Miam miam glouglou

( Le Chef en chef du Hamas éliminé, et à Téhéran ! on n’a pas les détails de la chose, mais déjà les Iraniens s’étranglent d’indignation, on l’a assassiné, c’est forcément Israël, ce crime lâche ne restera pas impuni, gnagnagna… lâcheté ? c’est assez gonflé, quand, sous les ordres de ce type, on a assassiné plus de 1.000 personnes le 7 octobre dernier et pris des centaines d’otages, pour la plupart des civils paisibles. C’est somme toute une fin logique pour un homme qui n’a jamais cru qu’en la violence, et l’a érigée en doctrine. Ce qui n’enlève rien à la légitimité d’une nation pour les Palestiniens ; mais avec les extrémistes aux manivelles, et des deux bords, c’est quasiment mission impossible. La paix n’a jamais été aussi loin, et nous le payons tous – chez nous aussi, et tous les jours. )

Mais je lis que MacDo, Burger King… et d’autres utilisent de plus en plus les méthodes assez « rentre dedans » de certains sites de vente en ligne chinois genre « T’es mou » , loteries, bons de réduction, cartes de fidélité, serviettes de plage… on ne va pas se cacher la dure réalité, la bonne bouffe est derrière nous, les amis. La Nouvelle Cuisine, chère, chichiteuse et prétentieuse nous a d’abord mis un sale coup (*), les bistrotiers négligents et / ou rapaces ont enfoncé le clou, et les dernières vis au cercueil de la Cuisine Française, c’est l’envahissement de la NéFaste-Foude, avec ses petits pains ronds empilés trop haut pour les mâchoires, ses lamelles de mouton-dinde à la turque sur gril vertical rotatif, ses galettes de pâte à pain, diamètre 26 cm (environ 10 pouces 4/6), garnies de sauce tomate et d’échantillons de ce qui traîne sur le comptoir, deux anchois, une olive, quatre câpres, du fromage râpeux et râpé, trois lamelles de jambon, le tout passé au four. On a sa carte de fidélité de chez MyDarlingBurger, maintenant, et donc on va y bouffer ! pour gagner un bob estampillé de la marque, ou un cookie gratuit. Avec un soda et des frites, what else ? C’est assez exaltant…

Notez, en principe on doit y utiliser des couverts et du matériel recyclables, maintenant. De la bouffe, de la graille, de la boustifaille, disait-on jadis, oui, mais, dans du Limoges !

Tibert

(*) Le service « à l’assiette » (c’est plus jouli, on peut faire des motifs décoratifs) a tué la générosité des plats ; l’assiette, de plus en plus grande et de plus en plus déserte, avec ses « petits légumes » aux points cardinaux ; enfin, l’inévitable traînée de supposé vinaigre balsamique, ou sauce machin – de chez TroMé, c’est tout prêt – zébrant le tout.

Surdose

( Des abrutis malfaisants ont entrepris de saboter consciencieusement les quatre rameaux du réseau SNCF-TGV : ils ont réussi un 3 / 4. Mais ils ont tout loupé : de une, qu’on les gaule, nous sommes nombreux à le souhaiter ardemment ; on saura quel mobile crapuleux ou débile les animait, agents d’une puissance étrangère chargés de mettre le bazar, « ultra-gauche » (*) désireuse de précipiter le Grand Soir, « écologie » à la graisse de chevaux de bois. Dans ce dernier cas, c’est encore plus débile : les co-voiturages, les avions, les taxis, les… et les moyens mis en oeuvre pour réparer ont produit de l’empreinte-carbone, je ne vous dis que ça ! De deux, ils ont réussi à re-souder les Français… à les re-souder contre eux, du moins. )

Et puis, comme moult badauds, j’ai regardé un bon moment à la télé, et au sec, LA cérémonie des J.O. Que c’était long ! Deux fois trop long, je suis allé me coucher sans attendre la fin. De bons trucs, un magnifique (mais trop long) cheval au galop sur la Seine, des trouvailles, le piano en feu (déjà vu au Puy-du-Fou) avec le tube obligé de Lennon… mais ce radeau à damier avec les danseurs « inclusifs » se secouant comme des malades sur une sono de primates : interminable, et très moche. Moche, la femme à barbe « inclusive » , moches, les fringues des mannequins, moche, le chanteur adipeux peint en bleu et quasi nu. C’est la France, c’est nous, ça ? eh ben c’est pas beau. Et bien trop long.

