Tout d’abord, mes chers amis, un peu de grammaire genrée : on doit dire UN stigmate, c’est masculin, le stigmate, vu que c’est, outre un stigmate comme on sait – qui stigmatise, quoi… – c’est aussi l’extrémité du pistil d’une fleur, organe masculin s’il en est ! et toc. Bon, ce point étant acquis, je reviens, rengaine lassante, sur les accompagnatrices des sorties scolaires, tarte à la crème des débats sur le voile islamique. Un voile (masculin) est-il d’ailleurs forcément islamique ? que nenni ! bien des femmes non musulmanes se voilent, qui pour garder la tête au chaud, qui pour planquer une chevelure douteuse, ou parce que ça fait plus jouli, etc. A l’inverse, bien des femmes musulmanes ne se voilent pas, vivant leur religion sans cette contrainte absurde imposée par les mâles, sous prétexte qu’ils sont « comme ça », infoutus de discipliner leurs bas instincts de mâles , justement.
Mais bon… et le ministre de l’Educ’Nat, monsieur Blanquer, sur cette n-ième affaire de voile en sortie scolaire, émet ceci : « Le voile n’est pas souhaitable dans notre société« . Que n’a t-il pas dit là ! haro sur le Blanquer ! Notez bien, il n’a pas dit « il est interdit », ou « illégal », ou « scandaleux », etc ; il considère, modéré dans sa position, que la sortie scolaire étant dans un espace « entre », ni dans l’école (sortie), ni hors l’école (scolaire), eh bien, le voile des accompagnatrices voilées-islam, on fait avec… mais il déplore, c’est clair, considèrant que ce n’est pas souhaitable dans notre société. En Arabie Saoudite, en Iran (*) peut-être, mais pas en France, démocratie laïque : un des principes de notre république, c’est l’égalité homme-femme, que le voile imposé nie.
Qu’aurait dû dire M. Blanquer ? posons-lui la question, franco : Monsieur le ministre, le voile islamique est-il souhaitable (**) lors des sorties scolaires ? quatre réponses possibles, façon QCM.
– Oui, c’est souhaitable (scandaleux, islamiste !)
– Non, ce n’est pas souhaitable (scandaleux, islamophobe !)
– Je ne sais pas (***) : scandaleux ! froussard, couille-molle !
– Et vous, qu’en pensez-vous ? (réponse-type du psy) : pervers,vicieux.
Eh non, il n’y a pas de bonne réponse. C’est le questionneur qui pose les mauvaises questions.
Tibert
(*) Là-bas c’est plus simple : voile obligatoire, sinon au trou ! Même non-musulmane, une femme excite les mâles, que voulez-vous… ils sont comme ça, on ne se refait pas.
(**) Notez, il a déjà répondu à la question « est-ce légal ? » Il a dit oui, pas ravi.
(***) Variantes : je m’en tape (tamponne, branle), ça m’indiffère, rien à cirer (à foutre), c’est un problème subalterne, il y a d’autres sujets à traiter, je m’en bats les… etc.
« (***) Variantes : je m’en tape (tamponne, branle), ça m’indiffère, rien à cirer (à foutre), c’est un problème subalterne, il y a d’autres sujets à traiter, je m’en bats les… etc. »
… Eh ben alors, Tibuche ?!?! C’est l’exemple du discours de Trump dans le Minnesota qui vous a contaminé(-z’au tas) ? C’est merveilleux : je trouve que le niveau d’exigence et de courtoisie de la politique internationale s’améliore de jour en jour…. surtout depuis Internet* ! Précédemment, avant de l’ouvrir en public, on faisait tout de même attention à ce qu’on allait dire et à la façon dont on allait le faire – même les redoutables discours d’Hitler témoignaient tout de même d’un certain souci de la forme ! – ; aujourd’hui, n’importe quel garçon-vacher milliardaire (suivez mon regard) peut se lâcher les sphincters sur vos godasses et vous inonder de sa diarrhée verbale !
C’est de moins en moins ragoûtant, tout çaaaa…
T.O.
(*) Les familiers du blog se souviennent peut-être que j’avais un jour expliqué en quoi l’informatique était proprement dia-bolique, provoquant une vive réaction chez certains. Dès 92/93, alors que le Net était encore loin de son développement actuel, j’en avais discuté avec Abouna Paul, mon père spirituel, qui m’avait répondu : « C’est à la griffe qu’on reconnaît le lion… ou au fruit qu’on reconnaît l’arbre. Laissons couler : d’ici quelques années on aura une vision plus nette… si j’ose dire ! »
Eh ben voilà : le résultat est là…. un peu plus flagrant chaque jour. Et on a marché en plein dedans. M’enfin, paraît que ça porterait bonheur…
Ne jouons pas / jouez pas les vierges effarouchées ! la balance entre une écriture châtiée et syntaxiquement impeccable – ce qu’il m’arrive de tenter – et une production plus familière, voire carrément peuple, sinon ordurière, dépend largement du sujet, de l’humeur du moment. Ce matin-tôt j’étais sur ce second versant, faites excuse. Et quand vous convoquez pour vos commentaires l’Almanach Vermot et les calembours bien crémeux, vous engueulé-je ? le tout est de traiter le sujet – avec pertinence, si possible, et sans s’aligner paresseusement sur la doxa.
