( Après le mol exercice convenu de monsieur Bayrou au perchoir de l’Assemblée, madame Binet, la Cheffe de la CGT, estime que sur les retraites, « le compte n’y est pas » . Enorme surprise ! On nous a pourtant affirmé, seriné, pour justifier la loi actuelle et controversée (*), que : y a plus de sous, va falloir travailler plus longtemps, le système des retraites est au bord de la faillite, on bosse déjà largement moins longtemps que dans les pays voisins, etc. On nous aurait menti ? les caisses sont pleines ? on peut donc sans problème s’arrêter à 60 ans ? mais youpee ! chantons joyeusement :
Amusez-vous / Foutez-vous d’tout / La vie passera comme un rê-ê-ve / Faites les cent coups / Dépensez tout / Prenez la vie par le bon bout / Car on n’est pas z’ici / Pour se faire du souci / On n’est pas z’ici bas / Pour se faire du tra-cas. )
Mais un sujet sérieux : ça fait plusieurs fois que je lis des comptes-rendus d’arnaques aux cartes grises, nombreuses voitures volées-maquillées-revendues… tenez, la gendarmerie communique ici sur le démantèlement d’un vaste réseau délictueux portant sur des camping-cars et des camions. Il est manifeste que, depuis que des entreprises privées sont habilitées à produire des cartes grises, accédant au SIV, le Service d’Immatriculation des Véhicules, ça fraude allègrement. Eh oui, il y a des « Siveurs » véreux, hélas ; des boîtes qui trichent avec le système.
Certes, on a connu des embouteillages pénibles du temps où c’était l’administration qui « délivrait » (ouups… excusez, c’est de l’anglais), qui émettait (doucement le matin, pas trop vite le soir), les cartes grises. Travail à mi-chemin entre le régalien et le pas-régalien : une carte grise, c’est un document banal, mais sensible, la preuve ! On a ainsi décidé de sous-traiter au privé : ça marche nettement plus vite, on a désengorgé le système, très bien. Sauf qu’on a aussi, suivant une lamentable habitude, bâclé le contrôle.
Eh oui, et je vais vous dire un truc : l’homme n’est pas naturellement bon, et ce n’est pas demain que ça va changer ! C’est une erreur dramatique que de le penser – et une escroquerie de le professer. D’illustres utopies sociétales se sont fracassées sur cette triste réalité, notamment le socialisme tel qu’incarné depuis 1917 : dès qu’on a du pouvoir, dès qu’on est à même de profiter, on est tenté d’en profiter – voir les riches nomenklaturas diverses et variées, tandis que le peuple rame pour trouver un bout de viande à mettre dans le bortsch. C’est humain, certains en profitent, se sucrent, font leur beurre… alors il faut contrôler, tâche régalienne s’il en est ! et sévir contre les fraudeurs. Deux choses qui chez nous fonctionnent plutôt très mal : très-très peu de contrôles ; quant à punir, il faudrait commencer par désengorger les tribunaux. Hélas, sur ce point, il est exclu de sous-traiter !
Tibert
(*) Je n’en démords pas : l’âge légal de la retraite, c’est un concept idiot, « hors sol » . Deux critères sont essentiels : 1)- combien d’années passées à travailler ; 2)- la pénibilité de ces tâches. Le reste c’est de la mousse autour.