Verts de rage

( Intéressant article de France-Info sur SLT, les Soulèvements de La Terre : ils se définissent comme de « jeunes révolté.es » , peut-on lire, et tout de suite on sait de quel bord ces « jeunes » se trouvent, au vu de l’écriture inclusive. SLT, qui était organisateur (*) de la manif de Sainte-Soline, qui revendique et théorise sa légitimité de la violence, qu’on a pu voir à l’oeuvre il y a peu. Sur BFM il se disait que SLT avait rameuté des manifestants dans toute l’Europe, notamment les éléments de type Blocs Noirs. Je cite l’article : Ils disent « ne rien attendre des Etats, qui n’agiront pas sans y être acculés » . Acculer l’Etat, voilà donc comment il faut s’y prendre. La démocratie, la Loi, ils s’assoient dessus : ben quoi, ils ont raison, pas de discussion ! )

Mais au fait, le maïs ! ou plutôt la sortie aquaculture de Macronious au lac de Serre-Ponçon. La télé nationale – là c’était FR3 – a largement tartiné sur la « colère » des manifestants venus huer le Chef, micros complaisamment tendus aux « contre » , aux anathèmes furieux (il faut qu’il démissionne ! il a aucune légitimité ! il est pas le bienvenu ! ) ; aucun témoin « pour » en revanche, que voulez-vous, le journaleux n’en a pas trouvé…. C’est du 100 % hostile, donc.

Et puis dans la foulée on a interviouvé un sachant, un activiste écolo sur le sujet du jour : la gestion de l’eau. On a ainsi eu droit à quelques jolies contre-vérités, personne n’étant là pour apporter la contradiction. Le maïs, la viande, voilà l’ennemi ! on nous explique qu’il est terriblement aquavore, le maïs, buveur d’eau impénitent ; que c’est de la culture intensive, industrielleindustrielle = détestable ; que c’est destiné essentiellement au fourrage pour l’élevage – ça c’est vrai, par contre – et que par conséquent il nous faut absolument réduire drastiquement notre consommation de viande ! Eh oui, inévitablement, on a eu droit au louange du végétarisme salvateur !

Je ne suis pas un groupie du maïs ; d’abord on n’en trouve que difficilement, nous les Français n’en mangeons que très peu, de la boîte de conserves pour les salades avec du thon, quelques épis grillés pour le barbecue – terriblement macho, comme vous savez, le barbecue – ; c’est essentiellement pour faire du fourrage, de l’ensilage pour les bovins. Il faut bien que les vaches aient de quoi bouffer, en hiver ! Je déplore, et vous aussi, que cette plante ait besoin d’eau quand la ressource est en principe au plus bas ; mais avant d’accuser, il convient de se renseigner ! un peu d’objectivité ne nuit pas. Et donc, non le maïs ne boit pas tant que ça, entre 250 et 450 litres d’eau pour faire un kilo de plante mûre, quand le blé en réclame 600, le soja 900, le riz, au moins 1.600, par exemple. D’autres sites donnent des chiffres quelque peu différents, mais la hiérarchie des cultures est bien telle que je vous la donne. Donc le maïs assassin ? on peut largement relativiser… quant au couplet anti-viande, alors là chez France-Télévisions vous pouvez flûter ! Il nous faut des protéines de bonne qualité, en quantités raisonnables, certes ! pas tous les jours, varier avec du poisson, des féculents, manger cinq légumes gnagnagna… on sait ça. Et le plaisir ? voyez Schmoll-Eddy Mitchell dans « Le bonheur est dans le pré » , de Chatiliez ; au restau (un bon restau, pas un Dac’Mo), attablé face à Sabine Azéma qu’il engueule, car elle fait sa chochotte, je cite de mémoire : « et le plaisir ? on est là pour prendre du plaisir !  » .

Tibert

(*) Je fais simple, au singulier. Mais ce sont LES Soulèvements, pluriel, notez bien… a) ça évoque la pluralité, le foisonnement ; au total, un ensemble assez protéiforme, difficile donc à appréhender et circonscrire ; b) ça dispense en principe d’accorder au masculin ou au féminin, tous les locuteurs étrangers savent ça : un / une miche de pain ? allez hop, pas de faute : deux miches de pain ! Mais pas chez les dévots de l’inclusivité, évidemment. Les Soulèvement.e.s !

