Nous connaissons tous ces mèls délicieux nous annonçant que « votre nouvelle facture est disponible, cliquez ici... » ; oh miracle, elle est là. Je connais une boîte, Engie pour préciser les choses, qui pratique le suspense : attention le petit oiseau va sortir… ! « Votre nouvelle facture sera disponible d’ici 24 heures » : c’est stupide, j’ai autre chose à foutre que de guetter ma facture Engie au trou de la messagerie. Je le leur ai dit, mais cause toujours, tu peux flûter.
A propos de cause toujours, une drôle d’histoire… un mien ami campagnard m’a raconté ça… il a, comme des tas de pauvres bougres trop loin du gaz de ville et dotés d’une baraque vieillotte, une citerne de propane dans son jardin. C’est cher, très cher, mais pratique, propre et pas trop mal vu, à la différence du fioul domestique, désormais maudit, « caca » (le fioul marin, agricole et du BTP, ça par contre c’est sans problème !). Mais bref, il a un contrat avec un des 5-6 fournisseurs de l’Hexagone, qui se partagent le gâteau : en l’espèce, appelons-le V.
Il lui reste autour de 31 % de sa citerne ; il passe sa commande de propane en ligne, nickel. On lui envoie par mail, c’est pertinent, un estimatif de la livraison attendue, genre 650 kilos, pour un montant autour de 1.600 euros ; on lui annonce une date de visite. Très bien… la date est confirmée, tel jour le matin. Farpait.
Le jour dit, le livreur vient à 15 heures… c’est un peu tard dans la matinée, mais bon… ça se passe normalement, jovial, comme d’hab… et il repart, laissant dans la boîte à lettres le bon de livraison – il aurait pu le donner de la main à la main, mais le Covid, n’est-ce-pas ! admettons, le Covid. Sauf que ledit bon de livraison, désinfecté, annonce plus de 1.200 kilos de propane livrés… dans une citerne qui en contenait encore 30 % (380 kilos environ) et qui est plafonnée à 1.100 kilos !
Détail amusant, chez V. on envoie encore les factures par courrier, à l’ancienne, et on n’annonce pas quand ladite facture est prête sur le Houèbe : c’est comme les oeufs, il faut aller au poulailler les y découvrir. On va donc par-ci par-là sur son compte internet V., des fois que la facture y serait. Oui ! 6 jours plus tard, la voici, pimpante et fraîche ! 3.200 euros et des poussières.
Horreur et consternation… c’est hors de prix, et absurde ! (*) Une citerne de 1.100 kilos nominal, remplie à 380 + 1.200 = 1.580 kilos, ça déborde ! du propane liquide comprimé à 8 atmosphères, sur la pelouse ! Et mon ami, sûr de son bon droit, résolu à ne pas payer ce montant stratosphérique, utilise (plusieurs fois) le pratique module « messages » sur le portail internet V. pour expliquer son cas. C’est en fait un module de messages du genre « trou noir » , /dev/null en langage informatique : on crache au fond, on n’entend même pas quand ça touche le fond. Aucune réaction… Le téléphone, donc ! le téléphone, lui, fonctionne très bien. Mais le Chargé de Clientèle s’y montre péremptoire, Si si, c’est tout à fait vraisemblable, un tel cubage – Mais enfin, voyons, la limite physique… – Mais si, mais si… mais je vous passe le service Logistique. Au service Logistique, on finit par accrocher un Chef qui était là, et qui admet qu’il y a effectivement comme un os, une incongruité, et diagnostique « le livreur a appuyé deux fois sur le compteur ; on va vous faire un avoir ». Aahhh. Enfin.
Sauf que le service Facturation, lui, se fout de ce que fait le Service Logistique ! et donc, lettre de relance, Vous restez nous devoir 3.200 euros gnagnagna… contentieux… menaces… poursuites… soucieux, n’en dormant plus, mon copain se fend d’un Recommandé / AR expliquant l’impossibilité physique de la livraison litigieuse, faisant état des conclusions du Service Logistique, exigeant qu’on lui fasse une vraie facture qui tienne debout. Rien… ah si, le Recommandé a été reçu… De nouveau, nombreuses visites quotidiennes au site Houèbe voir si ça bouge… et vers la mi-décembre – 6 semaines après la livraison – oh surprise, le solde des sommes dues s’affiche rectifié, correct… environ la moitié, donc, du montant initial. Au courrier-papier, c’est un avoir qui arrive, un peu plus tard… bien !
Et puis ? et puis rien ! En fait, le Service Relation-Client n’est probablement pas au courant des activités des Services Logistique et Facturation : pas un geste, pas un message, pas un coup de fil, pas le moindre souffle d’air, rien. Ben quoi, il voudrait des excuses, en plus ?
Tibert
(*) Une facture comme ça ne devrait jamais être sortie : les ordinateurs, n’est-ce-pas, savent détecter et bloquer les cas aberrants, moyennant quelques contrôles simples, ce qui est ici le cas.