de mon point de vue, mais qui ont le mérite de dire les choses sans fard, hors du discours ambiant, tout imprégné de Bonne-Pensée, ou d’anxiolytiques, ou les deux. Bref : pour ne pas fâcher les émeutiers, il faudrait baillonner ceux qui ne leur plaisent pas ! On inverse l’ordre public, en quelque sorte. )

Mais, au fait : Le Monde titre : « Au Chili, un racisme croissant envers les immigrés » : il va en effet y avoir des élections, et l’extrême-droite y est assez présente, agitant le thème des « migrants » : rien d’original jusqu’ici. Là où l’on s’interroge, c’est que ces « migrants » – qui déboulent essentiellement au Nord du pays (*) – sont massivement des Vénézuéliens, hispanophones, populations typiques d’Amérique Latine, fuyant le purgatoire de Chavez-Maduro où il n’y a rien à croûter. Où donc est le racisme ? xénophobie, repli nationaliste, crainte de submersion, peut-être… racisme, évidemment pas. A utiliser certains mots à n’importe quelle sauce, on entretient une confusion malsaine. Idem, s’agissant de l’Islam (la fameuse islamophobie !) on nous mitonne ça avec du racisme : c’est un abus de langage ! il se trouve couramment des Arabes laïcs, et des musulmans non-Arabes. On traite là, en fait, d’ aversion ou de crainte envers une religion. C’est trop long ? possible, mais au moins c’est précis.

Tibert

(*) Ce qui me rappelle cette boutade : Pour traverser le Chili en train du Nord au Sud, tu mets trois jours ; d’Est en Ouest, tu changes de quai.