Parallaxe et naïveté

Tiens, une bien bonne… sur Le Parigot, un article circonstancié détaille les propos gouvernementaux sur LFI et Mélenchon… un extrait : « On a été pendant trop longtemps très naïfs sur Mélenchon. On le voyait comme un gentil trublion, un empêcheur de tourner en rond. Mais la réalité, c’est qu’il a un vrai dessein politique, la révolution » . J’en déduis que je ne suis pas assez lu, là-haut ! ça fait des lustres que je le dis, il y a dans ce pays des partisans du Grand Soir, » les bourgeois à la lanterne » , etc, bref tuer notre système politique (après ? ce sera, paraît-il, le lait et le miel, à flots, comme au Vénézuela, en Corée du Nord, en Russie…). Outre quelques petites chapelles d’un bord, nostalgiques d’Adolf H., sa mèche sur le front et sa moustache en brosse à dents, il y a ceux de l’autre bord, nettement plus nombreux, ouvertement derrière la bannière de Léon T. le barbichu. L’entrisme fait, chez certaines de leurs sous-chapelles, figure de religion : occuper dans le cadre démocratique bourgeois les boulots, fonctions stratégiques pour les besoins du projet : administrations, industries-clés, information, justice… en somme, miter, investir, subvertir le système de l’intérieur. Voyez la presse, la magistrature, les transports… c’est de notoriété publique, tout ça… documenté !… monsieur Mélenchon en fut, tendance Lambert si je ne m’abuse, comme monsieur Jospin, et si ça se trouve il y est encore, en bon voisin, ou en sous-marin, « off the records » comme on dit. Et donc, ils ne savaient pas, nos énarques patentés ?

Et puis je ricane tristement à voir madame Borne, une femme brillante et avisée, pourtant, assurer qu’elle n’utilisera plus le 49-3 : c’est trop tard ! et puis c’est idiot, ce genre de promesse « en l’air » pour le futur. J’esquisse aussi un rictus douloureux à entendre qu’on tend la main aux syndicats. Il s’agit d’un dossier mal emmanché, présenté par un biais suspect – le financement de la Sécu -, qui met aux oubliettes le projet intelligent du premier quinquennat (la retraite par points), qui oublie les régimes spéciaux, un projet bâclé à l’Assemblée (grâce aux LFI fauteurs de bazar), qui met aussi la CFDT en pétard (la CGT et FO, c’est sans espoir, ils sont « contre » par construction) : c’est un projet bancal. Et puis on a du mal à comprendre : on a dépensé des centaines de milliards « quoi qu’il en coûte » au temps du Covid, mais on fait ces grandes manoeuvres conflictuelles pour quelques milliards du budget des retraites ?

Ils tendent la main aux syndicats ?… mais les syndicats ne sont pas là en face, il y a comme un décalage latéral, comme de la parallaxe… bref on tend la main dans le vide. Je vais vous dire : si j’étais au Conseil Constitutionnel, je me dépêcherais d’examiner les recours intentés sur ce dossier ; je gage qu’en cherchant bien on y trouvera plein de défauts (*), pour l’invalider au moins partiellement, pour qu’on le retravaille sérieusement, calmement. Ce sera un service à rendre à ce pays.

Tibert

(*) ne serait-ce que ce zeitnot , ce prétendu manque de temps qui a empêché qu’on débatte de l’article 7, la fameuse limite des 64 ans. LFI a voulu et réussi à saboter les débats ? eh bien il fallait y aller quand même, et tant pis pour le chronomètre.

Interros écrites

D’abord… je lis sur le Sky-News britannique que « le gouvernement (britannique, donc) va interdire les capsules de protoxyde d’azote (gaz hilarant) » . Ah… donc c’est possible ? on PEUT le faire ? il est même question, tenez-vous bien, de lutter contre les comportements anti-sociaux : par exemple, obliger les auteurs de tags à les effacer dans les 2 jours ! ils sont fous, ces Anglais. Ils se soucient de choper les auteurs de tags ? et ils les chopent ? comment ils font ? et puis ils les punissent ? c’est renversant.

