Grammes et grammaire

Je rame, certains jours, pour alimenter ce blog. Oh, il y a des sujets de fond, constants, tenez, la langue ! ou les zombies qu’on évite de tamponner sur les trottoirs, nez rivé sur leur cellulaire (*), absents au monde. Hier dans le tram, tenez… la mère, 35 balais, sur un strapontin, absorbée dans son petit écran ; le fils n° 1, 9 ans environ, debout à côté, qui visionne intensément, sur son propre cellulaire, des séquences « amusantes » d’accidents de bagnoles ; le fils n° 2, 4 ans, énorme sac d’écolier au dos, erre, lui, dans la rame, se balade, se cramponne aux jambes des passagers… il n’a pas encore de cellulaire, lui.

Et la langue ? inépuisable. Deux petits trucs : un hyper-marché change d’enseigne… « la fréquentation baissait, les prix étaient plus chers qu’ailleurs » . Eh non, les prix, c’est une mesure, élevée ou basse, haute, faible, petite ; ce sont les articles qui sont plus chers, eux. Comme la température, qui à 14 ° C dans le séjour, n’est pas froide, mais trop basse ! Mais c’est véniel… une broutille. Plus grave : ce matin, deux perles dans un article du Parigot : « La mairie de Paris pris en flagrant délit de vol de vélos ». Une mairie PS, en plus, et qui chérit l’écriture inclusive ! PRISE, la mairie ! féminine, la mairie de Paris. Ensuite, « La municipalité n’a pas tardé a épinglé ce post » . Deux fautes, un a au lieu d’un à, et cette horreur, une terminaison d’infinitif en é ! un verbe du 4ème groupe ? Des trucs pourtant simples, élémentaires.

On aura découvert, à lire l’article ci-dessus cité, le triste destin des vélos parisiens trop attachés à leur ville. J’ai un ami, adepte de la petite-reine en ville, et sa petite-reine c’est un antique biclo des années 90, qui roule, mais alors rassis, cabossé, bref un « vieux clou » : c’est exprès, pour dissuader les voleurs, ô combien nombreux et malfaisants. Il faudra le mettre en garde : si ce ne sont pas les malfrats, ce sont les agents de la ville qui escamoteront son engin.

Pour terminer sur du comestible, toujours du Parigot, on nous cause d’un membre des équipes de bouche de l’Hôtel Matignon, la résidence du Premier Ministre. Ce jeune homme a été chopé en possession de 1.700 euros en liquide, et 28 doses de coke, soit environ 50 grammes. Question : était-il chargé (**) par ses collègues d’aller aux provisions, comme on envoie un volontaire enregistrer les paris du prochain tiercé pour l’ensemble du bureau ? ou bien refaisait-il son stock en prévision du week-end prolongé à venir ? L’enquête le dira.

Par delà ce fait divers navrant, on découvre (au conditionnel !) que « le service intendance du Premier ministre compterait environ 70 personnes » . Mazette ! et « le suspect (…) s’occuperait plus précisément de la gestion des repas » . Voilà qui donne à penser, d’autant plus que ledit suspect est en arrêt-maladie depuis 18 mois. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » : quand on parle de faire maigrir l’armée des fonctionnaires, quand il s’agit d’économiser sur les dépenses de l’état, on a là un superbe terrain de manoeuvre ! Il y a de quoi faire, et sans tomber dans le « Allo Fissa-Pizza ? c’est pour une commande » .

Tibert

(*) J’userai désormais systématiquement de ce terme, emprunté à nos amis québecois. Nettement moins disgracieux que l’affreux smartphone (à vos souhaits !), et français. Cerise sur le loukoum, ça évoque le fourgon du même métal, et ce n’est pas faux : c’est l’enfermement psychiatrique à court terme, ce machin.

(**) C’est le cas de le dire !

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