(Après la RATP, les avocats, les pilotes de ligne, les podologues… inventaire à la Prévert des professions qui ont LEUR caisse de retraite à eux, pourquoi, alors là… L’antienne, c’est « on a cotisé comme des malades, et maintenant on va verser tout ça au pot commun ? ça va pas, non ? » C’est clair, ce ne sera pas facile. Du pain sur la planche avant d’arriver à remettre de l’ordre dans ce regrettable foutoir des retraites. Où l’on découvre, si on ne l’avait déjà constaté, que pour faire compliqué, résolument corporatiste et indémerdable, nous Français sommes champions. )
Mais au fait : un juge vient de relaxer des militants se réclamant de l’urgence écologique et poursuivis pour vol, façon « Macron ne fait rien pour le climat, donc on pique son portrait dans les mairies pour le brandir dans les manifs avec la tête en bas« . C’est nouveau, ça vient de sortir, voyez les articles ici et là… c’est la notion de légitimité d’une action manifestement illégale. La Justice ne dit donc pas la Loi, mais ce qui – aux yeux du juge, car là il n’y a pas de textes, on marche sans filet, au feeling – est justifié, compréhensible et pertinent, nonobstant la Loi.
Notons le fait que les protestataires climatiques se payent ces temps-ci le portrait de Macronious qui, selon eux, « ne fait rien » ; on peut en déduire qu’avant lui et sa déplaisante élection en 2017, ça se passait de manière satisfaisante, Hollande, Sarkozy, Chirac… oeuvrant résolument et dans le bon sens. C’est juste ce sale type, là…
Nécessité fait Loi, dit la sagesse populaire ; la sagesse d’un juge lyonnais y ajoute Légitimité fait Loi : reste à définir ce qui est légitime ! Légitime donc nécessaire, et hop !… Dans cet ordre d’idée, d’aucuns l’ont déjà exprimé, c’est vraiment illégitime qu’on soit élu avec moins de 24 % de suffrages : pas un chiffre satisfaisant, pas légitime, allez hop à la poubelle ! il devient légitime de refaire l’élection (*). Le champ des possiblement légitime est ainsi largement ouvert : une nouvelle certaine Justice se fait connaître.
Tibert
(*) En revanche, dans les élections à 98,5 % de suffrages pour le candidat unique et pour le Progrès, le Peuple et le Socialisme, ce sont les 1,5 % de réfractaires qui sont manifestement illégitimes, et qu’il convient de punir.
…. Allons bon, Tibuche : ne compliquez pas des choses qui le sont déjà assez comme ça ! Je n’arrive plus à mettre la main sur mon bon vieux dico étymologique Louis Clédat (acquis une misère après de longs marchandages autour d’un minuscule dé à coudre de café turc – plus sirop que café ! – dans le début des sixties chez un bouquiniste du Grand Bazar d’Istanbul…), mais de mémoire et quoiqu’il en semble, les deux termes ne se rapportent pas au même terrain : le « légal » est ce qui ressortit de la sphère de la loi, et donc par extension, de la Justice ; là où le « légitime » appartient au domaine de la morale et est donc propre à l’individu. Lorsqu’il y a confusion – sinon fusion – entre les deux apparaissent quantités de problèmes ; c’est le cas avec l’Islam qui, au-delà d’une simple (hum…) religion, se veut avant tout une forme de civilisation et donc confond l’un et l’autre… avec les résultats que l’on sait.*
T.O.
(*) C’est pas beau, ça ? Je me demande quelle note ça m’aurait valu comme sujet de dissert en Philo, jadis… mais là, il y a belle lurette que Jacques Lumalé, mon regretté prof de Terminale, discute en « temps réel » avec Socrate et Platon dans les vastes prairies du Seigneur : Paix à leurs âmes !
On est bien d’accord. Quand un juge prononce le légitime face à la Loi, il n’y a plus de Loi. Chacun sa légitimité ! en d’autre termes, le bordel et le chaos au nom de supposées urgences autoproclamées.