J’en profite pour reposer une question, sans doute stupide, mais n’est-il pas possible de remplacer le protoxyde d’azote (gaz propulseur dans les bonbonnes de crème chantilly), par un autre gaz ? je ne trouve rien sur le Houèbe à ce sujet. Le lobby des fabricants de N2O doit verrouiller le truc, c’est sûr… 😉

Et puis j’ai ouï dire que la préfète des Deux-Chèvres, le 7-9, donc, avait interdit la manif prévue samedi dernier contre les « méga-bassines » . Sage précaution, quand on a vu ce qu’on a vu (*), plus d’un millier de Blocs-Noirs accourus de toute l’Europe, ravis de venir casser, saccager, incendier. On peut être contre ces retenues d’eau – personnellement je trouve que ça gâte sérieusement le paysage, ces gigantesques terre-pleins tout nus ; on pourrait peut-être y replanter des haies, des arbres ? et puis qu’on en revoie l’usage au profit de l’intérêt général, qui semble avoir été quelque peu oublié dans le projet. Mais bref… la manif était interdite, et ça signifie quoi ? rien. Strictement rien : la préfète peut flûter, ça manifeste tout pareil. On est en France, zut quoi. Sauf que a posteriori on pourra poursuivre les organisateurs pour avoir enfreint cet interdit… enfin, si ces poursuites suivent leur cours, aboutissent à des sanctions pénales, et dans des délais potables ! Donc, traduction actuelle d’ interdire : « on vous aura prévenus, mais vous faites comme vous voulez » .

A ce sujet, vous avez peut-être constaté, comme moi, l’usage désormais universel de « compliqué » , qui remplace « difficile » , « douloureux » , « pénible » . Dans un article disséquant la question, cruciale désormais, de l’eau pour les agriculteurs, voyez cet extrait, un plaidoyer pour le maïs, qui a mauvaise presse : « Ce qui est compliqué dans l’image du maïs, c’est qu’il a besoin d’eau au moment de sa fleuraison, donc en été » . C’est compliqué ? le maïs a besoin de boire au plus mauvais moment, c’est limpide ! Par contre c’est problématique, ça oui. Eh bien, si l’on se mettait sérieusement à cultiver d’autres plantes fourragères, qui ne réclament pas d’eau en plein été ? Ça, oui, c’est compliqué.

Tibert

(*) Sage proverbe : « Quand on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, on a bien raison de penser ce qu’on pense ! » .

Ras l’info

Le robinet à nouvelles de la télé reste fermé la plupart du temps, ces jours-ci chez moi. Vulgairement parlant, ça me daube ! On veut être informé ? on est saturé, submergé, et pour rien : 95 % de ce qu’on nous serine est déjà connu, rabâché, re-re-dit des dizaines de fois – et biaisé. Heureusement qu’il reste le bouton Marche-Arrêt ! Tenez, c’est le Ramadan qui commence, ce jeudi, pour les musulmans qui veulent s’y coller… Bon, très bien. On nous l’annonce donc, « c’est le début du Ramadan » : dont acte ! (mais au fait : la date du début du Carême ? tiens, personne n’en a traité dans les journaux, sauf peut-être les bulletins paroissiaux, que je ne lis pas. Je vais vous le dire, mais c’est trop tard : le 22 février. Pas vraiment le même traitement, donc). Cerise sur le loukoum, plusieurs canards (au moins Le Monde et Ouest-France) se fendent d’un article sur « c’est quoi le Ramadan » : des fois qu’on ne saurait pas, depuis 30 ans qu’on nous en rebat les oreilles !

Et puis nous voilà au lendemain d’une entrevue de Macronious avec deux journaleux… au fait, celui de la « 2 » , là, Bugier : il cache très souvent sa bouche avec la main quand il s’exprime. C’est signe d’un truc, ça… pas clair… mais bref, une fois l’entretien écouté, clôturé – ça c’est utile, c’est de l’information – place aux commentaires ! C’est renversant : les opposants disent qu’il a été mauvais (mépris, surdité, mauvaise foi, etc…) ; les sympathisants en font l’éloge. C’est dingue, non ? Et l’on tartine, on dissèque, on commente, on reformule, on paraphrase, inutilement, ce qui a été dit – nous prendrait-on pour des mal-comprenants ? – et l’on brasse tout ça en boucle, anathèmes, et plus rarement louanges. C’est pénible !

