( On aura perçu, je suppose, que la canicule est là ? oui ? ah bon vous êtes au courant, vous aussi ? et vous avez vu le street pooling ? (*) ah ah c’est marrant ces geysers de flotte foutue en l’air, ah ah y a même des blessés, des fois. Imaginez, si les pompiers ont besoin de brancher leurs tuyaux, c’est cuit ! marrant, non ? on se gondole, LOL etc. Mais, beuuuh… c’est des gamineries… des incivilités, des bricoles, et d’abord ceux qui font ça sont pas majeurs, alors keskon peut faire ? hein ? )
Et puis sur le thème de la délicieuse et grisante glissade de notre langue, puissamment impulsée par le journalisme – les glissades, c’est toujours vers le bas, surtout sans élan, et l’élan, ça manque – je vous recommande les pages du Monde consacrées à la Coupe du monde de foot féminin. Extraits de rosbif juteux et de kwa-kwa :
« Qui live ? Laetitia Béraud, etc etc… »
« Quoi lire en attendant ? Notre guide des équipes…« .
Qui live ? non ce n’est pas celle ou celui qui vit, qui a vu ou qui a vécu, c’est celle ou celui qui commente, en fait. Donc en fait c’est du direct-live – du direct, donc, c’est plus court, moins moche et aussi clair. Vous suivez ?
Et puis, Quoi lire en attendant ? nous avons quoi tout partout, maintenant, ça caractérise toute interrogation : Tuféquoi ? Quoi lire ? tenez, ce vieux ringard de Jean de La Fontaine, Le renard et les grenouilles : « Car que faire en un gîte, à moins que l’on ne songe ? »
Eh oui, bon sang mais c’est bien sûr : Que lire en attendant ? autre chose que des rubriques sports écrites en s’essuyant les pieds sur la langue – ce qui est assez sportif, vous en conviendrez.
Tibert
(*) Moi j’aurais essayé les bains de rue, mais un truc en … ing ça le fait forcément mieux, pas vrai ?
Bon. OK. Pisqu’on en est là, je vous signale que ça fait plusieurs fois que vous employez la formule redondante « tout partout » là où « partout » serait tout à fait suffisant. Pour le reste, de toute façon, caisse on en a à foutre du foot féminin ?? C’est aussi con et déplacé que les femmes-soldats en Israël. Et pis ça date pas d’hier : tout gamin, dans les années 60 j’ai assisté (bien contre mon gré, mais au final j’ai suffisamment ri tout de même…) à un match mixte entre les épouses des joueurs du CORT* et ces messieurs de l’équipe officielle. Toutefois et pour équilibrer les chances, les femmes étaient libres de leurs mouvements tandis que les homme avaient les chevilles entravées par un cordon qui ne leur laissait qu’une petite cinquantaine de centimètres de débattement. Moralité, au moindre dégagement ou shoot un peu violent, c’était la gamelle assurée.
On a bien ri. Et l’infirmerie a eu son content de contusions…
Pour le reste, on pourrait aussi faire un post sur les accents et/ou les liaisons mal-t-à-propos, et là je vous dis pas : y’a matière à !!! Alors que les liaisons sont une des spécificités de la langue française (que le monde nous envie ? no lo so…) mais qui illustre instantanément le niveau culturel de votre interlocuteur : pour faire une liaison correctement, encore faut-il connaître suffisamment l’orthographe… et la syntaxe !
On n’en sortira pas.
T.O.
(*) « Club Olympique Roubaix-Tourcoing ». Mon paternel y était remplaçant.
Ouais… tout partout… c’était ma vieille prof’ d’anglais, que je me suis farcie – façon de parler – durant six longues années scolaires du secondaire (pas l’ère ; le cycle scolaire !), qui usait de cette locution curieuse et exotique. Ce qui m’a marqué, j’avoue, au grand dam de la pureté de la langue. Mais j’assume !