Gaffe à nous !

Une copine vient de se faire pirater sa boîte mèl : évidemment, l’escroc qui a réussi à déplomber le mot de passe – hélas du genre 1234 ou toto – a aussitôt changé ce mot de passe, s’est ainsi approprié ladite boîte, a recopié tous les contacts, et tente maintenant de leur soutirer du fric avec une histoire à dormir debout et à leur arracher des larmes de compassion. Eh oui, nos adresses tartempion@machintruc.eu sont « en vente libre » auprès de tous les rapaces de la Planète. Tenez, cet article du Monde nous alerte de plus belle : des naïfs laissent leur caméra d’ordinateur sans surveillance ! Des vidéos torrides et explicites sont ainsi en circulation, compromettantes et aux mains de gens mal intentionnés. Pourtant, un confetti autocollant sur la caméra, c’est économique et très efficace, même le plus génial des pirates informatiques sera infoutu de vous filmer à votre insu. Idem pour les micros : on nous espionne ! la preuve, laissez donc traîner votre mobile près de vous, et causez normalement : il arrive que l’Assistant Vocal ( je l’appelle familièrement madame Gougueul ) intervienne sans qu’on lui ait rien demandé : « Je n’ai pas compris la question » . De quoi je me mêle ? Posez donc votre mobile face dessous sur une surface molle, ça évitera les oreilles qui traînent.

Mais autre chose : à l’opposé de l’hyper-Roissy, de ses voies d’accès lamentables et de son univers anxiogène, je tenais l’aéroport de Schiphol-Amsterdam pour un bon coup ; je l’ai pas mal fréquenté jadis. Mais voyez ceci : c’est le bazar là-bas ! files d’attente interminables, avions manqués, bagages en déshérence, bagarres… ça va mal. La faute au manque de personnel, paraît-il. Sans doute… eh bien, embauchez, vingt dieux ! Citation : « Le cadre normal à Schiphol, tous secteurs confondus, est de 5 000 employés, et il en manquerait toujours au moins 10 %. Les syndicats dénoncent depuis des années une stratégie de privatisation, qui, selon eux, ne pouvait conduire qu’à la situation actuelle. » . C’est là où je veux en venir : on pose ainsi un postulat pervers et malhonnête, « privatisation DONC effectifs insuffisants et cadences infernales » . D’abord la manipulation des bagages n’est pas une tâche régalienne, nul besoin de fonctionnaires pour cela, les boîtes privées sont tout à fait indiquées. Et puis les contrats de service, les critères de qualité, les ajustements, ça se négocie et ça fonctionne. Ce n’est pas la privatisation qui entraîne un déficit d’effectifs, c’est l’illustration d’une politique malsaine d’ « optimisation » des coûts, ou de négligences, ou d’incompétences.

Mais, clin d’oeil aux voisins, dans le même article du Monde, on peut lire aussi : « Les aéroports de Roissy et Orly ont 4 000 postes d’agents de sûreté, de techniciens ou d’ingénieurs à pourvoir… et du mal à recruter » . Voyez, on est bien meilleurs que les Hollandais : on veut embaucher, nous ! mais au bout du compte c’est idem : on ne trouve pas de volontaires. Dire que jadis, on rêvait tous d’être aviateur !

Tibert

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