Sauf interdiction expresse

( Cette histoire qui soulève la colère unanime des bonnes âmes : une enseignante de maternelle frappe une gamine de trois ans, un p’tit bout d’chou, laquelle se met évidemment à hurler : la France est en émoi ! affaire d’état, l’ex-ministre compétente va suspendre la fautive… on n’a que ça à traiter, comme gros sujet ? la coupable a sans doute pété une durite, vu le comportement de la gamine. Bon….des fois on est à cran, ça part avant d’avoir pu y réfléchir ; on se maîtrise, que diable ! après, on s’excuse, on rétropédale ce qu’il faut – d’ailleurs on regrette ! mais que ça aille sur le bureau de la ministre, tout de même, on a perdu tout bon sens, ça devient indécent. Il fut un temps (que les moins de vingt ans, etc etc…) où une baffe du maître, une oreille tirée, un coup de règle sur les doigts valaient mesure éducative ; je me souviens y avoir eu droit, ça ne m’a pas « trop matisé » . En général, on sait pourquoi ! )

Mais la colère, justement ! Très tendance, la colère. On est « en colère » , contre Macronious, contre les institutions, contre son chef, contre… C’est bien connu, c’est une mauvaise conseillère, la colère, et puis c’est mauvais pour la tension, stress, gestes irréfléchis… mais ça légitime tous les débordements, qu’on casse, qu’on saccage : forcément, quoi… on est en colère ! Le type qui, à l’aube et à Grenoble, au volant d’une grosse cylindrée sous-louée à un sous-loueur de loueur de bagnoles immatriculées en Pologne (ça évite les prunes automatiques, et c’est moins cher), emboutit la caisse du type qui stationne devant : ça le met en colère ! comprenez-le : ce n’était pas prévu, c’est énervant. De plus, voilà qu’un quidam extérieur à l’affaire s’en mêle ! on lui loge deux pruneaux dans le buffet. Non mais… c’est vrai, quoi… pfff… après, on se calme, évidemment.

Il se trouvait en fait que c’était un type peu recommandable : multi-récidiviste, violences, gnagnagna… et il avait un flingue ! pas normal, ça : on lui avait justement INTERDIT de détenir un flingue jusqu’en 2028. Je cite Sud-Ouest : « Jugé en août 2023 pour ces violences, il avait écopé d’une peine de quatre mois de prison assortie d’une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans » . C’est un truc que j’ai du mal à comprendre, là : je pensais que, par défaut, aucun citoyen n’était autorisé à détenir une arme ! sauf {liste limitative des personnes autorisées : chasseurs, tireurs sportifs, agents de sécurité, flics…}. Alors, si on ne me l’a pas interdit… je peux aller m’acheter mon flingue ?

Tibert

2 thoughts on “Sauf interdiction expresse”

  1. Eh oui je sais maintenant pour m’être fait tirer les cheveux au-dessus des oreilles, que les verbes conjugués au présent à la 3ième personne du pluriel se terminent en « ent » !

    1. Eh oui. On sacralise maintenant, sans nuance, l’intégrité physique de nos chères « petites têtes blondes » . Le juste milieu entre le prof sadique et l’enfant-roi reste à trouver.

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