Dos au mur

( Les étudiants radicaux qui occupaient une fac, à Bordeaux (*), ont invité en douce l’ex-chef d’Action Directe, J-M Rouillan, à y faire un topo… je cite l’article du Point qui en cause : Rouillan a été invité par les instances locales de Révolution Permanente (RP) [une scission d’une chapelle du NPA trotskiste de monsieur Poutou, NDLR] à s’exprimer sur le thème de « la répression policière et de l’acharnement de l’État contre un prisonnier politique ». On est en plein dans les fondamentaux, là, à répéter que c’est la faute à la police ! Sauf que l’ex-prisonnier en question a entre autres sur le dos, avec ses associés de l’époque, deux assassinats, ce qui explique qu’il ait passé du temps à l’ombre – sûrement du fait de la répression policière ! Un des participants à ce colloque en convient : « Assassiner le patron de Renault, ce n’est pas ça qui permet de faire la révolution ! » : nous voilà rassurés, il semblerait qu’il y ait d’autres voies. )

Et puis je lis sur Ouest-France qu’un nouveau Mur des Cons a été érigé. C’est à Sciences-Po de Lille, dans le 5-9. Les « cons » placardés sur le mur en question ont le grand tort de s’opposer à l’occupation de cet établissement ! vous vous rendez compte ? faut-il être con ! Les étudiants qui occupent les locaux – et détiennent certainement la preuve qu’ils sont dans le Vrai – ont donc décidé qu’il convenait d’afficher publiquement les noms et les trombines de ces cons d’opposants sur un panneau bien visible. C’est « mieux » que le premier Mur des Cons du Syndicat de la Magistrature, qui était à usage interne ; là c’est l’Affiche Rouge du groupe FTP-MOI, Manouchian etc… revisitée par des élites de gauche et sans états d’âme ; on peut tirer à vue !

Tibert

(*) Cette fac a subi des dégâts considérables – occupation oblige, « la révolution n’est pas un dîner de gala » , disait un illustre Chinois – et ne pourra vraisemblablement pas rouvrir avant septembre.

Punefs collectives

( Je me réjouis de constater la rogne de monsieur Mélenchon après l’échec de la candidate Nupesse aux législatives partielles en Ariège, au profit d’une PS « classique » de fréquentation moins hargneuse : allez savoir pourquoi, quand la gauche politique est évoquée, les canards sortent tous le Mélenchon de leur manche, systématiquement ! C’est l’Oracle, dirait-on… Zut quoi, il y a d’autres centres d’intérêt, dans la vie. Et puis allez comprendre – c’est idiot, je sais, c’est nerveux – quand il écume, je biche. )

Et puis : a) les rares Parigots qui se sont exprimés font un score plébiscitaire contre les trottinettes en libre service (en free-floating, selon monsieur l’adjoint Belliard, qui cause excellemment engliche) ; b) quelques morts de plus à Marseille, sur fond de guerre de territoires pour la dope : là-bas on rase les murs, de peur de se prendre une balle perdue. Même constat accablant pour les très mauvaises habitudes de ce, de notre pays, où l’on a depuis des lustres baissé les bras à éduquer-contrôler-sanctionner.

Les trottinettes électriques à emprunter, c’est génial ! très pratiques, d’apprentissage immédiat, peu chères, silencieuses (trop), propres, etc. Mais vu que des tas d’abrutis s’en servent comme des… abrutis, des sagouins, des pirates, et qu’ils bénéficient d’une impunité totale, eh bien c’est devenu le foutoir, ingérable, dangereux, et l’on finit par tout stopper pour arrêter le massacre : tout le monde est puni ! et d’abord les utilisateurs raisonnables de ces bécanes. Il existe des sanctions, pourtant, pour les engins sur les trottoirs, déplombés, à deux, qui zigzaguent, etc… mais vu qu’on laisse benoîtement, lâchement faire n’importe quoi sans sévir, voilà le travail.

