( J’ai pu discuter avec une qui-dame, qui me déclarait avoir changé ses habitudes d’ablutions matinales… comme le ballon d’eau chaude est assez loin de la salle d’eau, il faut un temps « Grand T » pour que l’eau arrive à la douchette à bonne température. Vous voyez le truc… eh bien, au lieu de regarder distraitement se perdre 3-4 litres de flotte propre mais trop froide dans la bonde, un seau récupère ce précieux liquide, qui sera utilisé pour, au choix, {arroser les plantes / une chasse d’eau d’appoint / laver le carrelage…}. Pas mal, non ? la dame pousse le vice jusqu’à récupérer une grande partie de l’eau de rinçage, laissant pour ce faire le seau à ses pieds durant ses ablutions. Ce qui, vous le comprendrez, élimine l’option arrosage des plantes – et la carafe bien fraîche pour le pastis, ça va de soi. Mais pour la chasse d’eau, no problemo, ça marche ! Si vous économisez chacun 3 litres par jour, ça va faire… bzzbzzzbzz… 30.000 m3 d’eau épargnés tous les jours. Tous les jours, un étang rond de 140 m. de diamètre sur 2 m. de profondeur. Manque plus que les poissons. Pas mal, non ? Et n’oubliez pas que la douche lave mieux que le bain, et bouffe 5 à 8 fois moins d’eau.)
Mais tout ça, c’était un hors-d’oeuvre pour cette triste nouvelle : l’Italie décrète l’état d’urgence pour plusieurs régions du Nord, dont le Piémont. Plus assez d’eau, eh oui, canicule précoce et pas de pluie. Le Pô, le fleuve le plus important, est à l’étiage… si vous revoyez « Riz amer » qui se passe, justement, sur les plantations de riz dans le delta du Pô, ce sera « Rires amers », car de riz, il n’y en aura plus du tout si ça continue.
Et pourquoi tout ça ? eh bien il y a des années que l’on alerte sur l’ineptie et la néfasteté (néfastitude ? ) de certaines cultures très consommatrices d’eau – ceci au pire moment, durant le plein été – et connement productivistes. Vous pensez au maïs ? vous avez bon. Ce maïs qu’on cultive essentiellement pour faire du fourrage qui nourrira les bovins. Et vas-y que je te pompe l’eau dans la rivière déjà bien basse pour arroser mes hectares de maïs assoiffé ! Il y a des alternatives, bien entendu, le sorgho, notamment, tenez, cet article. Ceci étang (*), le site Semencemag prend la défense de la culture du maïs, que l’on maîtrise très bien, paraît-il. Faites-vous une opinion… mais il reste que l’eau devient rare ; et que la question de la récupération des eaux usées devient cruciale : sur ce point la France est très en retard, je cite ce dernier article : « Seulement 0,2 % d’eaux usées sont traitées en France, contre 8 % en Italie, 14 % en Espagne et plus de 80 % en Israël. » . On a donc de la marge, c’est ça la bonne nouvelle !
Tibert
(*) C’est un jeu de mots aqueux, dans le droit fil (de l’eau) de mon propos.