Nous nageons dans ce qu’il est convenu d’appeler le « politiquement correct ». Que dis-je, nous nageons ? nous sommes submergés, noyés, aveuglés, baillonnés surtout, par le « politiquement correct ». Depuis la loi Gayssot, notamment, il est très très mal vu – d’ailleurs on ne le voit pas, les « modérateurs », la censure, le consensus mou, la consciencieuse conscience veillent avec leurs grands ciseaux – très mal vu et réprimé, dis-je, de dire, et surtout d’écrire quoi que ce soit qui puisse défriser les poils de la barbe d’un barbu, froisser une kippa, critiquer tel ou tel à raison de son appartenance à une communauté « sensible » (sensible aux critiques, s’entend).
Sauf deux sujets : le Christ, la chrétienté et le pape : vous pouvez taper, c’est non seulement permis, mais très mode, en fait. Attention cependant, UNE seule religion dite « du Livre » est bonne à critiquer et à se faire foutre d’elle ; les deux autres, pas touche !! Et les blancs : aucun problème, traînez-les dans la boue, les blancs, c’est sinon normal, du moins considéré avec la plus grande indulgence.
Bon, ce pré-en-bulles étant couché sur le papier, j’en viens au titre : pourquoi dit-on « politiquement correct » ? en quoi est-ce politique ? et correct ? d’abord ce n’est pas correct, « correct« . Pas correct : si c’était correct, comme une démonstration de maths est correcte, on désignerait les chats par leur nom de chats, mais délicat, neutre, inodore, arrondi, édulcoré, châtré. Et puis c’est sociétal, et surtout pas politique, car la politique a pour credo le vrai, la clarté, la lucidité – on leur tourne le dos. C’est sociétal tendance « surtout pas de vagues », tendance charitable, tendance « tout le monde il est beau » ; sociétal parce que si des conneries sont faites, c’est la faute à la société, pardi !! saleté de société, sur laquelle on peut cogner allègrement, car elle n’est jusqu’à présent ni juive, ni musulmane, ni noire, ni homosexuelle, ni… bref rien de tout ce sur quoi il ne faut surtout rien dire de désobligeant.
Bref, c’est sociétal édulcoré, pas « politiquement correct », le « politiquement correct ». En somme, ce terme de « politiquement correct » a été rédigé en langue « politiquement correcte ». Miracle de l’auto-génération qui nous permet de lire « jeunes » là où il faudrait lire « bande de délinquants mineurs« , ou « les Taliban ont exécuté 8 membres d’une ONG en Afghanistan » là où tout journaliste normalement pas correct aurait écrit « assassiné« . Il est vrai que ces 8 dangereux terroristes avaient, paraît-il, des bibles sur eux !! arrrgh, des bibles… affreux !! là on peut taper, pas de problème, ça fait partie des deux sujets où on peut se lâcher.
Tibert