Au pain sec et à l’eau ?

( Récits passionnants, dans vos divers Canards-Sur-Toile, de la journée d’hier au procès des attentats du 13 novembre : une magistrate belge, madame Isabelle Panou, y est intervenue longuement… mais vous n’en saurez quasiment rien, sauf à être abonnés au Soir, à la Libre Belgique, au Parigot, au Monde… c’est réservé aux lecteurs payants. Ah si… un canard vous les donne gratis, ces informations ! Un canard qui n’est pas à l’Est, plutôt de l’autre côté. Mais chuut ! je ne vous ai rien dit. )

Et puis cette histoire poignante d’un gamin qui n’a pas mangé à la cantine, parce que sa môman a négligé de payer sa note de 900 euros (*), rien que ça ! note due à la mairie d’un village du 3-3. La honte ! La maman en question est passée, forcément, à TPMP chez Hanouna sur C8, où elle a eu son quart d’heure de célébrité warholien – et putassier. Il est vrai que le sujet est propre à faire pleurer dans les chaumières, genre « Le petit Chose » , « Cosette et les Thénardier » , « Sans famille » et autres « Oliver Twist » . Chirley – la maman se prénomme ainsi, mais elle parle français comme vous et moi – assure qu’elle a reçu des relances de la mairie, mais pas de factures : voilà une fine procédurière, bien renseignée sur les manoeuvres dilatoires. Le gosse a été ramené chez lui par un policier municipal, brocardé – le gosse, pas le flic – par les autres bambins, témoins de l’évènement. Vous imaginez la violence, la honte, le choc ? manu militari, littéralement. Mais il paraît qu’il était gentil, le policier… c’est possible, ça ?

Au total, on nous enfume, ni plus ni moins, et ni vous ni moi ne saurons ce qui s’est dit, ce qui s’est réellement passé et pourquoi ça s’est passé comme ça. Tout sur le buzz, l’affect, la corde sensible ! monsieur Hanouna aurait pu inviter un représentant de la mairie incriminée pour dire sa version des faits ; ça n’aurait été que simple souci de vérité, mais il avait choisi son camp, et l’avait choisi pour vous. Si ce n’est pas de la manipulation, ça y ressemble bigrement.

Vous vous ferez peut-être votre opinion… moi j’ai un faible pour la solution du maire de Saint-Pourçain-Sur-Sioule, le coup du pain sec et de l’eau. D’abord, c’est juste le pain sec, en fait : l’eau, c’est ce qu’on boit d’ordinaire dans les cantines scolaires. On ne stigmatise pas les enfants, ils sont nourris – sur un repas, avec du bon pain bio de première pression à froid, ils n’en pâtiront pas – mais on met la honte aux parents indélicats. Il y a certes des parents qui sont vraiment dans la dèche, on peut essayer de les aider, mais les mauvais payeurs, si si, ça existe !

Tibert

(*) L’équivalent de 400 repas, soit 2,25 euros l’un : c’est abordable, non ? 400 repas, c’est quasiment deux ans d’impayé, ça fait quand même beaucoup.

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