( Ce fait divers, qui serait rigolo si ce n’était pas sinistre : un boulanger du 8-7, dans le Limousin, se voit sollicité par des « Agriculteurs en Colère » (appellation d’origine protégée) qui passaient par là, pour qu’il leur cède gracieusement quelques miches : la solidarité, mon bon monsieur ! Comme il n’a rien à leur proposer à ce moment-là, il les invite à revenir plus tard. Il s’absente, et, de retour à sa boutique, découvre la devanture souillée de fumier et autres saletés rurales … mais si, mais si, on les aime, nos agriculteurs ! )
Et puis cette intéressante tribune du Monde qui questionne la position suicidaire de la gauche sur l’immigration – c’est un peu à contre-courant de l’air ambiant dans ce canard, donc à marquer d’une pierre blanche. Titre : « La gauche, à force de prétendre que l’immigration est un faux problème, se condamne à assister en spectatrice à de redoutables batailles ». .J’ai pu, veinard, avoir accès à l’intégralité du topo ; mais on y cite un autre texte sur le sujet – fort circonstancié, historique et tout et tout, et complet – de la Fondation Jean-Jaurès, qui rame dans le même sens.
Extrait : « Cette piètre performance [de la politique globale envers l’immigration, NDLR] se fait malgré un budget conséquent consacré aux politiques d’intégration. Mais là aussi, l’idéologie nous empêche : souhaitant éviter tout reproche de reproduire une domination coloniale ou de détruire les identités d’origine, notre politique d’intégration s’est montrée singulièrement généreuse sur les dépenses passives. Ainsi, l’allocation reçue par les demandeurs d’asile est supérieure à celle allouée par la plupart des pays d’Europe, Allemagne comprise. » . On rejoint là une partie du « pognon de dingue » dont parlait Macronibus – ce qui lui valut de vertes remontrances.
Le Monde traite entre autres de l’abandon de « la longue tradition de gauche revendiquant un « contrôle ouvrier » sur les migrations et son abandon, à partir des années 1980, au profit d’une vision morale assimilant toute idée de régulation à du « racisme » . Eh oui, la gauche a eu, avant ce virage « Bonne-Pensée », un discours autre que moralisateur, incantatoire, dogmatique sur ce sujet.
Autre échantillon, si vous n’avez pas accès à la totalité de l’article : « Au prisme social qui présente les immigrés comme des travailleurs surexploités s’est substituée une vision morale et culturelle mettant en avant leurs droits en tant que minorités, notamment sur le plan religieux » . C’est un bémol à votre credo, mesdames-messieurs les droitdelhommistes, fervents des portes grand-ouvertes, obstinément, en dépit de tout constat du réel.
( Enfin, restons dans la mesure : c’est juste un papier, hein… )
Tibert