Justement, à propos d’anathèmes… la sauce qu’on nous sert sur toutes les chaînes, micro-trottoirs et commentaires de quidams, sur le conflit actuel autour de cette p… de réforme des retraites. Pas UNE voix (*) qui dise « ben ouais… on vit plus longtemps… c’est normal qu’on cotise plus longtemps » , ou « les syndicats nous emmerdent, le résultat c’est qu’ils nous pourrissent la vie » , ou « ce sont les privilégiés de l’emploi qui râlent le plus » , etc… Bref c’est l’apparente unanimité ! où sont les 30 % (**) de Français qui ne sont pas contre , voire pour ? A la télé, il n’y en a pas ! On se tape en boucle, ad nauseam, les types sur les piquets de grève, chasubles rouges labellisées, pneus et palettes qui crament, banderoles, les inévitables déclarations guerrières « On est lààà, on est lààà, on ne lâche rien… » ; où peut-on voir ou entendre des gens qui continuent à bosser, ne font pas grève, désapprouvent les violences, tentent de vivre dans ce merdier ? Je vous assure, il y en a : j’ai pu acheter ma baguette de pain, ce matin. Les poubelles sont ramassées, si si, et les transports en commun fonctionnent.

Tibert

(*) Ah si, ce midi, sur Franco-Info ! 3 micro-trottoirs en rafale, une aide-soignante « en colère » , une marchande de fleurs, qui craint surtout que les gens n’aient plus de quoi se payer des fleurs, et puis un couple de retraités, qui, le croirez-vous, trouvent cette réforme nécessaire et bonne. Ah… vous voyez, ça existe !

(**) Au dire de certains sondages. Les sondages ?… quoi de plus malléable qu’un sondage ? On leur fait dire à peu près ce qu’on veut, et ça devient vérité d’évangile. Les sondages, c’est un métier, bidouiller les bonnes questions, peaufiner l’échantillon, à la commande. Je vais vous dire : je ne suis, je n’ai JAMAIS été sondé. C’est louche, non ?

Difficultés d’orientation

( Je viens de consulter les minutes d’un jugement – peu importe le sujet, c’est de langage qu’il s’agit… le tribunal statuait là sur l’existence et la pertinence de formulaires administratifs. Une courte recherche des formes du mot délivr(é, ée, és, ées, er) donne 7 occurrences dans un texte de 8 pages. Le mot délivrance, lui, en donne 12. Au total : 19 fois l’anglais deliver, delivery (fournir, livrer, fourniture, livraison…) a été froidement décalqué en français. Deux exemples : « Expéditions exécutoires délivrées le… » ; « …un délai raisonnable à la demande de délivrance d’un certificat de… » . Et voilà l’anglitude solidement installée dans notre langage judiciaire, là où livré (évidemment), fourni, produit, diffusé, émis, remis… font très bien l’affaire, et en français, sans l’angoissante interrogation : quelle rude séquestration a précédé la délivrance ? )

Et puis je m’esbaudis à comparer les Unes de quelques canards-sur-Toile : en règle générale, c’est « Nouvelle nuit de violence » , « de nouveaux heurts dans la mobilisation » (on ne compte plus les poubelles incendiées, les scènes de castagne, les mobiliers urbains saccagés), mais La Montagne, ce délicieux quotidien auvergnat, y va d’une autre chanson, avec ce gros titre : « Identitaires, néonazis, royalistes… Ces groupuscules d’extrême droite qui tissent leur toile à Clermont-Ferrand » . Avouez, c’est rafraîchissant, non ? car chacun sait que ces émeutes quotidiennes depuis le 49-3 mémorable de la réforme des retraites, c’est clairement à gauche qu’on y trouve les munitions, non ? à la gauche extrême, entre autres, pour préciser.

