Légèreté, cécité

(Cécité : privation de la vue, et non le lamentable « non-voyance » , ou pire, aveuglitude, comme pourrait le proposer madame Ségolène, qui se fait discrète (bouderait-elle ?) depuis qu’on lui a refusé le poste de première ministre).

Mais au fait : d’abord, une perle journalistique du Monde, que ne renierait pas Madame-Figaro, ou la presse féminine, genre article « de fond » entre deux pubs pour des crèmes amincissantes aux effets spectaculaires. Le titre : « Le bleu de travail au bureau, summum de gentrification vestimentaire » . Il paraît donc, tenez-vous bien, que le bleu de chauffe, en français « work wear » , fait fureur dans les bureaux à la page chez les CSP+, les typiques bobos parisiens, lyonnais, nantais, bordelais etc. Ayant côtoyé de près les rudes métallos lyonnais, je puis attester de l’universalité, à l’usine, de cette tenue veste-pantalon, ou veste-salopette, effectivement bleue, parfois beige, commode, très solide, ne craignant pas les taches, et gratuite ! gratuite : fournie par le patron (*). Le Monde parle, à propos de ce bleu de chauffe, de « sa diffusion comme truisme dans les univers tertiaires » , mais là, le prix annoncé tourne à 270 euros ! J’ai vu des truismes plus abordables. Commentaire d’un lecteur : « j’ai bien rigolé, heureusement que le ridicule de ces bullshitmen [bonimenteurs, ou baratineurs, en français], ne les tue pas !!! C’est carnaval dans les bureaux » . Je suis bien d’accord.

Plus sérieux, cette histoire : la LDH, Ligue des Droits de l’Homme, qui fut un organisme estimable, dans un élan rancunier tenace, a relancé une vieille affaire judiciaire qui débute en 2013, où elle avait été déboutée… il s’agit de foot : « PSG : une juge enquête sur un possible fichage ethnique dans les années 2010, après un premier classement sans suite en 2022 » . Effectivement, les joueurs y étaient fichés – les fiches, c’est indispensable, ne serait-ce que pour les salaires, envoyer du courrier… – MAIS, horreur, avec indication de leurs origines, « Français », « Maghrébin », « Antillais », « Africain », etc. (On notera l’imprécision du terme « Français » , qu’on remplacera utilement par « caucasien » , comme on dit aux USA, sans y voir aucune atrocité). Bref, ce serait discriminatoire, du racisme !

La LDH avait porté plainte au pénal pour « discrimination, et collecte et traitement de données à caractère personnel faisant apparaître les origines raciales ou ethniques » , et s’était fait jeter il y a deux ans, affaire classée sans suite. Mais indépendamment du rebond de cette affaire, qui témoigne d’un acharnement militant « anti-raciste » ébouriffant, aveugle, fanatique, je persiste à m’étonner et m’inquiéter de cette dissimulation délibérée, de l’obscurité dans laquelle on veut absolument nous maintenir quant aux pourcentages des populations qui composent notre beau pays. Savoir n’a jamais été un crime, que je sache. Après, on en fait ce qu’on veut – c’est un outil : avec une ficelle, on peut étrangler quelqu’un, ou emmailloter des paupiettes – mais au moins on a des billes pour alimenter le débat, choisir, décider.

Il se trouve qu’au PSG, comme le fait imprudemment remarquer un lecteur du Monde, « Il y a majoritairement des africains » (constat coupable ! ) ; il ajoute fort justement, ce lecteur : « Fichage ethnique ? On fiche quoi, les caucasiens ? » . C’est sans doute ça… mais terminons sur ce paradoxe que souligne un autre lecteur : « Si je comprends bien, il faudrait respecter des quotas ethniques sans avoir les moyens statistiques pour le faire ? » . Il a bien compris.

Tibert

(*) Un lecteur du Monde, en commentaire : « J’ai eu le mien gratuit. De la maison de couture ‘Usinor’ (qui avait été absorbée par le groupe de luxe ‘Sollac‘).

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