Alban Gervaise, ça vous dit quelque chose ? Gervaise, sûrement, si vous avez vu le film éponyme de René Clément – tombé dans l’oubli – ou bien lu « L’assommoir » . Eh non ce n’est pas la Gervaise de Zola, pas non plus l’assommoir, mais le coup de couteau mortel, et puis l’omerta, comme titre Le Figaro : à part les sites Houèbe classés très à droite, c’est – ce fut, et vite passé – pour la presse nationale un fait divers au rayon des chiens écrasés ; et puis « pas de vagues » , selon la célèbre devise. On a fait des trucs nationaux, discours, flonflons… pour un rocker belge pénible, pour un estimable Michel Bouquet, mais pour un excellent médecin militaire qui a bien servi son pays, assassiné devant l’école de sa fille par un type qui a crié en arabe « Dieu est le plus grand » , rien, circulez. En revanche, si c’était un crime raciste, par exemple un Maghrébin ignoblement agressé par un « facho » ou un « suprématiste blanc » , on aurait eu des marches blanches, des fleurs et des pancartes dans les défilés, des comités de soutien, des émeutes de banlieue, des bagnoles cramées, des saccages de centres commerciaux, des pillages, des mortiers d’artifice, des… bref on en aurait abondamment entendu causer. Ici c’est simple et l’on passe vite à autre chose : manifestement l’assassin est fou, il a forcément un « pet au casque » , et basta.
C’est comme ça qu’on nous informe… Au passage, au lieu de pleurer à l’omerta, le Fig’ragots pourrait mettre son article sur la mort du docteur Gervaise en tête de gondole, et en lecture libre et gratuite : ça aiderait à la briser, l’omerta !
Mais on vous donne les bonnes informations, n’en doutez pas. Si le docteur Gervaise ne vaut pas une larme journalistique, en revanche la politique du gouvernement britannique envers l’immigration « économique » illégale est pointée du doigt (ici, Le Monde) par les bons journaux : « c’est inadmissible, Boris Johnson a entrepris de renvoyer les « migrants » africains en Afrique ! » . Mais il fait tout simplement son boulot, Boris, comme le devrait son homologue français. Les lois interdisent l’immigration sauvage ? eh bien il les applique, ou tente de les appliquer, nonobstant… a) la Cour européenne de Justice, qui juge « en l’air » , n’est pas anglaise et n’a aucune notion des volumes en jeu – elle ne veut surtout pas le savoir ; b) toutes les assoces éprises d’immigration – notamment les assoces d’immigrés déjà installés ; c) tous les mouvements de la gauche-extrême, pour qui c’est pain béni, un vivier électoral à bichonner, le Nouveau Prolétariat appelé à jouer la masse de manoeuvre pour le futur Grand Soir.
C’est sûr, il fait plein de conneries, Boris ; il festoie imprudemment quand tout le monde est confiné ; il veut réviser unilatéralement les accords du Brexit là où ça le gêne… mais sur le problème des « migrants » (des immigrés illégaux), il fait juste son boulot, Boris, il applique les lois. Le Monde a une tout autre lecture, et vous l’explique, en fait « il s’adresse directement à l’électorat qui vote Conservateur depuis le Brexit ! » Je résume le sens de la chose : manifestement il est de droite, Boris ; il faut donc taper dessus.
Tibert