( Tandis que des Français étaient collés à leur télé, leur tablette, leur ordi… à suivre le feuilleton « Elections, Acte 1 » , des cambrioleurs en rupture de stock de tronçonneuses en profitaient pour se refaire gratis. Le magasin ainsi dépouillé en est environ à sa douzième visite discourtoise ; à ce stade on ne compte plus… une idée : que le propriétaire lésé et nerveusement très atteint – on le comprend – se reconvertisse en salon de thé ou crêperie bretonne : les malfrats – sans doute un peu toujours les mêmes, ils ont maintenant leurs repères – sont indifférents aux stocks de Lapsang-Souchong, de Darjeeling ou de blé noir, qui se revendent mal, « tombés du camion » , chez leurs clients habituels, arboriculteurs ou forestiers. Ils iront dévaliser ailleurs ; d’autres gendarmeries, qui sait ? se taperont les paperasses et les enquêtes ardues à venir. Bon, s’il s’agissait du vol du scooter du fils d’une huile de la République, l’affaire serait résolue en quelques jours ; on a bien entendu une idée assez précise du profil des indélicats, on sait où chercher… Mais bof, hein, il n’y a pas mort d’homme, et puis l’assurance paiera. )
Mais autre chose : Macronious, grande nouvelle, envisagerait même un référendum ! sur l’âge de la retraite… mais non, il n’y est pas hostile ! du moins en attendant d’être élu, si vraiment ça coince… interroger les Français, mais pourquoi pas ? On sait pourtant que la boîte à référendums (referenda, en latin, allez, un peu de pédanterie) a été égarée, le couvercle est rouillé, ou bien on a perdu la clé, depuis le dernier qui date de… 2005 : dix-sept ans, donc, et puis on se souvient comme le « Non » d’alors, à 54 % , avait été peu clair, inaudible en fait, sûrement un malentendu, et les décideurs en avaient déduit que c’était probablement « Oui ».
Avant l’élection, donc, monsieur Macron est tout à fait disposé à organiser un référendum. On verra ce qu’il en adviendra… tandis que madame Le Pen ne voit que ça, le référendum, cette solution « populiste » – si si, les Suisses sont terriblement populistes, on leur demande leur avis, enfin quelle idée ! – car elle se sait coincée : à supposer qu’on l’élise, et pour pouvoir agir comme ses électeurs le lui demandent, elle devra faire légalement – donc par référendum, what else ? – péter les barrages des très sourcilleux Conseils d’Etat et Constitutionnel, ces gardiens de la pureté des textes – quelle que soit la mocheté du réel.
Tibert
PS – Tiens, juste pour illustrer : Le Monde pousse les hauts cris, on (madame Le Pen) veut violer l’Etat de Droit avec son projet de référendum. Donc poser une question aux Français, à tous les Français, et non à leurs subrogés théoriques, c’est affreux ? le problème est bien là : on (nous, les Français), on s’égosille, on peut flûter, mais on n’est pas légitimes à s’exprimer… alors qui a peur du référendum ? et que penser de l’adjectif « illibéraux » que Le Monde attribue aux régimes polonais et hongrois ? illibéraux, ou non démocratiques ? le libéralisme n’est pas la démocratie ; c’en est une version laxiste – chez nous, carrément laisser-faire, derrière le rideau de fumée du respect des textes, pieuse fiction.