( Défense et illustration du cochon, alias porc, cette brave bête aussi propre qu’un chat si on lui permet de vivre proprement, et qu’en janvier nos ancêtres sacrifiaient jadis, navrés mais pour la bonne cause, sans quasiment rien perdre, de la couenne aux soies en passant par les boyaux. Que celzéçeux qui n’aiment pas le porc passent au large : c’est leur droit le plus strict, person.ne n’est obligé.e ! (*) Quant à injurier les autres en les traitant de porcs, quant à balancer des #balancetonporc, #sciencesporcs etc, on se trompe d’animal, là. C’est de machos violeurs harceleurs et sexopathes qu’il s’agit. Et laissez donc ce pauvre porc tranquille, il n’y est strictement pour rien. )
Mais bon… je lisais hier ce cri d’angoisse de madame Duflot, Cécile, ex-ministre et présentement cheffe de l’ONG Oxfam : inquiète et consternée, qu’elle est. Elle traite du futur duel de la présidentielle en présentiel dans 15 mois, où d’aucuns voient déjà se profiler la deuxième manche du match de 2017 : Le Pen versus Macron. Elle n’a pas tort, c’est effectivement envisageable, et ce serait vu à gauche quasiment comme une fatalité, « on est foutus ». Je la cite : « Cette renonciation nourrit un débat politique qui se polarise autour des questions de l’islam, oubliant que les deux enjeux majeurs sont la désespérance sociale issue de l’aggravation des inégalités et l’inéluctabilité de la crise écologique ».
Ah bon… alors si madame Duflot d’Oxfam nous affirme que « les deux enjeux majeurs gnagnagna... » sont ceux-là – inégalités, crise écologique – et qu’on les oublie au bénéfice d’un débat sur l’Islam, secondaire, donc, croyons-nous comprendre, c’est la faute à qui ? ce n’est pas madame Le Pen qui a inventé l’Islamisme radical, les coupeurs de tête devant les lycées et les mitrailleurs de concerts pop, ni monsieur Macron d’ailleurs. Si madame Le Pen a tant d’intentions de vote dans les sondages – il coulera encore de l’eau sous les ponts avant mai 2022 – ce ne sont ni son charisme ni sa blondeur ni son nom qui inspirent les foules (**), c’est qu’elle nomme et prétend traiter un problème qui, aux yeux de madame Duflot, ou bien n’existe pas (quand même… vous êtes sûre ?) ou bien est secondaire, ou un leurre. Elles se trompent, ces brebis égarées ? elles sont vachement nombreuses, dites donc. Il y aurait tout de même de quoi s’interroger sur ce désolant malaise existentiel, cette errance irraisonnée et collective, non ?
Tibert
(*) La présence d’une charcuterie « traditionnelle » ne contraint personne à acheter des rillettes de porc maison ; inversement, dans certains patelins on ne trouve que des boucheries confessionnelles : on est coincé, adios rillettes et pluralisme.
(**) Moi non plus.