La prochaine cata

( Je ne vous cause pas des Législatives : d’ailleurs c’est déjà « dans la boîte » , ce matin au marché aucun tract : les opinions sont faites. Avec les grêlons gros comme des pamplemousses, les inondations, les incendies, les tsunamis, les nuées de sauterelles, deux ans de Covid à variantes, les ravages des antivax, la canicule au mois de mai, la pénurie d’huile de tournesol, Poutine qui envahit l’Ukraine, la variole du singe appliquée à l’homme… c’est la Fin du Monde qui arrive ! l’Apocalypse qui se pointe, avec les trompettes du Grand Orchestre du Créateur Barbu, et la prochaine catastrophe, ça va être, si ça se trouve, Mélenchon Premier Ministre (en plan B, il paraît qu’il est sur un coup, un casting pour faire doublure de la Reine d’Angleterre).

Demain donc on ira taquiner le brochet, sinon on fêtera sa fête à papa à midi, avec, évidemment, autre chose qu’un collier de nouilles ; un cendrier-pâte à modeler ! peint à la gouache bleue, avec un emballage-cadeau. Ou bien un after-chèvre, une boîte de cigares, un Cognac un peu classieux, une cravate à pois, un bon pour un tatouage de son choix, plus rarement un bouquet de fleurs… les hommes, ça ne fonctionne pas tant que ça au bouquet de fleurs… on est là, vous le constaterez, les deux pieds dans le stéréotype de genre, c’est affreux. J’entends d’ici les couples lesbiens protester, ça commence à rouspéter du côté des LGBT++, je tire donc prudemment l’échelle.

En fait je voulais vous parler de Trintignant… vu que le CNFF, le Comité National des Fêtes Funèbres a quasiment vidé sa cagnotte pour enterrer Djohnny en grandes pompes – des santiags’ – puis Michel Bouquet avec des fleurs, et qu’il en garde un peu sous le pied pour le prochain décès de monstre sacré – Delon, BB, Arlette, Line Renaud ? va savoir… – il n’y aura rien pour Trintignant, vous pensez bien ! Nonagénaire, il vient de tirer sa révérence… on va dire qu’à cet âge c’est statistiquement assez normal. Mais moi je vais vous dire : j’ai une histoire personnelle avec lui, avec Trin-trin, comme on l’appelait. Il était à part : d’abord sa voix ! une voix comme on n’en fait pas deux, bon, tout le monde vous le dira, la voix de Trintignant… OK. Mais le truc qui moi m’a toujours scié chez Trintignant, c’est quand il courait. Sa manière de courir. Personne ne courait comme lui ! La scène de « Un homme et une femme » (chabadabada) où il se met à cavaler sur la jetée pour se jeter, justement… oui, certes, mais tenez, sur le port de Nice, à la fin de « Sans mobile apparent » , quand il court comme un dératé… avec un flingue à la main… ce déhanchement, cette façon de jeter les bras et les jambes et le buste avec… c’était sa patte, si je puis dire, sa signature. Evidemment, avec le temps, il a moins couru, ou moins vite – dans « Amour » , plus du tout. Quand c’est triste on ne court pas.

Tibert

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