( Cette interrogation vous hante, de façon lancinante, aux nuits d’insomnie, aux soirs désenchantés, pourquoi, mais pourquoi grands dieux le demi de bière ne fait qu’un quart de litre ? la réponse est là. Utile, mais imprécise, truffée de calculs erronés (une pinte n’est pas un demi-litre !), et puis pleine de naïveté : « Dans un bistrot, si vous commandez un demi, vous obtiendrez 25 centilitres de bière » . Si seulement ! je me souviens m’être pris violemment de bec avec la patronne d’un rade, à Moulins (dans le 0-3), non loin de la gare, où j’avais coutume de siffler un supposé « demi » dans l’attente des correspondances SNCF : elle me servait systématiquement en dessous de la ligne rouge « 25 cl » imprimée sur le verre. Je lui payais pourtant sans discuter ses soi-disant 25 cl, donc, hein…. Ceci dit, la France est assez minable en matière de bière. Un quart de litre, quand on a soif, c’est insuffisant. La pinte (le demi-litre, en fait), c’est trop ; trop d’alcool, et puis on se retrouve à chercher désespérément un endroit pro-pisse : en France c’est d’une difficulté extrême, poussant à l’incivilité. La bonne mesure d’un « demi » ce devrait être un tiers : un tiers de litre c’est décent, ça se descend sans problème, ça désaltère potablement. Patron, un tiers ! )
Et puis ce fait divers sinistre à Limoges, encore deux djeunes à scooter qui, apercevant une voiture de police, se carapatent vitesse Grand-V, et se tuent en grillant un feu rouge – sans être poursuivis, les flics avaient laissé tomber, trop dangereux. Ils ont heurté une voiture arrêtée là… choc violent, les passagers de la voiture, sévèrement amochée, et qui ne fuyait personne, sont choqués mais indemnes, heureusement. Le scooter, pas assuré, exigeait un permis moto et 18 ans, le conducteur en avait 17…
Les articles du Monde et du Parigot à ce sujet susurrent la même histoire bricolée, arrangée, allusive, et pour cause, c’est la même source, de l’AFP customisé. Le titre, d’abord : « … après un refus d’obtempérer » . Eh non ! les deux djeunes ont aperçu les flics et pris alors la fuite sans qu’on leur ait enjoint de s’arrêter. Les flics ont ensuite pris le scooter en chasse, puis renoncé. La rédaction de ces articles mêle allègrement le conditionnel et l’indicatif, « Une course-poursuite se serait engagée, avant que les policiers y renoncent. Le scooter a alors grillé un feu rouge… » . Et surtout, assimilant les deux évènements, on y fait explicitement, complaisamment, à plusieurs reprises, le parallèle avec le cas du jeune Nahel – les émeutes de fin juin – qui est pourtant une tout autre histoire ! Et d’évoquer (invoquer ?) ces émeutes, ah là la, ça pourrait recommencer, ma brave dame !
Voilà des papiers comme on les aime, bien verglacés ; on peut y LIRE les fantasmes du journaleux. Genre « Levez-vous vite, orages désirés » (c’est de Chateaubriand, pas de moi)
Tibert