On a eu droit en particulier à quelques délicatesses particulières, une Marie-Antoinette décollée façon « Samuel Paty » , ah quel esprit ! et puis ce jeu de mots laid, « la Cène » = la Seine : vous suivez ? la Cène « LGBTQI++ compatible » , qui se fichait de la chrétienté. Ma foi, on est un pays laïc, pas vrai ? le blasphème n’y existe pas, juridiquement parlant. Et, notez, c’est bien moins dangereux que de se moquer de l’Islam. Ce serait d’ailleurs de l’islamophobie : inadmissible ! odieux ! un délit, carrément.

Tibert

(*) Délicatesse du vocabulaire Bonne-Pensée : on dit « extrême-droite » (alias Les-Jours-Les-Plus-Sombres, Peste-Brune, Fachos…) mais à l’opposé (supposé) on dit « ultra-gauche » , car le terme « extrême-gauche » est déjà pris, pour des formations propres sur elles, honorablement connues, au dessus de toute critique 😉

Majoritair…minus

Citation de monsieur Coquerel, de chez LFI-Circus (UN évènement par jour) : «  … Lucie Castets qui est la Première ministre proposée par la coalition majoritaire dans ce pays » . Hélas pour lui et pour la coalition en question – tant mieux, pour des tas d’autres – majoritaire ne signifie pas qu’on a la majorité. Disons qu’on a, en l’occurrence, un bon tiers du morceau. Il en manque… largement plus de la moitié ! Mais, forts de ce bon tiers, les coalisés exigent, ordonnent, et la pressentie, Castets et non Castex, jusqu’ici discrète grosse pointure fonctionnaire énarque à la mairie de Paris, donc de gauche, forcément – elle y tient paraît-il les cordons de la bourse, c’est dire ses immenses compétences et mérites 😉 – s’y voit déjà : « Macron doit me nommer Premier Ministre (*)  » . Non mais !… alors, ça vient ?

Je poursuis sur les conceptions de ladite éventuelle – et trop sûre d’elle – Premier(e) Ministre, interrogée sur la façon dont elle allait s’y prendre pour trouver 287 députés prêts à voter les textes – allez hop, tout le programme – de son imminent gouvernement. Le Monde nous tartine quelques citations : « Il n’y a pas de coalition possible entre des personnes qui pensent qu’il faut financer davantage les services publics et ceux qui pensent qu’il est urgent de réduire les moyens » . Tout est dit là, de la bornitude bien française de nos élites, de leur dogmatisme délétère, des schémas théoriques où ils sont embousés, et qui nous tueront.

Mais si mais si, il y a moyen de discuter, de dialoguer, sans se traiter de noms d’oiseaux. Dans moult pays ça se pratique, on arrive à confronter les points de vue et à se mettre d’accord, avec pragmatisme, car on ne méprise pas l’ « adversaire » ; on n’est pas guidé par les lendemains qui DOIVENT chanter, par le bonheur OBLIGATOIRE de l’Humanité, par des dogmes du 19ème ou 20ème siècle, par les eldorados cubain, vénézuélien ou autres. Les « personnes qui pensent que... » sont, en fait, susceptibles de penser autre chose, de changer d’avis, si c’est pertinent. Il n’y a que les imbéciles – et les politiciens coincés dans leurs certitudes – qui ne changent jamais d’avis, c’est bien connu.

Allons, chers élus (c’est une figure purement stylistique) montrez-nous donc ce dont vous êtes capables : parlez-vous ! et d’abord pour le bien de ce pays, que vous chérissez, n’en doutons pas. Sans vous étriper, et pas seulement à la buvette de l’Assemblée Nationale.

Tibert

(*) ou Première, je n’ai pas la citation exacte. L’un ou l’autre se dit, ou se disent.

