( L’utile canard hebdomadaire « Que faire à Montpellier cette semaine » , alias La Gazette, 2 euros tous les jeudis, penche à gauche, ce n’est pas un scoop – sans doute pour tenter de faire contrepoids. Un bref article (1/5 ème de page) – avec une photo d’ oeuvre d’art : un mannequin de vitrine empaqueté dans un sac plastique – commente la nouvelle expo du MO.CO (MOntpellier COntemporain (*)) : « L’épreuve des corps » . Il s’agit du corps, donc… et, je cite le directeur dudit MO.CO, « …et la façon de le traiter dit beaucoup de nos sociétés » . Eh oui… extraits de l’article : « on montre donc le corps dans tous ses états : en transition de genre avec les sculptures de Michele Rizzo… » ; il est vrai que c’est très bien vu, très tendance, avant de devenir banalissime, et bientôt remboursé (sic) par la Sécu : on se fait maintenant raboter la zigounette comme on irait pisser, et ça participe grandement de la dénonciation du système macho-capitaliste. J’exagère ? je pousse le bouchon, là ? à peine. Tenez, la suite de l’article : « Surtout, les artistes dénoncent sa soumission (la soumission du corps, NDLR) par des diktats masculins (…) ou par une société capitaliste qui broie le travailleur insuffisamment productif (…). Encore une fois, le MO.CO montre ici comment l’art contemporain s’approprie des sujets sociétaux pour mieux les dénoncer » . Au MO.CO, donc, on dénonce (sic) les sujets sociétaux, au moyen de l’art ; et c’est le détestable diktat masculin, la malfaisante société capitaliste qui s’y collent – comme d’hab, ajouterais-je. )
Mais le Robert, le dico bien connu, dans son édition en-ligne, a introduit « iel » : entre il et elle, mais en commençant par il, on lit de gauche à droite, nobody’s perfect ! Lu à l’envers, ça fait la monnaie roumaine, valide au Scrabble tout comme zyklons, avant que iel y fasse aussi son entrée victorieuse – c’est l’affaire de quelques semaines. Mais, cher Robert, il reste pas mal de pain militant sur la planche – à pain, justement, à propos de roberts ! car si le/la tout récent.e iel se revendique de genre résolument, fièrement indéterminé.e (**), notre langue sexiste renferme encore des tombereaux de termes hélas genrés ! de pluriels neutres donc masculins ! Il va falloir turbiner ferme, Robert, pédaler dans la BONNE direction, abonder la BONNE cause ! Sur le site du Robert, justement : « robert – nom masculin. Familier : sein » . Délicieusement ambigu.
Tibert
(*) Une lectrice de Nantes suggère l’ Art Comptant pour Rien.
(**) Quelle soupe !
C’est peut-être aussi l’Art content pour rien.
C’est également possible. Il est vrai que « comptant pour rien » laisse parfois perplexe, quand on voit le fric mis sur la table pour acquérir certaines merdouilles lamentables. Content pour rien ? pour pas grand-chose, assez souvent. Mais mon billet illustre le côté politique ! politique, vous dis-je, et donc « de gauche », forcément, de cet « art » contemporain. Le reste n’est que fumisterie, n’est-ce pas ?