( Ce Premier Mai on a vendu du muguet, bien entendu, et puis on a cassé, comme d’hab pourrait-on dire, tant il est désormais « admis » que manifester c’est détruire. Il fut un temps où la CGT, notamment, avait d’efficaces gros bras – le SO, Service d’Ordre – pour maintenir l’ordre et la bonne tenue des défilés. Nostalgie… de nos jours, le « mot d’ordre des manifs » , si l’on peut utiliser cette locution oxymoresque, c’est de casser ! casser tout ce qui évoque l’ordre, justement. La CGT, elle, s’est mise à la remorque des activistes d’extrême-gauche, des fois que ça réveillerait les travailleurs et dessinerait un semblant de stratégie… )
Mais si des statistiques comparatives de thèmes journalistiques existaient, il serait instructif d’évaluer parallèlement le volume des articles commentant les manoeuvres pré-législatives à gauche et à droite. Je suis trop flemmard pour me taper ce genre de pensum, mais à vue de nez c’est 90-10 : presque tout est focalisé sur les pourparlers à gauche (ah si, monsieur Lassalle renonce à se présenter). Les pourparlers, donc… sous la houlette de LFI, qui veut son Mélenchon Premier Ministre, et veut nous y faire croire. Titre du Monde, reflétant à peu près ce qui se traite généralement dans la presse nationale : « La France insoumise poursuit son marathon pour unir la gauche avant les législatives » . Notez : c’est donc clairement LFI le moteur, et le but, l’excellent but, c’est d’unir. Unir, donc, mais derrière le Lider Maximo Mélenchon, qui, une fois le raz-de-marée de gauche arrivé triomphant au Palais-Bourbon, va imposer à Manu-les-Rouflaquettes une cohabitation que vous m’en direz des nouvelles. Chez les socialistes on s’émeut, même Normal-Président craint que le PS y perde son âme, s’il en reste… chez les écolos on se gratte la tête avec scepticisme, nonobstant les propos confiants de monsieur Bayou : depuis quand LFI est-elle devenue Verte ?
Mais bref : rappelons que le vote utile « Mélenchon seul espoir à gauche » a fait son temps – et c’est loupé ; que les élections législatives suivent des découpages géographico-sociétaux savants et pervers (monsieur Pasqua excellait à charcuter les circonscriptions pour le bien de sa cause) ; que – c’est pénible que les chiffres soient si têtus ! – le Mélenchon est arrivé derrière la Marine, bien que la tentative Zemmour et la candidature Dupont-Aignan aient privé celle-ci d’un bonus significatif ; enfin, que le mode de scrutin fait fi de de la proportionnalité des forces et favorise généralement les sortants. Ceci pour dire que JLM peut toujours fredonner en se rasant « je m’voyais déjà…. en haut de l’affi-cheu… » , ça ne mange pas de pain, mais j’ai des doutes ! nonobstant (j’adore cet adverbe) un indécent pilonnage journalistique.
Tibert