« Le droit de retrait n’est pas constitué puisque si le danger est réel et grave, il n’est pas imminent étant donné que la situation perdure depuis novembre 2023 » : c’est pas beau, ça ? presque aussi cynique que du Chirac, « les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent » . Je vous parle de ce collège – c’est Mallarmé, Gustave, qui le patronne (*) – du XIII ème arrondissement de Marseille, les quartiers Nord, donc, où les enseignants ont exercé leur droit de retrait, suite à des impacts de plombs de chasse sur les fenêtres. Meuuh non, dormez braves gens, et au boulot les profs ! se défend la hiérarchie : ce droit de retrait n’était pas légitimement fondé, puisque le danger n’était pas imminent, mais déjà là depuis 10 mois ! C’est bien trouvé, finement argumenté ; et l’on a bien avancé, là, dans le traitement du problème.
Mais j’ai d’autres perles à faire luire…. je suis allé chez BFM, l’émission vespérale de monsieur Brunet (**)… on y traitait du meurtre affreux de cette étudiante, Philippine, par un présumé étranger de 22 ans sous OQTF après un premier viol – en 2019, et il était présumé mineur – jugé et condamné en 2022 à 7 ans de taule, libéré au bout de 5 ans en juin 2024 : « bonne conduite » , donc : ces remises de peine sont quasi automatiques. Se trouvait entre autres sur le plateau de l’émission, une Cheffe du Syndicat de la Magistrature – disons le SM, rien à voir avec le saso-mado – invitée là manifestement pour justifier l’action de la Justice dans cet affreux ratage, et notamment la décision du collègue qui avait remis en liberté le suspect, peu de temps avant qu’il récidive et trucide une quidam qui passait par là. Clairement, c’était une très mauvaise décision ; malheureuse, si vous voulez, ou erronée, malencontreuse, mortifère, funeste, rayez les mentions inutiles.
Bref, dans le débat, madame du SM argumente, explique que la prison, c’est le dernier recours ! la Loi le stipule expressément, on sait maintenant pourquoi ça coince à construire de nouvelles prisons. Surtout pas la prison, si l’on peut punir autrement, voire symboliquement, ou pas du tout ! Mais remettre le malfrat, le criminel, dans le droit chemin, ça oui, le reprendre en main, réinsérer, tout ça, mais c’est un gros problème, pas assez de moyens… structures saturées, gnagnagna… et les violeurs, ah la la, on sait ça, pas trop d’espoir qu’ils s’amendent : « le résultat aurait été le même s’il avait été libéré au bout de 7 ans » , balance-telle. Dans l’aréopage des présents, personne ne bondit…
Mais nom d’une pipe ! Sept ans, ça remettait le tueur dans la nature en 2026, donc Philippine serait aujourd’hui en pleine forme, sauf accident de trottinette ou intoxication au restau-U. C’est dingue d’entendre des choses pareilles. L’évidence, que le SM planque soigneusement, que la Loi a laissée en chemin, c’est que la prison, ou toute autre solution de vraie mise à l’écart, a pour but premier de protéger la société. Quand on est physiquement empêché, c’est très simple : on ne peut pas nuire, cogner, occire, dépouiller, violer.
Reste au juge qui a signé l’élargissement du meurtrier, à s’excuser humblement, publiquement de son erreur, ce qu’il ne fera pas, bien évidemment. Anonyme, furtive et irresponsable « boulette » administrative ; on a « appliqué la loi » . Le pire, c’est qu’on a précisé, lâchant ce violeur dans la nature, qu’il restait dangereux ! Au Japon, on se fait hara-kiri pour des trucs bien plus bénins.
Tibert
(*) Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes
Planant sous les rideaux inconnus du remords,
Et que tu peux goûter après tes noirs mensonges…
Plus personne ne lit ce pauvre Gustave : hermétique, pénible, relou ! on bosse les classiques du rap, maintenant.
(**) Talc-chaud plutôt bien fichu, on y débat assez au fond des sujets, ça argumente sans trop de cacophonie, à la différence d’autres plateaux (Praud, notamment) où les invités ont leur rond de serviette et le brouhaha vite pénible.