A ce sujet et pour détendre l’ambiance, voyez cette salade nantaise, contée par Le Fig’Ragots : Le titre, «Nantes est tombée aux mains de l’extrême gauche» : passe d’armes entre l’opposition et la municipalité. L’opposition (pas de gauche, en l’occurrence), et particulièrement la sénatrice Laurence Garnier, fait donc des reproches à la mairie PS et à ses alliés. Ce qui est rigolo, ce sont les arguments du premier adjoint, PS lui aussi, en riposte. Il s’en prend d’abord aux options politiques de la sénatrice : «… bien que je ne sois pas en accord avec son camp, je ne le qualifie pas d’extrême droite même si avec les nombreuses interviews sur CNews ou dans Valeurs actuelles on pourrait se poser la question» . Ah ! elle discute et débat sur des supports réputés de droite-droite ! Cnews ? vade retro, Satanas ! quant à celles-et-ceux qui se commettent avec Libé, Médiapart, Le Monde… liste non exhaustive, ils ne seraient pas d’extrême-gauche, par hasard ? Hitler-Pinochet versus Staline-Pol-Pot, l’affiche s’annonce indécise.

Plus loin, le même adjoint réfute les affirmations selon lesquelles ce serait l’extrême-gauche – avec la bienveillance de la mairie, voire ses encouragements – qui ficherait le bazar à Nantes : « Quant aux accusations de lien avec l’extrême gauche, il les réfute en bloc. Pour lui, cette mouvance n’a rien à voir avec LFI et s’apparente davantage au NPA ou à Lutte ouvrière » . Si l’on comprend bien sa logique, donc, l’extrême-gauche s’identifie à LFI (les Insoumis), point-barre. Les troubles ? la rue embrasée ? ce serait à mettre au compte des tenants du NPA et de LO… qui se disent très clairement trotskistes et partisans de la violence, de la Révolution façon Octobre 1917. Nous voilà rassurés.

Tibert

Extrema (…mums)

( Les Républicains : protéiformes ! flous, divers et variés. Un grand (mais en voie de rétrécissement) fourre-tout d’ambitions personnelles, de « sensibilités », de coups à jouer et de manoeuvres pas claires. Monsieur Chirac fut de ce camp ; monsieur Sarkozy aussi, qui soutenait madame Pécresse, la candidate adoubée pour les Présidentielles, « comme la corde soutient le pendu » . Leur programme avant 2022 pour les retraites ? c’était l’âge légal de départ à 65 ans ! Et les voilà, certains du moins, vent debout contre une réforme qu’ils disent trop austère ! pas gênés d’expliquer que « le 49-3 c’est lamentable » , quand c’est leur manque de cohésion et de fiabilité qui a coincé madame Borne à sortir la Grosse Bertha. Personne d’ailleurs ne sortira indemne de cet épisode désastreux, angle d’attaque biaisé, débats chahutés et inaudibles, bidouilles et marchandages, 49-3 détestable. On se souviendra surtout que les Insoumis ont, « victorieusement » , empêché qu’on puisse débattre. Vociférations, amendements bidon par milliers, insultes, ils ont montré le cas qu’ils font de la représentation nationale : leur terrain de jeu, c’est la rue, l’éloge et l’exercice de la violence, le mépris des institutions. )

Mais, du calme… je lis que monsieur Xi-Ji-Ping, l’actuel Grand Timonier chinois, qui débute un troisième mandat de Chef chez lui, est en visite officielle chez monsieur Poutine. Gageons qu’à l’inverse, si Vladimir P. se rend à Pékin – échange de bonnes manières – il ne sera pas arrêté séance tenante, poursuivi qu’il est par un Tribunal Pénal International qu’il ne reconnaît pas, et la Chine non plus ! Mais bon, pour cette opportune visite chinoise, monsieur Poutine se fend de quelques ronds de jambe, habituels dans ce genre de circonstances : « «Les relations russo-chinoises ont atteint le point culminant de leur histoire et continuent de se renforcer». C’est d’abord, premio, illogique : quand on est au point culminant, ça ne peut pas continuer de se renforcer ! Tenez, vous escaladez le Galibier à vélo (bon courage !). Vous arrivez là-haut, vous passez le col, la pancarte, crevé, la langue pendante, et ça continue de monter ! ça vaut pas ! deuxio, quand on est au point culminant, l’acmé, le top, on n’a pas lieu de se réjouir : ça va diminuer, dégringoler, forcément ! Pas une bonne nouvelle du tout ! Enfin, pour ce que j’en sais.

Et ça vaut aussi pour vous et moi ; si « tout va bien » c’est que ça ne pourra qu’aller plus mal. D’ailleurs ça finit toujours mal.

