Grosso, modo

( Rien, ce matin, qui mérite qu’on lève un sourcil… ah si ! au Bengla-Desh, 400 morts, la première ministre obligée de fuir, l’armée qui prend le pouvoir… la routine, quoi. Et puis toujours la Petite Reine à pédales, chérie de nos maires écolos et rêveurs : ils ont rêvé d’une France où même mémé fait du vélo ! des cyclo-pousses, comme à Angkor-Vat ! où les voleurs ont tous viré de bord, rejoint les Restos du Coeur, Emmaüs ou l’Armée du salut. Hélas, voyez, les vélos, ça se vole ! incroyable, non ? ah, si la réalité avait le bon goût de se plier à leurs lubies ! )

Mais on cause de gros, là… le Monde nous régale d’un article sur cette figure du tout-Paris (à Sauzé-Vaussais ou Sarre-Union, ça laisse froid), la désormais célèbre figure centrale de la scène-Seine-Cène polémique qui a gêné tant de spectateurs lors du spectacle d’ouverture des J.O. Coiffée d’un diadème rappelant furieusement le cercle doré et rayonnant autour de la tête du Christ dans la Cène de Vinci, cette DJ (elle mixe donc de la musique « boum-boum-boum » dans des boîtes, c’est un métier comme un autre), vraiment corpulente, classée chez les LGBTQI++ (*), a reçu des insultes (c’est en principe banal, désagréable mais banal) ; des insultes classiques, et puis des moins classiques, anti-LGBT…etc, anti-gros, antisémites » (elle est juive), et des menaces de mort.

Quoi de plus con et lâche que ces anonymes menaces de mort ? si tous les gens que j’ai voulu voir « claquer » à mes pieds avaient suivi mes consignes muettes, cette Terre serait nettement moins peuplée ! mais ce sont des choses qu’on garde pour soi, ça. Où irait-on ? Mais voyez : les insultes anti-Juifs sont punies par la Loi, les insultes homophobes aussi ; c’est donc « bordé » de ces deux points de vue, quoi qu’on puisse penser de ces interdits. Mais « grossophobe » ? pas encore. Il y a là une lacune, une béance juridique : qu’attendent nos élus pour faire en sorte qu’on punisse explicitement l’insulte aux gros ? aux petits (« nabot » , monsieur Sarkozy en sait quelque chose), aux trop maigres, aux bègues, aux bossus, aux yeux chassieux ? aux boîteux, aux chauves, aux gros nez, à l’acné juvénile ? aux fesses osseuses ?

Brocardant un camarade de classe du CM1 un peu enveloppé, j’ignorais que « bouboule » était une insulte grossophobe. Des décennies plus tard, j’en suis encore contrit, et tout tournebouboulé.

Tibert

(*) J’en ai probablement oublié, j’en suis désolé. Les 26 lettres de l’alphabet n’y suffiront bientôt pas.

2 thoughts on “Grosso, modo”

  1. Témoignage : on me traitait enfant et jeune-femme de – » échalas habillé », cuisse de mouche (merci à Pierre Perret !). De la simple moquerie à l’insulte… ça en disait beaucoup sur l’imprécateur.

    1. Eh oui nous présentons tous des particularités physiques, ça excite et donne libre cours à la méchanceté ; quand ce n’est pas le cas on suppose que le QI est bas. Mais nos gouvernants ont trouvé la parade : interdire l’insulte à coups de lois (en France la seule promulgation d’une loi suffit : c’est réputé suffisant et suivi d’effet). On aura donc la loi anti-grossophobie très bientôt; en attendant quelques autres, suivant la puissance des groupes de pression.

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