La mesure de

On n’a pas pris la mesure du problème. Plutôt, reformulons : le problème a pris des dimensions telles qu’il n’est plus gérable. Le Stade de France samedi soir, et puis celui de Saint-Etienne hier dimanche… Je propose donc de faire comme les Britanniques en leur temps de hooliganisme aigu : on arrête tout, et l’on repart de zéro après avoir traité le problème à la racine.

On va me dire, « c’est pas possible » , les contrats, le fric, les enjeux, le… certes ! mais il est depuis un certain nombre d’années impossible en France d’organiser des évènements festifs de grande ampleur – spécialement de foot… – sans que ça déraille méchamment. Il reste des îlots de bonne tenue – le rugby, le tennis, la régate, le curling, le golf 😉 ne sont pas encore gangrénés – mais en règle générale dès que c’est festif ça castagne, ça dégrade, ça émeute, ça dépouille, ça déborde. Il faut se rendre à l’évidence, il y a des masses d’individus à l’affût de ce genre d’occasions – opportunités (*), en franco-rosbif – prêts à s’y agglomérer pour piller, casser, affronter les flics, se défouler. Le lendemain on constate rituellement les dégâts, on déplore…

Bref il serait sage d’annuler la Coupe du Monde de Rugby en 2023 et les Jeux Olympiques en 2024 : on ne saura pas faire ça correctement, proprement. Tout simplement parce que sur le plan de la sécurité nous sommes « à la ramasse » . On peut bien entendu déployer des nuées de CRS pour s’activer à contrôler et réduire les émeutes annoncées, mais c’est déjà un constat d’échec, outre les inévitables « violences policières » qui ici et là ne manqueront pas de se produire, et que les mélenchonistes de LFI attendent avec gourmandise. C’est en amont que ça se passe ! L’incantation verbale du « vivre ensemble » sert d’alibi pieux à l’abandon massif des règles de base de la vie en société, qu’on peut manifestement ignorer et violer en toute quiétude, ou presque. Mais monsieur Macron s’en fiche, c’est pour lui un problème subalterne ; monsieur Darmanin s’active, lui, à désigner des coupables : au Stade de France c’étaient les supporters anglais, la billetterie pirate, que sais-je encore…

Tibert

PS – Tenez, outre l’inadmissible situation du RER-B, chroniquement en grève quand il n’est pas en panne… la thèse défendue par monsieur Darmanin selon laquelle ce seraient les faux billets de match – anglais, évidemment – qui seraient la cause du bordel constaté samedi soir au Stade de Fance… mon oeil ! il y a des évidences, des vidéos, des gardes à vue, des condamnations, et les voyous venus en voisins n’y sont pas pour des prunes ! Mais chuuut, ce sont des choses à ne pas dire : ne pas stigmatiser, la situation locale est sous contrôle, tout est paix et harmonie dans le 9-3…

(*) A propos d’anglicismes, on a encore délivré en pagaille, ces derniers temps, les journaleux affectionnent ce verbe passe-partout qui leur évite de chercher le bon terme : au festival de Cannes, plutôt que de le décerner, le proclamer, avec France-info, « Carole Bouquet délivre un prix » (avec Peyo elle l’aurait schtroumpfé, ça marche aussi). Le Déliveroue du palmarès de Cannes, sur un scooter pétaradant sa fumée bleue, à contresens et en roulant sur les trottoirs.

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