( Je sais, je me fais rare… mais pourquoi ajouter de la mousse à la mousse de l’actualité ? pour que ça mousse ? je ne vais pas me lancer sur l’exégèse des récentes déclarations mélenchonesques « … comme par hasard, une semaine avant l’élection, un incident dramatique… écrit d’avance… » , vous en savez autant que moi. Le spectaculaire, là-dedans, c’est l’arrivée des pompiers, la prompte rescousse des seconds rôles, « Il faut sauver le soldat Méluche » , dès le lendemain matin sur le pont médiatique. Il urgeait d’étayer, expliquer, expliciter, paraphraser, mettre en lumière, remettre en perspective, décrypter pour nous la Pensée-Mélenchon – la fulgurante pensée du lider maximo – qui parfois nous désarçonne, il est vrai. Dans le concert des assistants secourables, j’ai, faut-il l’avouer, préféré l’assistante, Clémentine Autain ; mais pas pour des raisons politiques.)
Ceci étant, madame Lebranchu, ex-Garde des Sceaux, s’interrogeait il y a quelques jours à propos des futurs « Etats Généraux de la Justice » annoncés par Macronibus. C’est vrai qu’on sort des lois à la cadence d’un canon anti-aérien ; nombre de nos lois ne sont pas vraiment appliquées, respectées ; elles sont là « au cas où » et a posteriori, pour les litiges et pour border les débats s’il y a lieu. Et madame Lebranchu de se, de nous questionner : peut-être y a-t-il trop de lois ? Tenez, elle développe : « Je pense qu’il y a peut-être trop de lois qui s’empilent. On ne fait pas de bilan de la loi précédente et on ajoute une loi parce qu’il y a eu malheureusement un drame. (…) Il faudrait peut-être dire : on arrête de faire des lois, on fait le bilan de tout ce qui a été fait. On fait un vrai bilan, mais un bilan public ». C’est parler d’or. Je prolonge : qu’est-ce que ça signifie, faire le bilan d’une loi ? la loi parfaite, c’est celle que tout le monde respecte, et donc ne donne évidemment lieu à aucune sanction. On peut donc la supprimer ! A l’inverse, la loi nulle à ch…, c’est celle que personne ne respecte, sans qu’aucune sanction intervienne : on peut donc la supprimer, et revoir sa copie. Entre ces deux extrêmes, une bonne loi, c’est une qui ne redonde pas avec les voisines ; qui est connue et comprise, plutôt respectée mais pas totalement, donne lieu à des contrôles suffisamment fréquents et serrés – contrôles entraînant des sanctions significatives et réellement appliquées. Voilà, madame Lebranchu nous a mis au pied du mur : il faut passer notre gigantesque arsenal de lois au crible de la redondance, de l’obsolescence, de la pertinence, de l’utilité, de l’applicativité, de l’efficacité – et de la clarté ! Hercule ouvrant la porte des écuries d’Augias AVANT nettoyage devait faire la même trombine.
Tibert