( A Nice, une conférence sur « l’engagement politique chez les jeunes » , projetée par les Jeunes Zemmouristes (il semble qu’il y en ait) au sein de l’université locale a été interdite par le Président de cette très prudente structure. Il est vrai que les forces « de gauche » , antifas, CGT étudiante (il semble qu’il y en ait), etc… avaient aussi sec appelé à manifester contre ! Du coup (*), les autorités compétentes craignaient des troubles, bien évidemment du fait de ces possibles contre-manifestants véhéments, mais ça n’est bien sûr pas dit comme ça. Gesticulations victorieuses, donc, de cette gauche démocrate 😉 mais qui déteste les dissonances. Je la cite ici, en l’espèce le « Collectif antifasciste 06 » : « Voilà la preuve que la mobilisation marche pour faire reculer les idées d’extrême droite » . On remarquera le déplacement d’objet : ce ne sont pas les idées d’extrême-droite qui ont reculé (on n’en a pas entendu la queue d’une, et puis combattre des idées, c’est une autre affaire, ça nécessite d’argumenter et de convaincre, pas de hurler et cogner), mais le Président de l’Université !
En parallèle, ou en miroir, ou par contraste, on pourra s’amuser ou s’étonner de la différence de traitement avec les actuels blocages, manifs, mitingues… tenus dans les facs ici et là par les militants Unef, mélenchoniens, les fans du député LFI Boyard « la police tue » , les JIFR (les Jeunes Inquiets de leur Future Retraite) etc ; là, ça ne s’interdit pas, ça ne craint pas du tout. C’est un long fleuve tranquille, ça roule, en tout équilibre démocratique et unilatéral.
Plus léger… je lis, j’entends des trucs décoiffants. C’est un grand classique d’abord, avec la météo quotidienne : les températures « sont froides » . Eh non la température est une mesure de grandeur, pas la grandeur elle-même, et donc on traite là bizarrement d’une mesure froide… Une autre ? « la hauteur de caisse est assez basse » (c’est dit à propos d’une nouvelle voiture). Une hauteur basse, donc ! même erreur, et dans l’oxymore. Le pompon, ce sont les lancinants et omniprésents niveaux : « des technologies communes pour leurs voitures européennes, notamment au niveau d’une potentielle architecture 800 volts… » . Mais par quoi remplacer ces importuns niveaux ? En fait (*) c’est irremplaçable et indispensable quand on veut s’assurer de l’horizontalité ou de la verticalité d’une installation, ou quand on veut jauger une hauteur. Ailleurs c’est assurément déplacé, mais le niveau évite de construire une phrase, chose difficile, en fait (*). Dans l’exemple ci-dessus, on peut froidement supprimer « au niveau de » , ça donne « des technologies communes (…), notamment une potentielle architecture 800 volts » . Plus court, plus propre : d’équerre ! Et sans niveau.
Tibert
(*) En fait, du coup, tu vois, si tu veux, franchement, genre… les parpaings d’un langage de tics, de bric et de broc.