Je pense, comme vous, que c’est carrément lamentable : impossible d’échapper – sauf à boycotter la télé et les journaux – à la marée journalistique qui dure depuis 3 jours. Trop heureux de tenir un nonos à ronger, les journaleux ! et de nous le faire bouffer ! haché menu ! Et que je te bave, que je te bavasse, te tartine, te délaye, te commente… Hier ces abrutis transmettaient quasi in extenso et en « direct live » (en direct, quoi) le parcours solennel et compassé de quelques fourgons noirs à la queue-leu-leu sur les routes d’Ecosse ! vous comprenez, « c’est le cercueil où gnagnagna… le drap aux couleurs blahblahblah… les accompagnants etc etc etc. » . Ici c’est la France, une république, on a d’autres centres d’intérêt que la famille Windsor, ses frasques et ses pompes. Elle est morte ? c’était hautement prévisible, et voilà qui est fait. Sincères condoléances aux monarchistes britanniques, et passons à autre chose.
Notez, il est de nombreux citoyens d’Outre-Manche qui n’en veulent plus, de la famille Windsor, de son décorum, son budget plus que confortable, ses manoirs, ses hauts-de-forme et ses chapeaux à plumes assortis aux manteaux. De nombreux citoyens, là-bas, préfèreraient passer à un régime moderne, démocratique, sobre et sans chichis.
Laissons, de grâce, les Britanniques enterrer LEUR reine, qui n’est pas la nôtre, et évoluer, à leur convenance, vers un régime moins ridicule. Et puis je suis heureux de lire, dans France-Info, que des maires, chez nous, ont refusé de mettre les drapeaux en berne aux frontons de leurs mairies. Et d’une, on ne fait pas ce genre de génuflexion républicaine pour tous les monarques, le roi de Mésopotamie, du Siam ou du Poudo-Balung : pourquoi ce traitement à part ? et de deux, on a écrit « Liberté, Egalité, Fraternité » sur ces frontons de mairies, ce n’est pas pour donner des coups d’encensoir à une monarque, cheffe d’une variante locale de la chrétienté.
On aurait pu se montrer corrects, polis mais sobres ; nous assistons en fait, écoeurés, à une pipeulisation épaisse, lourde, complaisante de l’ensemble de nos médias, à brasser leur soupe « têtes couronnées » ad nauseam. Je ne vous dis pas, si Albert de Monac’ vient à casser sa pipe !
Tibert