Extrême, ou de rupture

( La manif – les manifs, plutôt, car ça s’est fait par épisodes – anti-bassins/bassines dans le Poitou-Charente a reproduit les débordements violents obligés, nécessaires à toute manif correcte : on a cassé, incendié, pillé. Comment, en effet, côtoyer sans une juste colère, au hasard des saccages et embuscades avec les CRS, ces temples insolents de la consommation capitaliste que sont les supérettes ? allez hop, on casse, et, hasard propice, il y a un rayon d’alcools ! Mais le standard, c’est la poubelle qu’on incendie, c’est rigolo. Une manif sans poubelle incendiée, c’est un repas sans fromage, aurait dit mon grand-père. Alors je pose cette question, humblement, mais qui me lancine : quel inventeur du Concours Lépine nous sortira la poubelle ininflammable ? hein ? c’est ça qui serait bien. Je vous laisse y travailler. )

Et puis le Lider Maximo (*) en sous-chef, monsieur Bompard, du LFI-Circus, énonce et résume la stratégie de son N+1 pour les années à venir : la Présidentielle à venir – 2027, au plus tard (**), et si possible plus tôt, Macron pousse-toi de là – où, forcément, ce serait le duel au 6-coups, la scène obligée et nécessaire, Henri Fonda « Blue Eyes » contre « Harmonica » Charles Bronson , en l’espèce la Marine contre JLM : « l’extrême-droite contre la gauche de rupture » , je cite monsieur Bompard. Extrême, donc, contre « de rupture » … et les autres, au milieu ? plouf, ils auront disparu. Le truc, ce serait, donc, de manoeuvrer pour nous mettre face à cette improbable et sinistre affiche bipolaire. Exaltant, non ?

Mais « de rupture » , de rupture… avec quoi ? pour rompre, il faut être deux, ou qu’il y ait deux bouts, pour que ça casse au milieu. On ne nous dit pas avec quoi ou qui, la rupture. Nous restons ainsi dans le flou, et c’est bien ennuyeux… je gage néanmoins que l’auteur de la citation sait, lui, où ça va casser, et plus loin que ça.

Tibert

(*) à propos de Lider Maximo : monsieur Maduro, celui du Vénézuela, référence très appréciée de notre immense Chef Insoumis Mélenchon, a « promis un bain de sang » s’il ne gagne pas les élections [présidentielles] : c’était au cours d’un mitingue ces derniers jours. Courrier International vous en dit plus, par exemple, que « ...les arrestations d’opposants se multiplient dans le pays à l’approche de l’élection présidentielle » . Super, donc, le Vénézuela, chaudron chéri, étoile polaire de notre « gauche de rupture » .

(**) Il aurait presque 76 ans, donc en pleine possession de ses moyens, pour aller possiblement jusqu’à ses 81 ans, âge, où, hélas, diminué, on a intérêt à renoncer au profit du / de la Vice-Président(e). Un seul mandat, donc ? bof, un Lider Maximo, ça se prolonge. Voyez Franco, Mao…

Fragile…

( On a vu jeudi les règlements de comptes, dans une ambiance détestable, à OK-Palais Bourbon. Ils ont tous gagné, ils ont tous perdu – rayez la mention inutile – mais au total les 11 millions d’électeurs (les plus nombreux, donc) du RN & Co pourront constater que, a) on les plaint, ils sont l’objet de la plus grande sollicitude des autres partis, qui n’aspirent qu’à les ramener dans le droit chemin, en d’autres termes dans leurs girons respectifs ; b) pour l’équilibre représentatif des forces en présence, traduit en termes de postes de responsabilité à l’Assemblée Nationale, ils iront se faire cuire un oeuf. C’est derechef – j’adore cet adverbe – le Bien contre le Mal ; le Rideau de Fer Républicain versus la Peste Brune, suivant le terme consacré par les usages ; apparemment ça fonctionne encore assez efficacement. En somme, tous les partis sont légitimes, mais pas du tout.