Tibert

PS – Cette perle dans le Parigot : verbatim, texto donc, cette phrase : « Un policier a déposé plainte pour violence contre Éric Coquerel, le député LFI dément » . Je me disais bien, quel drôle d’air, ce type, avec sa coupe de cheveux, là… attendons toutefois le démenti sur la démence de monsieur Coquerel.

Con corde et QR-Code

( On me glisse dans l’oreillette qu’à Clermont-Ferrand, dans le 6-3, suite à une panne du réseau téléphonique SFR, les usagers (les clients, en fait) du service C.Vélo – bécanes en libre-service moyennant un abonnement (*) – n’ont pas pu emprunter les bicyclettes ! Vous ne voyez pas le rapport ? pourquoi une panne de réseau hertzien empêche de faire du vélo ? c’est pourtant simple… vélo + réseau 4G… non ? vous séchez ? Mais c’est la vie moderne, ça ! pour emprunter une bécane, il vous faut l’indispensable palmette, alias le smartfaune ! un machin à vos frais, disons, minimum 300 euros, sinon on est un grelotteux… et suffisamment chargé… avoir pensé à le recharger avant de descendre ! avec du réseau… ça passe pas partout… avoir un abonnement avec de la data… sinon ça ne peut pas marcher. Et puis scanner le putain de QR-Code sur le guidon… prier pour que le système informatique C-Vélo ne soit pas en panne, piraté, en maintenance, saturé… voilà, c’est tout simple. Dès lors on peut pédaler à loisir. )

Mais vous avez sûrement vu ça, manifs sauvages, dégradations et défoulement d’excités qui n’aiment pas les 49.3 bien crémeux, ces jours-ci, place de la Concorde, à Paris (à Paris, forcément !). Poubelles, palettes, palissades soigneusement démontées par les industrieux black-blocs, vieux pneus bien fuligineux, sacs de détritus… tout fait barricade, pour la Commune 2023 de la Place de la Concorde. Le crépuscule du Grand Soir espéré, attendu, qui sait ?

Eh non, sans doute pas : je lis dans le Parigot que « Paris veut faire de la place de la Concorde le poumon de la Coupe du monde de rugby » . Cet évènement devant se tenir à partir du 8 septembre de cette année, soyons logique, ça implique que ladite place – la bien nommée ! – soit libre de révolutionnaires ivres de colère anti-49.3, et propre ! propre… madame Hidalgo, qui incarne si superbement Paris, va devoir actionner ses éboueurs-fonctionnaires grévistes d’ici fin août-début septembre. Sinon ça va pas le faire, les pom-pom-nanas du Rugby défilant en slalom entre les tas d’immondices… les panaches de fumée noire… et les cars de CRS en toile de fond… pas une bonne image !

A moins que ce soit après ? après le Grand Soir ? on rebaptiserait la place, alors ? un nouveau nom ? donc, le programme : parade rugby sur, disons, la « Place Ecarlate » , impeccable, tout au cordeau. Sur la tribune, les membres du BP du CC du Parti, le Chef Suprême bien aimé au centre, acclamé par la foule alignée. Les pionnières-et-les-pionniers en rang devant, foulard uniforme au cou. Vu comme ça… évidemment… ça aura de la gueule !

Tibert

(*) Comment ils font pour monter à Royat ou à Durtol ? c’est vachement pentu.

Doubles liens et vide-ordures

Le double lien (*), selon les psys, c’est le corset pervers qui ficelle ses victimes : deux injonctions contradictoires ( tenez, une injonction contradictoire : « sois spontané ! » ) ; on est donc sûr d’avoir faux. Exemple classique, la mère de famille… elle règne sur la cuisine, c’est son domaine exclusif, les gosses et le mari sont tout juste tolérés, surveillés alors étroitement, « marqués à la culotte » ; mais elle les abreuve par ailleurs de ses plaintes et soupirs : elle fait tout le boulot, c’est écrasant, on ne l’aide pas… eh bien, Parisiens, Parisiennes, vous avez un superbe exemple de double lien, à la mairie.

