Le Monde, bien latéralisé et du Bon Côté – il fut un temps où l’on appréciait son objectivité, ses analyses équilibrées – prend à partie notre Macronious pour son jugement très pâle, façon « en même temps » , rendu sur la fronde des policiers, fronde née à Marseille et qui tend à faire tache d’huile. En cause, rien moins que la question « le policier est-il un citoyen comme les autres face à la justice ? » Constatons d’abord qu’il ne fait pas un travail « comme les autres » : en face d’émeutiers, il est là, lui, pour les affronter, les empêcher de nuire, voire si possible les déférer à la justice, justement, quand monsieur Dugenou, citoyen lambda, a juste le réflexe de se mettre à l’abri ; pas comme les autres en matière syndicale : devoir de réserve ; idem quand ses gosses ont pour consigne de ne surtout pas dire quel boulot fait papa ou maman. Pas comme les autres, des tâches difficiles, clairement plus exposées, MAIS justiciable comme les autres ? on peut en débattre.
Mais ce n’est pas mon propos ; ce qui me fait tiquer, c’est un extrait de cet article, je cite : « Mais il [Macronibus] ne peut pas faire comme si les émeutes urbaines de 2023 et de 2005 n’avaient pas été déclenchées par des bavures policières. Il ne peut pas faire mine d’ignorer que deux syndicats de police, Alliance et UNSA-Police, ont évoqué, au plus fort des tensions, une « guerre » contre des « hordes sauvages », des « nuisibles ». Il ne peut pas fermer les yeux sur le fait que la France souffre d’un rapport très dégradé entre les forces de l’ordre et une partie de la population » .
Les émeutes urbaines, ce sont donc les policiers qui les ont déclenchées ! Il ne fallait pas vérifier ( « bavure » ! ) ce que faisaient des djeunes le soir à la brune, sachant qu’ils allaient fuir et se planquer dans un transfo EDF pour y mourir. Il ne fallait pas interpeller le type qui se divertissait en ville au volant vrombissant d’une Merco 300 chevaux, sachant qu’il risquait de ne pas obtempérer, et la suite qu’on a vue – là on peut s’interroger sur une « bavure » , l’enquête suit son cours. Donc, selon le Monde, ne rien faire de désagréable : ça déclenche des émeutes ! Des émeutes systématiques, des émeutes de citoyens, ni nuisibles (bienveillants, ça irait ?), ni hordes sauvages (divers regroupements de sympathiques jeunes gens ?). Des émeutes du fait « d’une partie de la population » , sans plus de précision.
Et si cette « une partie de la population » se comportait civilement, comme les autres parties de la population ? la France (tout entière) arrêterait d’en souffrir, pour reprendre les mots du journaleux. Par exemple, les pompiers, les toubibs… pourraient y vaquer à leurs utiles missions sans se faille caillasser ; les bambins jouer dans les bacs à sable sans risquer de prendre une moto-rodéo sur le râble.
La réalité d’aujourd’hui, c’est que toute initiative policière mal perçue d’ « une partie de la population » déclenche une émeute. Il reste donc à choisir entre : a) pas d’initiative policière, les flics pouvant ainsi se recentrer sur leur coeur de métier, à l’abri du comptoir au commissariat ; b) des initiatives bien perçues. On attend des directives dans ce sens, selon les voeux d’une partie de la population.
Tibert, le chat « miaou » .