Mais cette histoire : la plus énorme panne informatique de toute l’histoire de l’informatique… hier. La société CrowdStrike, du Texas, qui équipe en logiciels de sécurité une grosse part des professionnels de la profession – pas les particuliers, en revanche – a laissé un ver véreux dans un module mis à jour, ver qui a fait « planter » tout le monde, spécialement les bécanes de chez Microsoft. Sur le coup, je me suis dit : mais bon sang, pourquoi les professionnels ne s’équipent-ils pas en machines non-Microsoft, tournant sur des logiciels libres, donc des Unix, Linux, Ubuntu, RedHat… toutes solutions logicielles sûres, documentées, beaucoup moins chères, et qui marchent ? J’ai été fouiner, et voilà ce que je trouve sur le site du New-York Times :

« Des problèmes liés aux produits de CrowdStrike ont déjà fait surface. En avril – avril 2024, NDLR – la société a proposé une mise à jour logicielle aux clients exécutant le système Linux, qui a fait planter les ordinateurs, selon un rapport interne de CrowdStrike envoyé aux clients au sujet de l’incident, qui a été obtenu par le New York Times. Le bug, qui ne semble pas être lié à la panne de vendredi – ce vendredi 19 juillet, NDLR – a pris près de cinq jours à CrowdStrike pour être corrigé, selon le rapport. CrowdStrike a promis d’améliorer son processus de test à l’avenir » .

Donc, résumons : vous échappez à Microsoft ? heureux mortels ! mais pas aux bugs. Et, chic, le coupable a promis d’ « améliorer son processus de tests » : apparemment c’est dans un avenir indéterminé – en tout cas pas tout de suite.

Tibert

Sur le front

La mine contrite, le Grand Timonier (au petit-pied) du PS, monsieur Faure (pas Edgar, ni Félix, ni Maurice… : Olivier) accusait le coup. On l’entendait penser, sur son banc députatif attribué par ordre alphabétique, entre madame Faucillon et monsieur Favennec-Bécot : caramba, encore raté ! la présidence de l’Assemblée Nationale échappait, hier soir, pour une misère de treize voix, à un consensus de gauche fait homme, un sénior chenu du PCF, certainement pas le pire : fils d’ouvrier, travailleur acharné, etc, ancré dans le rude terroir du Livradois… mais basta sur l’hagiographie ! le PCF tout de même, qui approuvait la répression de 1968 dans les pays de l’Est, qui se prosternait devant l’infâme ramassis de vieux crocodiles du Politburo de l’URSS, et qui chante toujours les louanges d’un régime odieux à Cuba (*).

Et concernant cette palpitante élection au « perchoir » de l’Assemblée, qui a derechef échu à madame Braun-Pivet, les débats – mornes et répétitifs, les débats, chaque parti consommant son égal temps de parole pour seriner ses immuables arguments – ont mis en évidence ce fait, clair, limpide : depuis des lustres, les Français ne votent pas POUR, mais CONTRE. Hier, par exemple, les députés ont voté majoritairement CONTRE monsieur Chassaigne, contre le PCF présidant le Palais-Bourbon, contre les manipulations du Mélenchon, contre cette alliance électorale carpe-lapin-bicyclette-entonnoir qu’est le NFP, le Nouveau Front Populaire, dont le programme atteint des sommets de démagogie : demain on va vraiment raser gratis ! (**)

En fait de front, il en est UN qui gagne, depuis de nombreuses élections : c’est le front anti-RN. Front qui rassemble plein de monde, de tous les bords, et dont l’unité ne tient qu’à UN objectif : empêcher le RN d’y arriver. Et… ça marche ! enfin, jusqu’ici. Ensuite ? eh bien, ensuite, le but étant atteint, plus rien n’étant à l’ordre du jour, chacun reprend ses billes et ses petites manoeuvres, consistant à soigner son ego, ses intérêts ou ses lubies. Barrer le RN, ce n’est pas un programme, c’est un peu court, jeune homme, et ça ne fait pas chanter les lendemains, vous en conviendrez. Mais c’est jusqu’ici tout ce qu’ils ont trouvé.

Tibert

(*) Voir « Cuba, cette étoile dans la nuit. La lutte du peuple cubain« , Le Temps des Cerises, 2023. Tout récent, donc.