On en cause partout, à Paname les poubelles débordent sur les trottoirs et les rats sont de sortie des égouts dans certains quartiers de la Ville-Lumière, que le monde nous envie 😉 . Il s’agit en particulier des 2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e et 20e arrondissements, ceux qui sont nettoyés en principe par les agents de la ville, contractuels ou fonctionnaires, ils sont pléthore (**). Ailleurs, ce sont des sociétés privées qui font le boulot… et ça fonctionne mieux, sauf que trois usines d’incinération de la périphérie sont bloquées par les syndicalistes, remontés comme des coucous. Ceci illustre l’exact inverse du pieux discours – qu’on nous serine en gros depuis 1945, les nationalisations, EDF, PTT, SNCF gnagnagna… – selon lequel les services publics sont bien mieux assurés, efficaces, sérieux, probes, pérennes… par et avec des fonctionnaires.

Bref, madame Hidalgo, qui suspend, allez hop, les travaux du Conseil de Paris (« Ce mercredi, la séance sera suspendue de 14h30 à 16h30 afin que les élus puissent participer à la manifestation contre la réforme des retraites » ) car elle milite ouvertement pour la grève actuelle, sait pertinemment que les ordures débordent : elle en est ravie ! Ce matin, monsieur Darmanin, de l’Intérieur, lui demande de réquisitionner du personnel pour rétablir la situation et la propreté ? Il peut flûter ! C’est assurément de la responsabilité de madame le maire, mais elle oeuvre justement pour que ça empire. Ficelée, si j’ose dire, entre ses deux casquettes, la PS bon teint qui se doit de montrer son soutien aux grévistes, et le maire responsable du bon fonctionnement des services, elle perdra à tous les coups. Les Parisiens aussi, d’ailleurs.

Tibert

(*) Jolie parabole sur le double lien : le Diable veut prouver à Dieu qu’il n’est pas omnipotent. Il lui demande donc, au Grand Créateur, « on va voir si t’es si fort » , de montrer sa puissance en créant un rocher si lourd qu’il ne pourra pas le soulever ! Infoutu, au choix, de créer un rocher suffisamment énorme, ou de le soulever, Dieu sera toujours perdant. Mais on n’est pas obligé d’entrer dans le jeu !

Ah ! et puis un « pro » me cite la forme cristallisée du Double Lien : une femme offre deux cravates à son mari, pour son anniversaire : une rouge, une bleue… celui-ci, pour marquer le coup, noue la rouge autour de son cou. Son épouse, moue désapprobatrice : « Ah… tu n’aimes pas la bleue ! » .

(**) L’effectif de la population totale d’une ville comme Bayonne, nourrissons et papys compris.

Adolphins et repentance

( On cause ces jours-ci du nucléaire… et notamment de détricoter, c’est indispensable, une initiative débile, prise – ce n’est pas une coïncidence – sous Hollandos Premier : les écolos, sûrs d’eux et péremptoires, avaient obtenu d’un gouvernement complaisant et myope la peau de la centrale de Fessenheim, et puis un texte législatif limitant à 50 % la part du nucléaire dans la production d’énergie française. On allait voir ce qu’on allait voir, éoliennes, marée, solaire, micro-centrales, dynamos dans les salles de gym, sur les vélos d’appartement !… on a vu les Russes, brutaux et malpolis, rebattre les cartes. Alors on rétropédale… le nucléaire ? finalement, c’est pas mal… ouais… mais le jour où vous verrez un Chef écolo admettre qu’ils avaient faux, pincez-moi, je croirai rêver. Ces gens-là ne se trompent jamais, jamais ! Et nous payons LEURS pots cassés. )

Mais, et le titre ? Rien à voir avec les adelphes – dont je vous causais il y a peu – chers aux fêlés du langage inclusif, cette vérole linguistique et sociétale. Adolphin, c’était, dans le film de Pagnol (*) « Manon des sources » , un type qui (ne) vous manifestait de l’amitié et de la sollicitude (que) lorsqu’il avait une faveur à vous demander… Vous pourrez vous divertir à relire le savoureux sermon du curé, qui cite l’Adolphin devant les paroissiens des Bastides rassemblés à l’église, y compris les mécréants qui de coutume suivent la messe depuis le bistrot voisin, en préambule à une procession… En effet, la situation est gravissime : la source du village s’est tarie, les légumes vont crever, les plants d’oeillets d’Ugolin aussi, le pastis n’en parlons pas ! alors on implore les Cieux… Le curé : « Ces prières que vous avez la prétention de lui faire entendre [ à la Bonne Vierge, NDLR] , ce sont des prières pour les haricots, des oraisons pour les tomates, des Alleluia pour les topinambours, des Hosanna pour les coucourdes ! Allez, tout ça, c’est des prières adolphines ! »

