je protestais contre l’emploi par les journaleux du « les » inclusif (allez hop, tout le monde !) au lieu du « des » partitif : en voilà, derechef, un superbe exemple. IL s’agit de Samara, cette écolière salement molestée (coma, hôpital…) à la sortie de son collège (*), à Montpellier, dans le riant quartier de la Mosson-Paillade. Titre : « Dans les quartiers de Montpellier, « la réputation » des filles ou la vie sous surveillance » . Il existe pourtant des quartiers peinards, à Montpellier, Boutonnet, la Pompignane, la Chamberte, etc… mais « les quartiers » posent problème ! Comprenne qui peut…
On comprend, hélas, assez bien ce qu’est ce « les » : ce sont les quartiers… qui posent problème, justement. Où, depuis deux semaines – en gros un peu avant la fin du Ramadan – on constate qu’une Police des Moeurs existe et s’active, police privée, totalement non-déclarée en préfecture, qui prescrit et punit. Qui veille sur le respect du jeûne, de l’abstinence d’alcool, de la longueur des tenues vestimentaires… de la réputation des jeunes filles, sujet très sensible. C’est, paraît-il, une question d’honneur… contrairement à ce que professe madame Sandrine Rousseau, le patriarcat – particulièrement gratiné dans ce cas – est loin d’être mort ! Mais chuut, pas d’amalgame, ne comptez pas sur elle pour stigmatiser.
Dernière émanation de la Police des Moeurs – réplique en mode mineur des Gardiens de la Révolution iraniens : à Bordeaux, un demandeur d’asile afghan (?) peu au courant du principe de liberté individuelle et de la libre circulation des boissons alcoolisées, s’est fâché (deux morts, dont lui, et un blessé grave) car de supposés musulmans – à ses yeux du moins ils devaient l’être – buvaient du rosé dans l’espace public, ce qui est pourtant parfaitement licite et légal, sauf atteinte à l’ordre public. Et donc, il a fait sa propre police-justice, assez expéditive. Par hasard, il avait sur lui un couteau de chasse…
Cerise sur le loukoum, les journaux se sont voulus rassurants : meuuuh non, ce n’était pas du terrorisme, car l’assaillant n’a pas crié « Allahou akbar » ! On sait donc assez bien distinguer, chez nous, un acte terroriste d’un fait divers : à la longue, et depuis le temps, on « connaît la musique » , comme on dit.
Tibert
(*) Le collège est peut-être un sanctuaire, comme le clame la ministre « en charge de » , madame Belloubet : alors on attend, pour leur casser la gueule, que les « coupables » désignés soient sortis du bahut : c’est aussi simple que ça.