(**) Ce qui rappelle le mirifique programme de l’Union de la Gauche de 1981, lancé en fanfare, rose au poing… jusqu’au méchant serrage de ceinture et l’austérité de 1983. A l’évidence, on n’en a pas tiré les leçons, on retombe dans les mêmes délires, le lait, le miel et tout plein de gâteries.

Le sens des départs !

( Une bien bonne… pas la stupide formule enflée et parisienne : « Fison Buté indique que la journée sera classée Rouge dans le sens des départs » : des départs… de Paris, évidemment ! les autres peuvent crever. Non, il s’agit d’un article scientifique du Monde, qui traite de la preuve enfin trouvée à une conjecture coriace, dite BB en raccourci pour « busy beaver » = le castor affairé. Bravo les gars… mais voilà, le journaleux dérive sur la fameuse conjecture dite « de Syracuse » (*) , ou « de Collatz » , ou « 3 + 1 » etc … L’article nous sort ceci sur « Collatz » : « une série d’entiers qui retombent toujours sur « 1 », quel que soit le nombre de départs » . Patatras ! il n’y a pas de faux départs, ni de sens des départs : il s’agit du « nombre de départ » , au singulier : du nombre initial. Partez de 4567, de 349, de 36712… vous tomberez toujours sur 1 à la fin. Où un simple pluriel invalide le discours… )

Et puis la fameuse tentative de flinguer monsieur Trump, qui fournit de la copie journalistique pour un bon mois : on pourrait même échapper aux marronniers de l’été, tant il y a de quoi meubler ! On apprend, à l’occasion, des choses ébouriffantes : 20 millions de fusils AR15 (le fusil M16 de l’armée, en version allégée) en circulation… et ceci : En 2021, les armes à feu ont fait près de 45.000 morts aux États-Unis – dont environ 24.000 suicides – selon l’organisation Gun Violence Archive. Sachant que la population française c’est 20 % de celle des USA, on calcule aisément que ça donnerait, à la même échelle, 9.000 décès annuels par arme à feu chez nous ! On en est loin, et heureusement ; grosso modo 1.670 morts par armes à feu et par an, donc entre 6 et 7 fois moins, en proportion. Ce qui rassure bigrement.

On a là une preuve évidente de la pertinence d’interdire les armes à feu pour les citoyens normaux : ça flingue beaucoup moins, encore que les couteaux, ces temps-ci… mais on pourrait, selon les plaisantins de chez LFI, encore améliorer les choses, en désarmant la police ! Je vous laisse imaginer la chose.

Poursuivons cette logique loufoque : à propos des manifs anti-méga-bassins – pourquoi des bassines ? pour cuire la confiture ? – qui se profilent à l’horizon des Deux-Chèvres ces jours-ci, et sachant que Darmanin prévoit des masses de militants très violents, donc beaucoup de flics, un humoriste involontaire, lecteur du Monde, affirme que c’est justement la présence des flics qui met le feu aux poudres : à laisser les protestataires sans face-à-face, ça se passerait en douceur ! En somme, l’homme (oooups… l’humain) est naturellement bon et pacifique (**) ; pourquoi donc ces hordes inutiles et ruineuses d’individus en uniforme, casqués, armés et malintentionnés ? je vous le demande.

Tibert

(*) Syracuse ? pas en Sicile, mais dans l’Etat de New-York, USA. Moins romantique, donc, et tant pis pour Jean Sablon.

(**) Hélas, les régimes collectivistes érigés ici et là n’ont pas validé, ne valident toujours pas ce postulat.

Pillages et cocufiage

( Cocasse tour de cochon : des tas de citoyens, alarmés par une campagne massive de « barrage » contre le RN (le repoussoir patenté, rien moins que la Peste Brune), ont voté, non pas pour tel ou tel de leur choix, mais contre le RN, donc pour le non-RN qu’on leur a mis sous le nez, PS, LFI, macroniste… peu importait. Et pour les rassurer, car ils avaient des objections, on leur a seriné : « Mais non, vous n’aurez pas l’horrible, l’éructant, là, le Mélenchon, pas de souci !  » : eh bien, les LFI nous proposent quatre noms pour faire premier ministre : en tête ? Mélenchon ! et trois doublures, façon « la voix de son maître » tout aussi enthousiasmantes. Chers concitoyens, n’avez-vous pas vaguement l’impression qu’on se fout de votre poire ? )

