( L’actualité se montre foisonnante, ces temps-ci. Extrayons-en cette perle, qui rappellera la sinistre « vignette des vieux » de monsieur Ramadier, cet impôt autocollant qu’on devait acheter chaque année pour garnir le coin du pare-brise de sa 404 ou sa R16, et destiné à l’amélioration du sort de nos « aînés » … qui n’en ont jamais vu la couleur. Là c’est madame Dati, notre prolongée Ministre de la Culture, qui nous propose de faire payer l’entrée dans Notre-Dame de Paris, pour financer l’entretien des églises de France. Pas cher, oh, juste 5 euros… sauf qu’il y a encore des chrétiens qui entrent dans les églises pour y prier, et la prière c’est gratuit, question de bon sens. Ou pourrait, en revanche, carrément désacraliser Notre-Dame, en faire une usine à touristes, baraques à frites, boules de plastique avec de la neige, T-shirts souvenirs, et envoyer les pieuses mémés prier ailleurs ? … moche, tristement mercantile, vous en conviendrez. Bref une idée à mettre à la poubelle. )
Et puis cet article qui cause de nos achats… nos achats administratifs. Un poste de dépenses assez épais : 155 milliards l’an dernier. C’est clair, les marchés publics nous (*) coûtent une blinde, un pognon de dingue. L’article cité est illustré de quelques exemples parlants, de riches catalogues officiels destinés aux collectivités publiques : entre autres, une lampe de bureau et son ampoule, deux fois la somme que déboursent les gens raisonnables comme vous et moi. C’est pour les administrations ! qui se foutent du prix, vu que, premio c’est plus simple comme ça, deuxio c’est l’état (la commune, la communauté de communes, le département, la région…) qui paye.
On apprend ainsi que ces chères fournitures « agréées » pour les marchés publics sont très largement utilisées, car elles lèvent tout souci concernant ces achats, très règlementés. Citation d’un proviseur : « dans mon lycée, nous avons trois secrétaires en charge de l’intendance, mais elles ne sont pas formées pour passer des appels d’offres » . Commentons cet aveu navrant : 1) qu’attend-on pour les former, ces secrétaires ? c’est bien leur travail, non ? si c’est au dessus de leurs moyens, c’est qu’on a embauché des personnels incapables ! 2) Si ces procédures sont lourdes, pénibles, qu’il faut une maîtrise de physique nucléaire pour les appréhender, qu’attend-on pour les revoir sérieusement, les rendre maniables, raisonnables ? ça urge.
Sur les 155 milliards dépensés en 2023, on pourrait gratter, disons 15 %, c’est assez facile, au vu des tarifs pratiqués actuellement. Ce qui fait 23 milliards, un gros tiers des économies visées par monsieur Barnier. C’est donc une Cause Nationale, une juteuse mine d’économies ; je propose la création d’une Commission pour s’y atteler dare-dare. Nommons-y quelques pointures, énarques en mal de postes, vedettes du microcosme politique, ex-ministres qui souhaitent rempiler… voyons… disons, la Haute Autorité pour la Refonte et la Simplification des Procédures d’Appels d’Offres des Marchés Publics. HARSPAOMP, ça sonne bien, non ?
Tibert
PS – Ah zut, le titre ! oui… une expérience vécue, une stagiaire dans une filiale de Radio-France – donc, les deniers publics – qui devait préparer un buffet pour une petite réception de communication… on lui demande de prévoir des cendriers (c’était donc probablement avant la loi Evin). Et où se procurerait-elle ces cendriers ? eh bien, on l’a aiguillée vers une boîte qui louait ces précieux ustensiles, à la journée, plus cher que de les acheter dans un magasin banal : idiot, mais comme ça, on était couvert !
(*) Nous : les contribuables imposables, les cochons de payants.