Un bel article du Monde, qui nous relate la mise en retrait provisoire de cinq journaleux de France-Télé (le Service Public, donc) pour avoir signé es-qualités : « SDJ de France 3 – Edition nationale » (*) un manifeste anti-RN, dont vous pouvez prendre connaissance ici, par exemple, chez Reporterre. Rien de neuf, c’est comme d’hab l’alerte à la Peste Brune, la Liberté muselée, c’est l’annonce de la mise au pas de l’opinion, les bruits de bottes… bref ce sera l’horreur, si par malheur, gnagnagna… mais chacun ses opinions, pas vrai ?
Certes, chacun ses opinions, mais ces cinq-là parlent au nom de leur boîte ! qui est tenue à la neutralité ! et ce qui interpelle là au niveau du vécu, comme on disait en 1978, c’est la différence de traitement : ces gratte-papiers militants, et fiers de l’être avec leur macaron Service Public, sont punis, mis à la photocopieuse ou au tri des trombones, et qu’on ne vous entende plus, faites-vous oublier, pour le temps des élections ; ils pourront refaire surface après, tout guillerets. Tandis que monsieur Achilli, autre journaleux de la même structure, qui avait été accusé d’avoir rencontré et pris langue avec le Chef du RN, à titre privé, mais sans en avoir demandé la permission, a été viré, lui.
On se perd en conjectures, dans les milieux bien introduits : soit ces braves petits sont de simples syndicalistes, SDJ – de gauche, forcément – et qui s’expriment en tant que tels : rien à redire. Soit ils se servent abusivement de leur étiquette « Service Public » , et là… ils passent la ligne rouge ! alors, cette clémence dans la sanction ? cette simple tape sur les doigts ? En quelque sorte, on se méfie, on marque le coup, mollement. Si par malheur la sortie des urnes penchait du mauvais côté ? connaissant les projets funestes du RN envers ce Service Public, dont l’impartialité politique fait pour le moins débat, on pourrait arguer d’avoir fait le job : un petit coin de parapluie, des fois que.
Tibert
(*) SDJ : syndicat des journalistes