Tenez, lisez ça : « Les industriels, comme Lactalis, impossibles de respecter les critères pour obtenir l’appellation protégée « Camembert de Normandie », affichaient donc leurs produits sous le nom de « Camembert fabriqué en Normandie ». C’est extrait de cette sinistre info du Parigot : plus besoin de faire le Vrai de Vrai Camembert de Normandie avec du lait cru !
Outre qu’on va se mettre un crêpe noir à la veste pour le De Profundis du Camembert de Normandie, tué par les industrieux industriels de la boustifaille de masse – à base de lait pasteurisé, c’est comme demander à une grenouille de sauter après lui avoir coupé les pattes -, on appréciera ici l’incongruité d’expression de cet « impossibles de respecter… » : mais bien sûr que si, ils sont « possibles de respecter », en français ils en sont capables, ils pourraient le faire, les industriels de la débine du camembert, mais ils ne le veulent pas, parce que c’est plus difficile ! plus contraignant ! moins productif ! donc ils rechignent à respecter, ils sont rétifs, réticents à respecter…, par exemple.
Fort heureusement, il sera possible aux vrais producteurs respectueux de la recette d’un camembert qui a du goût d’apposer sur leurs emballages la mention qu’il est fait au lait cru de vaches du cru, et en Normandie, et moulé à la louche, deux litres de lait par calendos, cinq bonnes louchées de caillé et attendre quarante minutes entre les louchées, prendre son temps, bien laisser s’écouler le sérum, tout ça, bien comme il faut. Et puis, sortez le au moins une demi-heure du frigo avant de le goûter – avec du bon pain, évidemment.
Autre chose : un projet que la droite est contre (trop à gauche, ce projet, pfffft ! ) et la gauche aussi (ma parole quel projet de droite, lamentable ! ) vous en diriez quoi, comme on dit élégamment ? eh beeeh… (*) il serait assez équilibré, non ? ben non, pour le Monde il est déséquilibré ! allez, je vous aide : ils le voient pencher à droite, forcément, ils sont quelque peu excentrés du côté de la Bonne-Pensée, au Monde, dès qu’il s’agit de traiter des « migrants », des « réfugiés économiques », etc. C’est dit bien clair : « Mais le centre de gravité du projet gouvernemental se situe, à l’évidence, du côté de la fermeté. » D’où le supposé déséquilibre…
je vous recommande chaudement la lecture des réactions à cet édito du Monde, c’est juteux et instructif. Mais je mets en exergue cette intervention qui me semble pertinente, s’agissant du soi-disant déséquilibre vers la fermeté : « On verra pour la fermeté : il y a un excellent marqueur, à l’heure actuelle 95 % des déboutés du droit d’asile ( des clandestins donc ) restent sur le territoire. » On pourrait, somme toute, en inférer sans trop exagérer que le déséquilibre actuel s’apparente à du laxisme dans les grandes largeurs : encore des lois « pour de rire » et qui ne sont pas appliquées – une des spécialités françaises.
Tibert
(*) C’est le salon de l’agriculture, forcément.
« … c’est comme demander à une grenouille de sauter après lui avoir coupé les pattes… »
Tiens, ça me rappelle une histoire qui circulait du temps de mon Ecole des Bx Arts à Besac*…
Elle s’intitule « Le polytechnicien et la puce », mais aujourd’hui, elle pourrait tout aussi bien – voire plus précisément – concerner un énarque…
Un polytechnicien décide de s’intéresser aux performances en saut en hauteur d’une puce. Il installe un règle verticale contre le mur derrière son bureau ; il pose une puce sur le bureau et lui ordonne « Saute ! ». La puce saute à 80 cm de haut. Il note soigneusement sur son carnet « Quand on lui dit saute, la puce saute à 80 cm. » Puis, il arrache une patte à la puce et recommence l’expérience. Il note toujours soigneusement « Quand on lui arrache une patte, la puce saute à 70 cm ». Nouvelle épreuve : il arrache une deuxième patte. La puce saute à 60 cm. « Quand on lui arrache une deuxième patte, la puce saute à 60 cm ». Et ainsi de suite jusqu’à la dernière patte. Une fois celle-ci arrachée, le polytechnicien ordonne à la puce : « Saute ! » Rien ne se passe. « Allez, saute ! » Encore rien. « Saute, je t’ai dit !!! » Nib de nib.
