Au faciès, bien entendu

( Les Britanniques vont nous prélever environ 12 euros, 10 livres, pour nous remercier de leur rendre visite. C’est en fait un péage, du doux nom de « ETA » , valable deux ans… c’est leur droit, n’est-ce pas, vu qu’ils ne sont pas dans l’UE ; de plus, ils ont cruellement besoin de fric. En fait c’est tout simplement du racket, et je m’étonne que ça ne fasse pas plus de vagues : qui, à la Commission de Bruxelles, une fois, a réagi à cette mesure scélérate ? on va laisser faire ça ? le bon sens suggère d’instituer une mesure symétrique envers les Grands-Bretons. Voyons-voir, donc, si de ce côté du Channel on a un minimum de fierté… )

Et puis on enfonce des portes ouvertes, au Figaro, à propos de faciès – le gros mot est lâché. On sait que la gauche radicale se gargarise et s’étrangle d’indignation à propos des « contrôles au faciès » , arguant que les flics vérifient les papiers des d’jeunes à capuche et baskets nettement plus souvent que ceux des mémères en pantoufles qui font leur marché, cabas en mains. Faciès est devenu un gros mot, alors que c’est un innocent synonyme de « visage » . Eh bien, le député Ruffin parle, dans le Figaro, de ses états d’âme : chez LFI, on a un discours « au faciès » , et pas dans le même sens que les flics ! Je vous cite un bout du papier :

« François Ruffin reconnaît avoir mené aux législatives de 2022 une campagne au «faciès», et communautariste : mettant en exergue la figure de Jean-Luc Mélenchon quand il s’adressait à un électeur «noir ou arabe», mais en la cachant «dès qu’on tombait sur un blanc». Une attitude dont il a «honte» aujourd’hui » .

Il se trouve que madame Rousseau, Sandrine – encore elle : elle excelle à occuper le terrain, même au Figaro – contredit Ruffin : « les tracts étaient les mêmes partout, il n’y a pas eu deux tracts pour deux quartiers différents». Certes ! évidemment, bien entendu ! On voit mal le militant LFI, muni de deux piles de tracts, puiser à droite ou à gauche en fonction du « faciès » du clampin qu’il tente d’évangéliser. Madame Rousseau se fiche du monde, là : dès qu’on accroche le chaland avec son bout de papier, dès qu’il est possible d’engager un dialogue – c’est en général le but de la manoeuvre – on a tout loisir de mettre l’accent sur ceci, cela, sur Dugenou le grand Leader qui défendra le peuple de gauche et les quartiers, ou l’ignoble facho Schmoldu qu’il faut battre, absolument.

Somme toute, quand on tracte, il importe d’être physionomiste : en clair, savoir différencier les gens, pour leur parler de ce qui les intéresse et les concerne. C’est du militantisme au faciès, littéralement, et c’est bien normal. Reste à discuter des visées, claires ou sournoises, citoyennes ou subversives, des tracteurs : c’est ça, le vrai sujet du papier !

Tibert

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