Mais ce n’est pas VOUS que j’engueulais, cher Tibuche, mais ce signe des Temps qui fait qu’un président des Zétazunis peut s’exprimer en public comme un vulgaire préposé au décrassage des écuries du Wyoming ou de l’Alabama, pour ne rien dire du Texas ou du Minnesota. Trump a parfaitement compris qu’il peut faire n’importe quoi ; dire l’heure d’après le contraire de ce qu’il vient d’affirmer mordicus ; mettre les femmes plus bas que ne le ferait un maquignon, traiter les noirs ou les hispanos comme des sous-hommes, etc. etc. : c’est sur cet électorat de débiles mentaux (hélas majoritaires !) qu’il s’appuie et c’est en s’exprimant comme eux – à défaut de « penser » comme eux ; je crois que l’acte de « penser », sinon la « capacité de » lui et leur restera à jamais inaccessible – ; c’est en s’exprimant comme eux, disais-je qu’il croit pouvoir remettre le couvert comme en 2016… Le plus surprenant là-dedans restant qu’aucun de ces innombrables imbéciles qu’il caresse dans le sens du poil n’a encore pris la mesure du souverain mépris dont, ce faisant, il les accable. Je l’avais naguère souligné au lendemain des élections : ce type est la pire des calamités qui pouvaient s’abattre sur ce pays… il en donne tous les jours l’illustration ; au point que même dans son propre camp, on commence de s’en apercevoir sérieusement !
God bless the United States ; je ne les aime pas particulièrement, mais de là à tomber aussi bas…
T.O.
La formule God Bless America m’a toujours dilaté la rate : au 21 ème siècle, il faut l’oser ! Plus débile que ça, on meurt. Les Allemands ont renoncé à Gott mit uns, eux.
Les Allemands, renoncé au « Gott mit uns » ? Mouais… pour certains d’entre eux, je n’en jurerais pas aussi sûrement que vous, Tibuche. Faut dire aussi qu’avec la pâtée qu’ils se sont prise en 45, y’a aussi de quoi douter de la bonne volonté divine ! Quant à « Marx mit uns », on a vu ce que ça donnait. M’est avisss que l’Est du pays mettra encore qqs décennies pour s’en remettre complètement. Et encore !
Et pour revenir à la devise yankee, toute la confusion provient d’une simple faute d’orthographe : on a sauté un « L » ; la véritable formule, c’est « In GoLd we trust »… Vous ne trouvez pas que c’est tout de suite plus clair comme ça ? Bon, je sais que vous êtes fâché avec cette remarquable institution « bien de chez nous… »* qu’est ou qu’était l’Almanach Vermot. Mais quand je vois la navrante platitude du discours politique – toutes tendances confondues ! – d’aujourd’hui, je me dis que le style « Comment vas-tu, Yau-de-poële » avait au moins ça de bien, c’était de ne pas se prendre au sérieux ! Et je ne dis rien des mensonges pathétiques façon « Castaner » ; du genre « … En balayant bien dans les coins, on vient même de retrouver un attentat manqué dont on ne vous avait même pas causé pour pas vous inquiéter inutilement, dans notre immense mansuétude… »
Ahlàlà, on vit une drôle d’époque. Comment ça, je l’ai déjà dit ?!?!
T.O.
(*) Formule qu’affectionnait particulièrement le cher Jean Nohain, du temps qu’on pouvait célébrer notre beau pays sans faire s’effondrer l’Audimat ! Quand on pense que ledit Audimat ne surnage aujourd’hui que grâce à des nullités grotesquo-clownesques façon Hanouna, y’a de quoi se flinguer… ou tourner sa télé nez contre le mur : au final, c’est moins risqué.
Pour illustrer votre propos – hélas en dessous de la vérité-nullité façon TPMP ou ONPC, etc…, La chanson de Boris Vian :
javais la télé, mais ça m’ennuyait,
Je l’ai r’tournée : de l’aut’ côté c’est passionnant !
Bon, alors, In gold we trust ? ça c’est sûr, ça !
Et puis, tenez, une autre, plus approximative : Gode blesse America !