Alors, il reprend son calepin et y note, toujours d’une écriture appliquée : « Lorsqu’on lui arrache toutes les pattes, la puce devient sourde. »
Je pensais à ça aussi en entendant la proposition de Trump d’armer les professeurs de collège pour éviter les drames du genre de celui qui vient une fois de plus de se produire, en Floride cette fois. Ce qui s’appelle « En remettre une couche »**. Ce type est vraiment un nuisible, mais j’espère que les américains des jeunes générations commencent à comprendre à quel dangereux abruti ils ont affaire ! Ils auront payé assez cher pour ça. Pour le reste, quel rapport avec le Camembert de Normandie ? Le même genre de dépravation intellectuelle. Mais comme chacun sait, l’enfer est pavé de bonnes intentions…
(*) Besançon, en parler du pays. Mais je crois vous l’avoir déjà dit…
(**) Il me semble que c’est Einstein qui disait « Ce n’est pas en rajoutant une couche de ce qui ne marche pas qu’on obtiendra quelque chose qui marche… » Non ?
Je connaissais le conte du polytechnicien et de la puce (*), mais ma variante mettait en scène un savant écossais et une grenouille, d’où mon propos. Et je suis pleinement d’accord que la proposition trumpienne d’armer les profs est une ânerie de plus : mais il est prisonnier, ce monsieur, de la NRA et de ses réseaux : il doit faire avec – et en plus il est de leur bord ! aucune chance que ça change.
Autre : votre dicton (attribué hardiment à Einstein, je vous en laisse la responsabilité) est mis en défaut dans bien des cas… en politique, peut-être, ça fait sens, mais en physique par exemple, empilez des couches d’uranium enrichi avec un détonateur approprié : à force, ça finit par faire une bombe !
(*) Un autre conte sur les X et leur esprit tordu… A l’oral du concours d’entrée, l’examinateur d’algorithmie demande à un candidat de détailler les étapes de la cuisson d’un oeuf-coque… »Je prends une casserole propre vide, j’y verse 9 cm d’eau, j’allume le gaz, je fais bouillir l’eau, j’y pose l’oeuf, je compte 3-4 minutes, je prends une cuiller, je sors l’oeuf, je ferme le gaz ». Bien, dit l’examinateur… maintenant, l’algorithme pour un deuxième oeuf-coque ? « Je prends la casserole, je jette l’eau, et je suis ramené au problème précédent ».
Mouiiii… entièrement d’accord, sauf qu’à trois ou quatre minutes dans l’eau bouillante, vous êtes plus près de l’oeuf dur que du coque… Mollet, peut-être ? Tiens, nous voilà revenus aux socialos.
On n’en sort pas.
… et tiens, à propos d’un autre polytechnicien génial, le billet d’Olivier Perrin (le « Vaillant Petit Économiste ») au sujet de Patrick Artus, ce génie de la phynance… Mais là, à ce degré d’incapacité – et de mauvaise foi – de la part dudit Artus, ça met la puce hors de prix !
Extraits de sa prose enrichissante (hum…) :
· Mars 2007 : Les marchés financiers croient n’importe quoi […] que la crise du crédit immobilier subprime va déclencher une crise bancaire et financière.
· Mai 2007 : Le potentiel des Bourses européennes est gigantesque. […] il est possible de croire que le seul CAC 40, par exemple, puisse atteindre 7 000 points au premier semestre 2008
· Mai 2008 : « On peut considérer que le pire de la crise financière qui débute à l’été 2007 est derrière nous »
· Février 2009 : « Nous restons persuadés que sans la faillite de Lehman, les évolutions auraient été beaucoup plus proches de celles que nous anticipions au premier semestre 2008. » ( !!! les points d’exclamation sont de moi.)
Je n’ai pas de lien fiable à vous donner, mais avec un bon moteur de recherche, vous devez trouver cette dernière mouture du billet du V.P.E sans difficulté !
Allez, bonne journée quand même, même s’il ne fait pas chaud-chaud !