Pillages et cocufiage

( Cocasse tour de cochon : des tas de citoyens, alarmés par une campagne massive de « barrage » contre le RN (le repoussoir patenté, rien moins que la Peste Brune), ont voté, non pas pour tel ou tel de leur choix, mais contre le RN, donc pour le non-RN qu’on leur a mis sous le nez, PS, LFI, macroniste… peu importait. Et pour les rassurer, car ils avaient des objections, on leur a seriné : « Mais non, vous n’aurez pas l’horrible, l’éructant, là, le Mélenchon, pas de souci !  » : eh bien, les LFI nous proposent quatre noms pour faire premier ministre : en tête ? Mélenchon ! et trois doublures, façon « la voix de son maître » tout aussi enthousiasmantes. Chers concitoyens, n’avez-vous pas vaguement l’impression qu’on se fout de votre poire ? )

Et puis, pépite dans un morne océan de rugby, de foot et de chiens écrasés, un article bien fichu, fouillé, de La Montagne , sur les boîtes à livres… qui confirme des constats affligeants. De une, on a vu incendier de ces boîtes ! j’ai pu le voir de visu. En somme, Goebbels et les autodafés de livres « impurs » ont des émules, qui ne font pas le détail : allez hop, on brûle tout. De deux, elles sont pillées, lesdites boîtes. Dans la bonne ville de M., au coin d’une placette, la boîte, garnie assez copieusement – j’en ai fait l’expérience – est vidée dans la demi-heure qui suit ! Plus rien, vide total, sauf un manuel de comptabilité générale millésimé 1982, en très piteux état. La Montagne a puçé des livres pour en pister le circuit – 2 500 « polars » en tout ont servi à l’expérience : on les retrouve au BonCoin-coin ou chez les libraires d’occasion. C’est assez moche, n’est-ce-pas…

Je cite l’article : « Des boîtes à livres sont ainsi pillées pour en revendre les meilleures pièces, soit à des boutiques, soit aux sites et plates-formes en ligne. Tout le principe du don et du contre-don s’effondre, malmené par un usage strictement utilitaire et mercantile » . Bref, ça décourage l’échange vrai : si je ne trouve rien de comestible dans ces boîtes, à quoi bon y déposer mes livres, ceux que j’ai pu apprécier, peu ou prou (*) ?

Le journal montagnard termine sur un trémolo : « Espace jusqu’alors protégé, fragment d’utopie bienveillante dans la ville, la boîte à livres n’échappe pas à ces détournements intéressés, heureusement encore marginaux » . On appréciera le fragment d’utopie bienveillante : c’est chouette, non ? sauf que ça part en eau de boudin.

Tibert

(*) Les livres que j’ai vraiment beaucoup aimés, je me les garde, pour les amis, ou pour les relire.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recopiez ces symboles *