( Au fait : ayant acheté il y a quelque temps un gros parasol, abondamment bricolé depuis pour en prolonger la frêle durée de vie – le mécanisme d’ouverture, le socle, etc… – j’ai voulu en changer la toile à bout de souffle, l’armature étant, elle, en très bon état d’usage. Bernique ! la toile est aisément amovible, et de dimensions banales et courantes, mais… il faut racheter un parasol ! les toiles de remplacement, ça ne se fait pas. Politique assez dégueulasse, bassement marchande, méprisante pour le pauvre idiot de consommateur. Et l’on nous rebat les oreilles sur la préservation de la Planète ? du pipeau, oui… ! Moralité : j’ai fait faire à l’identique une toile de parasol, cousue à partir de vieux rideaux, et… ça marche ! bien fait pour leur gueule. )
Mais on cause ces temps-ci de l’emploi « à vide » de nombreux fonctionnaires territoriaux payés à rester chez eux, vu que leurs employeurs, mairies, conseils Généraux, etc… n’en ont plus l’usage. Eh oui, c’est débile – et ruineux pour les contribuables – mais courant, sans oublier celles et ceux 😉 qui sont payés à ne pas faire grand-chose, ou à faire semblant (notons cependant, soyons justes, que certains travaillent, et parfois beaucoup). Mais outre cet état de faits scandaleux, on se heurte à des obstacles « territoriaux » assez ahurissants : hier, jour de canicule de chez Canicule, des gosses en Centre Aéré auvergnat devaient, selon le programme connu de longue date, se faire une journée « baignade au plan d’eau » (ombragé, le plan d’eau, notez-le). Annulée, la baignade ! c’était, ont-ils appris, pour cause de canicule. Comprenne qui pourra… quand certains pètent les bouches à incendie pour se rafraîchir, quand les Parigots font trempette dans les bassins et fontaines publics, des ronds-de-cuir ont découvert que la baignade en été par grosse chaleur, c’est soit déraisonnable, soit fatigant, soit contraire au règlement… ou les trois.
Au fait : les parents qui m’ont rapporté la chose ont emmené leurs gosses à la baignade, le soir venu : ils l’ont fait, ils sont revenus indemnes ! incroyable, non ?
Tibert, à l’ombre, bien évidemment.
… Bon, de toute évidence, vous négligez un constat fait depuis longtemps par tout biologiste qui se respecte, Tibert : un organe qui n’est pas utilisé régulièrement et assidûment finit par disparaître. Et c’est AUSSI valable pour le cerveau, cher Tibuche ! En particulier chez certains fonctionnaires, où il a été remplacé par une prothèse : le règlement. Malheureusement les performances ne sont pas les mêmes…
Il me souvient – du temps de mon heureuse (hum.) adolescence à Maxence van Der Meersch à Roubaix (j’en ai déjà parlé ici) – d’un pion originaire de Mâme d’Agascar dont nous eûmes à subir deux trimestres de suite l’obscurantisme… pour ne pas dire la stupidité : il passait les heures de permanence où il nous « surveillait » à potasser, impavide, le règlement du lycée* et son argument ultime, qui tombait sur nous comme le couperet de la « Veuve » à chaque dissension, c’était « Le Règlement, c’est le Règlement. », point barre.
Des années plus tard, cette fois en mai 76 à Obernai, j’ai eu affaire au même genre de grenouille décérébrée : Souvenez-vous : nous étions accablés d’une canicule en tout point comparable à celles qui sont en train de devenir notre lot ordinaire… et la piscine municipale – superbe – restait obstinément fermée sous les auspices du maire de l’époque, un certain « Hubert », également proviseur du collège Freppel. Et malgré les délégations quotidiennes de la population déshydratée à la Mairerie** pour en demander l’ouverture d’urgence, rien à faire. Le 1er juin, date officielle et réglementaire de cette ouverture, l’établissement ouvrit enfin ses portes… et ses bassins. Sous une pluie torrentielle qui dura pas loin d’une quinzaine, et en raréfia considérablement les usagers tandis que le personnel municipal fumait tranquillement toute la journée à l’abri du grand plongeoir ou tapait le carton dans les vestiaires.
Quand je vois les « politiques » – mâles ou femelles ! – de quelque couleur soient-ils (ou elles et dont même certaines « repris(e)s de Justice » !) qu’on nous inflige aujourd’hui, en Europe comme en France, je me dis souvent que… Qui expliquera à De Rugy et consorts qu’on peut très bien ne jamais avoir rien fait de répréhensible et n’en être pas moins un grand coquin ? (Je ne sais plus de qui est cette remarque… un écrivain allemand du début du XXème)
Mais passons à autre chose. Dommage que vous soyez si loin, cher Tibuche : des parasols, j’en ai un paquet en réserve que j’ai récupérés pour la plupart en parfait état sur le bac jaune des poubelles suite à leur surmenage lors de la saison 2003 : de quoi ouvrir une terrasse de bistrot. Vous eussiez pu en avoir l’usage !
T.O.
(*) Lequel règlement, je ne sais pour quelle obscure raison administrative, bénéficiait d’une mise-à-jour annuelle et s’alignait en rangées reliées et millésimées d’un superbe bleu « impérial » frappé d’or le long des murs du bureau provisorial.
(**) Ça, c’est un « idiotisme » propre – et cher ! – au cœur de chaque alsacien bien né.
la mairerie ?? ah… les Alsaciens ont leurs trucs à eux. Un terme qui a le mérite de signifier que c’est, mordicus, là où est le maire, comme la conciergerie pour le concierge, la métairie pour le métayer, la prairie, la dysenterie…
Bon, c’est pas tout ça, v’la qu’y pleut, à c’t’heure!