( J’aime bien les titres bicéphales : Doublepatte et Patachon, Ceinture et Bretelles, fromage ET dessert, Picoler ou Conduire… c’est le classique schéma discursif thèse-antithèse ; ne manque plus que la synthèse, qui est de votre ressort. En ce jour de bac philo, je vous soumets, à titre d’échauffement, le dilemme suivant : l’Etat de Droit, ou Les Tas de Droits ? (*)
Et puis cet article de France-Info, relayé par Le Figaro sur le même sujet : des militants « écolos » avec plein de guillemets ont saccagé des serres de maraîchers, dans le 4-4, près de Nantes, donc. A visage découvert, tranquillou, on arrache, on coupe, on tague, on piétine, on détruit. C’était sous la bannière des « Soulèvements de la Terre » … vous avez sûrement noté ce pluriel, qui tranche avec les appellations politiques courantes : LES soulèvements, qui veut exprimer le plusieurs, la multitude, le foisonnement… de fait, ils étaient, à cet abordage destructif, « des centaines » , dit France-Info.
Si l’on compare cette action avec celle du commando de même obédience, d’environ 200 individus indifférenciés car vêtus de combinaisons blanches anonymisantes, et qui a saccagé méthodiquement une usine Lafarge dans le 1-3, on relève que sur ce dernier cas (le premier, chronologiquement) la justice et la police se sont mises en branle, que des gardes à vue sont en cours ou l’ont été, que des poursuites sont engagées… tandis que la mise à sac de ces derniers jours, que dalle ! motus et silence radio. Le Figaro pointe d’ailleurs la chose : « l’étrange impunité... » . Eh oui, d’un côté c’est compris comme de la délinquance – un commando de sabotage, en fait – et de l’autre, une « manif » qui se serait juste fait plaisir ? comparable aux débordements désormais banals, « normaux » des Blaqueblocs. Sauf qu’un tel débordement – « les soulèvements » – a été planifié, mûri, structuré, dirigé. Rien n’a probablement débordé : la désolation des lieux après le saccage, c’était le plan.
Ce qui pose la question des volumes : un criminel solitaire, une paire de gangsters, trois-quatre malfrats, ça va… on gère. Un commando de 200 délinquants, on y va quand même, mais ça devient coton. Une « manif » – manif mon c…, c’était un commando aussi, mais plus massif – de « plusieurs centaines » de saccageurs, qu’est-ce ? de la subversion ? un bras d’honneur à l’Etat de droit ? les deux ? vous avez deux heures.
Tibert
(*) J’ai déjà traité de la chose, vous pouvez vous en inspirer, mais je vous préviens, au bac j’ai eu 2/20 en philo ! heureusement j’avais bon en calcul mental et en gymnastique.