Pourquoi je vous raconte ça ? parce que ça recommence ! à Perpignan, dans le 6-6, où une sécheresse inédite sévit, on va processionner, comme aux Bastides, pour faire revenir l’eau. On est en 2023, pas en 1952, hein ! 71 ans plus tard, donc. Il est réconfortant de voir combien nos belles traditions judéo-chrétiennes perdurent 😉 nonobstant les discours alarmistes sur la déshérence des valeurs, infirmant ainsi les diatribes de monsieur Poutine sur la prétendue déliquescence, décadence, débandade de l’Occident. Chez lui, notez bien, les valeurs se maintiennent : c’est le Grand Pope Barbu en personne qui bénit les va-t-en-guerre, dans une version cyrillique, grand-russe, de Gott Mit Uns.

Tibert

(*) Chose peu commune, c’est le film (en deux parties) qui a inspiré les deux écrits pagnolesques du cycle « L’eau des collines » – dont le second, « Manon des sources » – et non l’inverse.

Du coup, au niveau de…

( A Nice, une conférence sur « l’engagement politique chez les jeunes » , projetée par les Jeunes Zemmouristes (il semble qu’il y en ait) au sein de l’université locale a été interdite par le Président de cette très prudente structure. Il est vrai que les forces « de gauche » , antifas, CGT étudiante (il semble qu’il y en ait), etc… avaient aussi sec appelé à manifester contre ! Du coup (*), les autorités compétentes craignaient des troubles, bien évidemment du fait de ces possibles contre-manifestants véhéments, mais ça n’est bien sûr pas dit comme ça. Gesticulations victorieuses, donc, de cette gauche démocrate 😉 mais qui déteste les dissonances. Je la cite ici, en l’espèce le « Collectif antifasciste 06 » : « Voilà la preuve que la mobilisation marche pour faire reculer les idées d’extrême droite » . On remarquera le déplacement d’objet : ce ne sont pas les idées d’extrême-droite qui ont reculé (on n’en a pas entendu la queue d’une, et puis combattre des idées, c’est une autre affaire, ça nécessite d’argumenter et de convaincre, pas de hurler et cogner), mais le Président de l’Université !

En parallèle, ou en miroir, ou par contraste, on pourra s’amuser ou s’étonner de la différence de traitement avec les actuels blocages, manifs, mitingues… tenus dans les facs ici et là par les militants Unef, mélenchoniens, les fans du député LFI Boyard « la police tue » , les JIFR (les Jeunes Inquiets de leur Future Retraite) etc ; là, ça ne s’interdit pas, ça ne craint pas du tout. C’est un long fleuve tranquille, ça roule, en tout équilibre démocratique et unilatéral.

Plus léger… je lis, j’entends des trucs décoiffants. C’est un grand classique d’abord, avec la météo quotidienne : les températures « sont froides » . Eh non la température est une mesure de grandeur, pas la grandeur elle-même, et donc on traite là bizarrement d’une mesure froide… Une autre ? « la hauteur de caisse est assez basse » (c’est dit à propos d’une nouvelle voiture). Une hauteur basse, donc ! même erreur, et dans l’oxymore. Le pompon, ce sont les lancinants et omniprésents niveaux : « des technologies communes pour leurs voitures européennes, notamment au niveau d’une potentielle architecture 800 volts… » . Mais par quoi remplacer ces importuns niveaux ? En fait (*) c’est irremplaçable et indispensable quand on veut s’assurer de l’horizontalité ou de la verticalité d’une installation, ou quand on veut jauger une hauteur. Ailleurs c’est assurément déplacé, mais le niveau évite de construire une phrase, chose difficile, en fait (*). Dans l’exemple ci-dessus, on peut froidement supprimer « au niveau de » , ça donne « des technologies communes (…), notamment une potentielle architecture 800 volts » . Plus court, plus propre : d’équerre ! Et sans niveau.

Tibert

(*) En fait, du coup, tu vois, si tu veux, franchement, genre… les parpaings d’un langage de tics, de bric et de broc.