Et puis, pépite dans un morne océan de rugby, de foot et de chiens écrasés, un article bien fichu, fouillé, de La Montagne , sur les boîtes à livres… qui confirme des constats affligeants. De une, on a vu incendier de ces boîtes ! j’ai pu le voir de visu. En somme, Goebbels et les autodafés de livres « impurs » ont des émules, qui ne font pas le détail : allez hop, on brûle tout. De deux, elles sont pillées, lesdites boîtes. Dans la bonne ville de M., au coin d’une placette, la boîte, garnie assez copieusement – j’en ai fait l’expérience – est vidée dans la demi-heure qui suit ! Plus rien, vide total, sauf un manuel de comptabilité générale millésimé 1982, en très piteux état. La Montagne a puçé des livres pour en pister le circuit – 2 500 « polars » en tout ont servi à l’expérience : on les retrouve au BonCoin-coin ou chez les libraires d’occasion. C’est assez moche, n’est-ce-pas…

Je cite l’article : « Des boîtes à livres sont ainsi pillées pour en revendre les meilleures pièces, soit à des boutiques, soit aux sites et plates-formes en ligne. Tout le principe du don et du contre-don s’effondre, malmené par un usage strictement utilitaire et mercantile » . Bref, ça décourage l’échange vrai : si je ne trouve rien de comestible dans ces boîtes, à quoi bon y déposer mes livres, ceux que j’ai pu apprécier, peu ou prou (*) ?

Le journal montagnard termine sur un trémolo : « Espace jusqu’alors protégé, fragment d’utopie bienveillante dans la ville, la boîte à livres n’échappe pas à ces détournements intéressés, heureusement encore marginaux » . On appréciera le fragment d’utopie bienveillante : c’est chouette, non ? sauf que ça part en eau de boudin.

Tibert

(*) Les livres que j’ai vraiment beaucoup aimés, je me les garde, pour les amis, ou pour les relire.

Confusions

( Réjouissante bataille pour la primauté, dans les partis. Tout le monde a gagné ! comme d’habitude. Les LFI ont pris la grosse tête, le PS ne se sent plus d’enflure, les LR « canal historique » s’imaginent en arbitres de la situation, le RN reste le parti le plus nombreux… on va devoir attendre un peu, et c’est très bien comme ça. Apprendre la patience, discuter, admettre des arguments d’en face, dîner avec d’irréductibles ennemis pour confronter paisiblement des points de vue… bref apprendre à se regarder autrement qu’en chiens de faïence. Tout un apprentissage ! qui nous fera du bien. Ces postures de gueules prêtes à mordre, bavant de rage… c’est d’un pénible ! et rappelez-vous : in medio stat virtus, disait l’autre, et il avait bien raison. )

Mais ça fait un bout de temps que ça me titille, de relever des âneries un peu partout. Voilà l’occasion : à Bègles, dans le 3-3, ville « de gauche », ouvrière, etc, on a découvert des tags sur les murs d’une école primaire : je cite , «À mort la racaille» et «FDP Mélenchon». FDP ? fils de pute, probablement, et pas très aimable. Nonobstant un tag mentionnant un penchant pour le RN, n’importe quel imbécile de droite, ou provocateur de gauche, a pu faire ça… mais voilà les réactions évidemment indignées : le maire écolo de Bègles, « Scandaleux, inacceptable ! ce tag raciste sur une école de Bègles ! » .

Analysons : a) – « … sur une école de Bègles » : donc, si c’était sur une école d’ailleurs, ce serait plus acceptable ? et d’abord, ce tag est scandaleux parce que c’est un tag. Qui salit, dégueulasse l’espace public ; mais on en a tant, et partout, et tellement impunis – une loi jamais appliquée, parmi des centaines d’autres – qu’on a fini par admettre que c’est normal… eh non. b) – « A mort la racaille » est répréhensible, certes – appel au meurtre – mais ce serait raciste ? où ça ? depuis quand la racaille est une race ? madame Larousse nous traduit : racaille = populace méprisable. Zéro race là-dedans ! Bref le maire de Bègles a comme un biais dans la lecture de ces tags ; les coupables lui sont déjà connus.