Idem la drogue : qui fait vivre les dealers ? qui leur finance le Porche Caillène, la Béhème M4 ? les consommateurs. Les premiers responsables de la m… qui a envahi les cités, ce sont les bouffeurs de came. Attention, j’ai souvent évoqué ici la légalisation du cannabis, qui me paraît – comme à des tas de gens très mesurés dans leurs points de vue – sensée et indolore (avec l’éducation et les bémols nécessaires) ; le reste ? même histoire que les trottinettes ! on a laissé, on laisse les consommateurs, furtifs et cependant aisément visibles, engraisser impunément ce circuit délétère. Ce n’est plus un délit d’être pris avec de la dope, c’est une contravention : on a décidé ça pour que ça fonctionne mieux… et ça ne fonctionne pas mieux ! vu que de contraventions, il n’y en a pas plus que de constats de délits. Et donc on ramasse des cadavres, comme d’ailleurs les cadavres de trottinettes, qui font aussi désordre, mais en moins sanglant.

Tibert

PS – Suggestion : que les trois opérateurs de trottinettes parisiens stipendient des agents assermentés – sans uniforme ! – pour zoner dans les rues et coincer les utilisateurs dangereux. Les punir, donc, pas forcément des prunes, restons humains, mais oui, des prunes aussi, ça calme ! des avertissements, des blâmes… et au besoin la radiation des droits à utiliser les TROIS flottes. On reviendrait rapidement à des comportements plus corrects. Mais je dis sans doute des grossièretés, là…

Après les farces à poissons

( Madame Schiappa, Marlène, en couverture de Playboy ? et alors ? elle est au moins aussi photogénique – et quelle chevelure ! – que des tas de femmes dont on voit les trombines, cadrées serré, en buste ou en pied, partout et tout le temps : la Marine, mesdames Borne, Rousseau, Autain, Macron… je m’arrête là. Halte à la censure ! Serait-il contradictoire d’être sexy ET femme de hautes responsabilités ? à quand la burqa, donc, pour nos ministresses ? Feu Giscard avait, dans ses mémoires, avoué avoir observé avec concupiscence madame Saunié-Seïté – alors ministre des universités – faisant un laïus (son corps musclé, ses jambes bronzées, et cette pensée bizarre : «Quand elle faisait l’amour, elle devait y mettre la même véhémence»). Gageons que ça fonctionne toujours, en 2023, les hormones, le sentiment, les formes, l’émotion (chabadabada-chabadabada) !… du moins tant qu’on n’aura pas prouvé que ça produit du gaz à effet de serre.)

Je vais glisser sur les « NON  » des LFI, Verts, PCF, à rencontrer madame Borne cette semaine qui vient : rien de surprenant de la part de groupes qui ont saboté le débat ou l’ont globalement snobé. Attendons plutôt de voir s’il sort quelque chose de comestible de ces consultations bornesques, où les syndicats iront de concert et en principe fermement résolus à ne rien céder.

Et puis cette confirmation d’un net infléchissement anti-Occident du discours poutinesque, où l’idée d’Eurasie était déjà largement diffusée ces dernières années, pour faire pièce à l’Europe occidentale : ce coup-ci c’est la barre à l’Est toute, vers des « amis » tels que la Corée du Nord (qui fabrique d’excellentes munitions) et la Chine, mais pas le Japon ! A ce sujet, je lis ici que le mandarin devient, avec l’anglais, langue obligatoire – au détriment du français, allemand, espagnol… – à l’Institut de Physique et de Technologie de Moscou, établissement d’élite. Le mandarin, étonnante langue parlée pleine de finales traînantes et modulées, redoutable langue écrite ! J’ai toujours pensé que l’alphabet, avec sa petite trentaine de signes, est une avancée déterminante par rapport aux langages à idéogrammes, qui auraient dû en crever. Pas du tout ! Si le Vietnam a son alphabet latin avec le chu Quôc ngu, si la Malaisie privilégie le malais – alphabet latin itou – avant le mandarin, les idéogrammes ont la vie dure, l’informatique aidant – la complexité des machines à écrire le mandarin n’est plus un frein. Il faut admettre qu’on peut prendre plaisir à fréquenter – modérément ! – ces signes terriblement hermétiques, pour de croustillantes surprises : il paraît que le symbole « maison » est constitué du symbole « cochon » coiffé par le symbole « toit » . Vérification faite, c’est ma foi vrai ! j’aurai vécu assez âgé pour découvrir ça.

Tibert