Grèves : chronique… chronique de grèves chroniques. Nous ne devrions pas perdre de vue que le premier bâton dans les roues dans cette affaire prétendûment liée à la loi sur les retraites, ce sont les dockers de Marseille qui l’ont mis. Les dockers de Marseille : THE Corporation, intangible et souveraine. Tenter d’y toucher coûte cher, et le gouvernement a tenté d’y toucher.
Mais par la suite, mayonnaise anti-Sarkozienne et syndicats de fonctionnaires aidant, le mouvement a dérivé sur les retraites (rideau de fumée ?). Comme titre si bien le Figaro, le mouvement « contre les retraites » !
Une amie Corse à nous, et qui vit depuis longtemps en Suède, nous écrivait suivre attentivement la situation – la pénurie d’essence a débuté en Corse – mais que « vu de la Suède, ce conflit sur la retraite est assez ahurissant, mais tellement français ! ils en sont, eux, à mettre la barre à 67 ans, sans faire de drames« .
Bon, c’est pas tout ça, mais « on fait quoi, maintenant » ? comme diraient les journaleux de la télé. Manifestement Mme la ministre des Finances, qui nous assure que tout baigne, ne va pas faire le plein à la pompe elle-même ! ceci étant, le paysage est assez contrasté :
– On vit plus vieux (surtout plus vieilles), et donc les pensions vont coûter plus cher. Dame ! il faut donc trouver du fric. Rallonger (*) la durée de la vie active, évidemment. Cotiser plus, certes.
– Mais les « seniors », on n’aime pas ça dans nos entreprises, sauf bien entendu les fonctionnaires, qui eux, sont indéboulonnables. Les « seniors », soi-disant chers et peu productifs. On les vire ? et « ils font quoi » en attendant que l’heure de la retraite sonne ? ils vont pointer chez Popaul ? (**) exaltante perspective.
– les jeunes : bien entendu ils sont tous devenus bien plus intelligents que leurs aînés, puisque le taux de réussite au Bac est astronomique. Mais ils veulent tous faire Commercial, fonctionnaire ou bureaucrate ; jamais plombier, horticulteur ou technicien en machines agricoles. Hormis ceux qui sont vraiment bien diplômés et / ou qui en veulent, et qui trouveront sans problème du boulot, les autres… traîneront en fac’ jusqu’à y user leur peu d’énergie et celle des profs, et commenceront à bosser fort tard : la retraite sera maigrichonne au bout du parcours.
– Du travail, il y en a : mais il faudrait, à défaut de trouver à faire ce que l’on aime, aimer ce qu’on a trouvé à faire. On n’est pas du tout du tout dans ces dispositions d’esprit chez nous, où par définition, sauf l’Etat-patron qui est très-très bienveillant, super protecteur – et laxiste, tous les patrons sont réputés des salauds et des exploiteurs.
Bref : difficile équation, vous en conviendrez.
Tibert
(*) Elle a déjà été allongée : donc je la « rallonge », y a pas faute.
(**) Pas le Popaul que vous pensez ! Pôle-emploi, alias Popaul.