Pour notre bien, comme d’hab

On a eu les GJ ; on en a encore un peu, d’ailleurs, et leurs revendications initiales restent d’actualité : démocratie réelle, « descendez de votre cheval !« , retour aux 90 km/h sur les routes qui vont bien (*), des prix raisonnables sur les carburants, référendums là où c’est utile, et le frigo pas encore totalement vide le 15 du mois…

… mais on a trouvé un autre truc : ce sont maintenant les XR, alias Extinction-Rébellion, gracieusement exportés chez nous par les Grands-Bretons et qui font en gros la même chose, pourrir la vie de leurs voisins, mais pour des buts semble-t-il différents. Reconnaissons-leur jusqu’à présent l’absence de casse et de pillages, les black-blocs et autres furieux ne s’étant pas encore mêlés au mouvement. Ces jeunes gens des XR, donc, eux qui savent, pétris de leurs certitudes fin-du-mondistes, bloquent – avec la grande bienveillance de la Mairie de Paris, impavide – des artères et des carrefours stratégiques et provoquent de magnifiques embouteillages indémerdables et fort polluants ; ce que faisant, ils nous affirment sans rire que c’est pour notre bien !

Outre qu’entre des revendications de pouvoir d’achat, d’essence pas chère et de frigo à maintenir garni, d’une part, et l’exigence de dé-consommation et de décroissance portée par XR, d’autre part, il y a comme un hiatus, ce genre de discours « c’est pour votre bien » (ou votre sécurité, etc… ) est une rengaine fatigante et pétrie de mépris. En clair : on nous brime, nous agresse, nous bouscule, nous emmerde, mais c’est pour notre bien : nous sommes, hélas, nous autres pauvres citoyens bornés, des abrutis et des infirmes du ciboulot. Il faut nous malmener, eh oui, que voulez-vous… c’est pour notre bien !

Tibert

(*) On a rarement vu élus locaux aussi trouillards, paralysés et débinards à propos de cette affaire : quelques rares départements ont revu les limites de vitesse sur leurs routes ; les autres n’ont rien fait, tétanisés par le chantage gouvernemental à la mortalité sur les routes. On saura s’en souvenir…

One thought on “Pour notre bien, comme d’hab”

  1. … Depuis le début, je m’interroge sur la signification de ce sigle « XR » ??? Extinction ? et extinction de kwââh, exactement ? Dès après Denis Papin (ou Stevenson, c’est selon le bord du Channel depuis lequel on contemple les dégâts…) et sa machine diabolique (j’en ai des vapeurs…), l’industrie n’a plus eu de cesse d’enfler et de se boursoufler en bouffant ses propres enfants, comme Chronos (son principal complice, par ailleurs !) en son temps.
    Alors ? C’est elle qu’il faut éteindre ? C’était l’objectif de Fournier, l’un des dessinateurs de Charlie – du temps encore de Cavanna et de Hara-kiri… – avec sa « croissance zéro » et ses jolis chapeaux de paille, à une époque où on pouvait dire ce que l’on avait sur le cœur et le publier sans tomber automatiquement dans des gerbes éclaboussantes de raisiné sous la coupe des fous de Dieu* et de leur Kalatch… : lui est mort de sa belle mort.
    Mais aujourd’hui, où certains foldingues seraient prêts à confier sans barguigner la conduite des affaires du monde à une gamine de seize ans très légèrement handicapée du ciboulot, plus rien ne m’étonne : J’avais, en d’autres temps, dénoncé le nivellement par la base auquel Internet et ses « Rézos » ne pouvaient manquer d’aboutir ; la « Démocratie », c’est d’abord et avant tout la dictature du nombre, donc des médiocres. Pour ne pas dire pire…
    J’avoue que j’étais encore fort loin de notre réalité quotidienne !
    Mea culpa.
    Bon, la seule chose positive dans tout ça, c’est l’apparent réveil des n’tits djeun’s, qui donnent tout à coup l’impression de vouloir l’arrêter, cette foutue croissance exponentielle. Mais…
    Mais-mais-mais, combien de soixante-huitards, jadis aussi échevelés que véhéments, sont aujourd’hui à la veille de céder leur fauteuil de PDG-en-banque en contrepartie d’une retraite dorée-sur-tronche (style bronzage synthétique à la Onc’ Donald, dans sa « Trump Tower » toute replaquée-or) aux Bahamas ou ailleurs ?
    On a les paradis qu’on mérite.
    Eux aussi se proclamaient révolutionnaires convaincus, du temps de leurs hormones triomphantes. Mais aujourd’hui ; avec l’âge, la ménopause ou la prostate, les dernières traites de la baraque et les études des gosses…
    ‘Ous savez kwââh ? Des fois, j’envie ze Juju d’être chien, de me foutre de tout ça comme de ma première puce et de siester tranquillement dans mon panier dans l’attente de la prochaine gamelle qui ne peut manquer d’arriver : j’y veille.
    Mais Jésus-Marie-Joseph, caisse j’ai donc fait pour ne pas mériter d’être à sa place ?????????????????
    T.O.

    (*) … Dire la vanité et l’orgueil de ces abrutis qui se croient désignés et missionnés personnellement et spécialement par Dieu-Lui-Même pour mettre de l’ordre dans SES affaires ! Comme s’Il avait besoin d’eux pour ça ! Comment disait Tonton Georges déjà, à propos de la Mort ? « Elle n’a pas besoin qu’on lui tienne la faux », non ? Voir le billet précédent de Tibuche et les com’s de votre serviteur, qu’en a décidément ras-le-bol…

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