( Un correspondant me signale ce thouïtt – je ne vais que très rarement fureter chez Thouïttteur – qui pointe des pratiques pas carrément très morales, voire douteuses… ceci étant, tout le monde fait des trucs du même tonneau ; tenez, moi, quand je bossais, lors d’un déplacement professionnel en voiture, il m’arrivait de m’arrêter dans un bled pour y siffler un godet – avec modération, ça va sans dire – ou m’acheter une baguette, le journal, un tube de colle… bref je soustrayais quelques précieux instants de mon travail à ma boîte, pour mes besoins ou mon profit personnel. Le cas que je vous présente ici est plus luxueux : il s’agit d’un député LFI, d’origine chilienne, Rodrigo Arenas, qui annonce à ses fans, ses groupies… ses followers, qu’il actionne « ses équipes » (fichtre ! ça doit faire du monde !) pour préparer son voyage au Chili, à l’occasion… du 50 ème anniversaire du coup d’état contre le président Allende ! ça se fête, à LFI, ce coup d’état ? Pinochet en libérateur ?
Mais soyons clairs : que le député en question ait de la famille, des amis, des liens là-bas n’est évidemment que pure coïncidence, vous pensez bien. Il se peut d’ailleurs que d’autres occasions de fêter un truc vaguement chilien se présentent, la Fête de la Transhumance (*), un hommage à Pablo Neruda, le 506 ème anniversaire du « détroit de Magellan »… et nous pouvons compter sur le dévouement du député Arenas. Comme l’écrit Wiki, « Les allers retours au Chili du député font polémique. » )
Et puis Le Fig’ragots jette un coup de projecteur sur L214, ce groupuscule militant anti-viande, qui filme et diffuse les horreurs des abattoirs et veut promouvoir la non-viande (ben quoi, on donnerait du tofu, des pois chiches, des fayots aux chats !). Personnellement, et à moins que la Loi vienne à l’interdire, je persisterai à manger du carné ; chacun fait comme il le sent, tant que c’est licite et raisonnable. On touche là, avec L214, à une espèce de religion, de croyance : depuis que le Monde est monde, les carnivores et les omnivores mangent de la viande ; ça les nourrit, leur permet de continuer à vivre en bon état. S’en priver par égard supposé pour les être vivants, c’est bébête : les chats déciment les oiseaux, les pies et les corneilles picorent les restes des hérissons écrabouillés sur l’asphalte, les renards chassent les poules, une seule chauve-souris se bâfre 1.623 insectes chaque nuit, le lézard itou mais en plein jour, l’araignée dévore des mouches, la mante-religieuse femelle déguste post-coïtum son partenaire, les fourmis colonialisent les puçerons… ça se mange de partout et en tous sens, de façon bordélique, spontanée, nécessaire…
L’homme a, lui, organisé ça, pour son propre usage : comme tous les mammifères non herbivores, il a besoin de protéines de bonne tenue. Donc, oui, on sacrifie les animaux réputés comestibles, ils ne se doutent pas du coup et ça peut se faire sans douleur inutile. Que ça se fasse sans mesure, salement, cruellement (**), c’est inadmissible, évidemment. On a raison, L214 a raison, de dénoncer les pratiques malsaines, les abattoirs mal tenus, les maltraitances ; il faut aussi privilégier l’abattage « à la ferme » au lieu de transbahuter les bêtes sur les Nationales. Bref il faut de l’humanité, voire de l’empathie. Et des protéines de bonne qualité. Comme le chantait Maurice Chevalier, « Si vous n’aimez pas ça / N’en dégoûtez pas les autres » .
Tibert
(*) Pour transhumer du Nord au Sud, il faut environ 12 jours ; d’Est en Ouest, un peu plus de 6 minutes.
(**) à propos de cruauté, L214 reste obstinément silencieux sur l’abattage rituel (halal, casher) : on y fait inutilement souffrir les animaux, égorgés et saignés à vif pour soi-disant obéir aux injonctions « Si si c’est Lui, Il m’a dit que » d’un hypothétique Grand-Manitou qui aimerait voir le sang couler… rien à dire là-dessus, L214 ? tout baigne ?