Et pour tout dire, le racisme est mis abusivement à toutes les sauces, sert d’injure passe-partout, d’anathème à usage unilatéral (*). Globalement, je vais vous dire : non, les Français ne sont pas racistes, pour leur très grande majorité. Très tolérants, les Français, dans leur ensemble, et c’est tout à leur honneur. En revanche, ils ont tendance à la xénophobie, à la crainte de l’étranger, ça oui. Et ce n’est pas une question de race, mais de volume ! Je ne vais pas vous seriner la fameuse phrase de Michel Rocard, vous la connaissez ; mais voilà, il y a comme une obstination, justement, chez certains, à nous faire « accueillir toute la misère du monde » , bon gré mal gré, ce qui n’est évidemment et tout simplement pas possible, sauf à y perdre nos repères, notre substance : notre, eh oui, identité.

Tibert

(*) En revanche, le terme racisé (racialisé, en anglais US : racialized), est bien vu, là où l’on pense-bien : « Aujourd’hui tout le monde est racisé, d’une manière ou d’une autre, alors utilisons le mot » , ai-je pu lire. Il est en effet du dernier chic de former des cénacles entre personnes identiquement racisées. Ce serait raciste ? qu’allez-vous chercher là !

Républicain, ou pas

Ce dimanche 7 au soir, manifs de joie, bien évidemment, pour célébrer la divine surprise des urnes. Et puis des affrontements, des déprédations, des flics blessés… à Nantes, par exemple. Il n’est pas indiqué clairement de quel bord étaient les violents : « Selon la police nationale et Presse Océan, un peu plus tard dans la soirée, vers 22h, un policier a été blessé par un cocktail molotov. » C’était un coquetel Molotov « d’allégresse » , à n’en pas douter. Braves petits ! Et l’on ne nous préviendra jamais assez contre les dangers, les violences de l’extrême-droite. )

Et puis je lisais ceci, souligné par Daniel Cohn-Bendit : Les résultats des élections indiquent qu’en moyenne un député RN a besoin de près de 93 000 voix pour être élu alors qu’un député de gauche a eu besoin seulement de 43 000 voix. C’est moins de la moitié ! on a connu en effet, surtout depuis monsieur Pasqua – qui oeuvrait pour la Chiraquie – des spécialistes du découpage électoral aux petits oignons. Et ça marche ! la preuve. Ajoutez-y la peur du saut dans l’inconnu, une campagne frénétique tous azimuts « pour faire barrage » aux {Heures Les Plus Sombres, Fascistes, Vichy, la Peste Brune} tout ensemble, les perspectives évidentes de bazar et de violences de l’ultra-gauche si jamais le RN arrivait en tête… (*) mais tout ça, chacun le sait.

On se retrouve donc (**) devant un beau succès de la Gauche + du Bloc de la Peur, qui a encore fonctionné dimanche. On appelle ça le « front républicain » (pas « rassemblement » , hein !) ; c’est un processus maintenant bien huilé, monté cette fois-ci en catastrophe, mais avec un battage médiatique énorme, pour « faire barrage » à la Peste Brune : c’est qu’en face ils ne sont donc pas républicains ? en somme, un élu de la république – élu valablement, correctement, selon les lois – n’est pas républicain s’il est du RN… il faudrait être clair : que ne demande-t-on aux Sages, aux Grands Gourous de la Constitution, de désigner les partis qui ont bon, et ceux qu’il convient d’exclure de « l’arc républicain » et donc du jeu des partis ? ça évitera aux électeurs de s’égarer dans des choix aberrants, inacceptables – inconstitutionnels, carrément.

Tibert

(*) On a vu des commerçants monter des panneaux de bois pour protéger leurs vitrines, redoutant des violences au soir des résultats… de quel côté craignaient-ils ces débordements, à votre avis ?

(**) Ceci, profitant des âneries, approximations, aberrations de programme du RN, qui a bien des progrès à faire, à virer ses éléments malsains, et à devenir enfin européen, même si l’Europe est critiquable et largement perfectible.