Les jeux du cirque chez les Romains, les corridas chez les Espagnols : même combat (le combat des autres, évidemment !). Foules avides de sang, de mort, élégantes installées a la sombra, côté ombre, c’est plus cher, et baissant le pouce ou exigeant les oreilles et la queue post-mortem… en Catalogne ce sera, paraît-il, bientôt fini de ces spectacles nauséeux où la pauvre bête, haletante et épuisée, bardée de banderilles sanguinolentes et de mouches noires, la bave à la gueule, aveuglée par le soleil, se demande dans sa pauvre tête qu’est-ce qu’elle bien pu faire à ces gens-là pour qu’ils l’emmerdent à ce point, tous ces types costumés en carnaval, boudinés dans leurs pantalons aux bosses suggestives.
D’accord c’est beau, très beau la corrida, comme était beau le geste du rétiaire lançant son filet à la tête du secutor. Magnifique spectacle… juste dégueulasse, mais beau. Il faudra avoir des cojones, du courage, pour interdire ça, et ma foi, olé ! la Catalogne, si elle parvient à tourner cette page, aura gagné dans mon estime. Laissons les beaux taureaux sombres paître en paix, couvrir les vaches en demande, trottiner dans les estancias, en attendant la mort, comme nous tous.
Tibert